Dans cet article, nous te proposons d’enfin tout comprendre sur la monarchie constitutionnelle britannique.
La Monarchie Constitutionnelle britannique est fondée sur plusieurs éléments :
- The Magna Carta (1215): C’est un document signé par le Roi John, (sous la contrainte des Nobles) pour rétablir certains privilèges. Pour la première fois, l’autorité du roi est remise en question. Il est donc aujourd’hui le symbole du pouvoir du peuple et des libertés individuelles.
- The Bill of Rights (1689): Le prince William a signé la Déclaration des droits, rendant le rôle de la monarchie plus symbolique et remettant les clés du gouvernement au Parlement. Le Parlement britannique est encore aujourd’hui divisé en deux chambres (House of Commons et House of Lords), dont les noms mêmes révèlent que le pays est une société de classe, en contraste frappant avec la notion sans classe de la mobilité sociale aux États-Unis.
- The House of Commons : Elle est constituée des membres du Parlement (MPs) qui sont élus à la suite de la « General Election ». Leur rôle est donc de proposer et d’adopter des lois. Néanmoins, la « General Election » est fondée sur un principe de vote controversé, le système du FPTP (first past the post) un vote à un tour qui encourage le vote tactique et reflète rarement le vote populaire. Par exemple, en 2015, le UKIP représentait 13% du vote populaire mais seulement 1 siège sur 650 à Westminster.
- The House of Lords : Elle doit ratifier ou proposer des modifications aux lois adoptées à la Chambre des Communs. Le principal reproche adressé à la Chambre des Lords a toujours été que sa composition même est en contradiction flagrante avec les principes démocratiques qu’elle est censée respecter. Les pairs non élus « dominent » littéralement le pays grâce soit à leurs antécédents sociaux privilégiés et à leur droit de naissance (pairs héréditaires), soit aux décisions personnelles prises par les politiciens (pairs de la vie). Lorsque Tony Blair est arrivé au pouvoir en 1997, il a considérablement réduit le nombre de pairs héréditaires de plus de 600 à 92. Il y a aussi 26 Lords Spiritual (évêques de l’Église d’Angleterre), ce qui démontre le rôle majeur que joue l’Église dans la politique britannique, tant sur le plan consultatif que législatif.
- The Church of England : C’est une institution traditionnelle mais très avant-gardiste. Dans les années 1990, l’Église d’Angleterre a voté pour autoriser les femmes prêtres. En 2013, lorsque le mariage homosexuel est devenu légal au Royaume-Uni, David Cameron a tenté de forcer l’Église d’Angleterre à accepter les mariages homosexuels religieux. Ils ont répondu qu’ils permettraient aux prêtres de choisir. Aujourd’hui, il y a des évêques mariés homosexuels dans l’Église d’Angleterre.
La grandeur et la chute de la reine Elizabeth II
Quand Elizabeth est devenue reine en 1952, la monarchie était encore une institution intouchable. Néanmoins, sa réputation a rapidement évolué.
En 1975, la Reine destitue le premier ministre australien suscitant l’indignation de la population. Elle n’est jamais intervenue directement dans la vie politique depuis.
Elle est par la suite de plus en plus critiquée : déconnectée de la réalité, manque de modernisation, insensible à la suite de l’enterrement de Lady Diana, exonérée de certaines taxes…
À tel point que 25% de la population voulait abolir l’institution dans son entièreté.
Cependant elle réussit à redorer son image lors de la cérémonie d’ouverture des JO de Londres : lors de la cérémonie, elle apparait à l’écran dans une diffusion originale dans laquelle elle avait accepté de donner la réplique à l’acteur de James Bond.
Enfin, les mariages de William et Kate ainsi que celui de Meghan et Harry contribuent à la nouvelle popularité de la monarchie.
Actualité:
- Scandale Prorogation du parlement : En septembre 2019, une véritable crise constitutionnelle éclate lorsque Boris Johnson déclare à tort avoir l’aval de la Reine pour proroger le parlement. La Reine se retrouve ainsi face à un dilemme entre ceux qui la critique pour son influence trop importante sur la politique et d’autres qui veulent qu’elle remplace Boris Johnson.
- Scandale Prince Andrew : En 2020, il est visé par plusieurs accusations d’abus sexuels, notamment dans le cadre de l’affaire Epstein. Mais la Reine réagit rapidement et le démet de ses fonctions royales.
- Réduction de la « Civil List »: En 2020, la reine prend la décision historique de réduire la « Civil List », constituée de certains membres de la famille royale, payés avec l’argent des contribuables.
- Megxit : En décembre 2019, le prince Harry et Meghan quittent leurs fonctions royales. En janvier, le Palais de Buckingham annonce que le Prince Harry et Meghan n’utiliseront plus leurs titres HRH et ne recevront plus de fonds publics. Le couple ne représentera plus officiellement la reine. Ils devront aussi rembourser de façon humiliante 2,4 millions de livres de l’argent des contribuables dépensé pour rénover leur maison de Windsor – Frogmore Cottage. Plusieurs journaux ont qualifié le nouvel arrangement de « Hard Megxit ».