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Culture Générale Excelia 2022 – Analyse du sujet

Sommaire

Retrouvez dans cet article l’analyse du sujet de Culture Générale Excelia tombé au concours 2022 pour les préparationnaires. Cette épreuve marque le début des concours BCE 2022 pour les étudiants de la filière ECT !

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L’analyse du sujet de Culture Générale Excelia 2022

Ne peut-on pas aimer que ce qui nous échappe ?

 

I- Analyse globale 

Dans la façon dont la question est posée, le sujet mobilise explicitement et directement la définition de l’amour selon le terme grec « d’éros », qui se rapporte au concept de désir. En effet, il est ici question d’analyser l’amour dans sa dimension « insatiable »  : l’idée d’un amour perpétuellement insatisfait et insatisfaisant, qui nous pousse à désirer ce que l’on ne possède pas. Si le sujet appelle la mobilisation et le développement de cette notion « d’éros », il est alors intéressant d’analyser cette question à l’aune des autres définitions de l’amour que sont « agapé » et « philia ». En cela, les axes d’élargissement du sujet sont nombreux, et la conceptualisation semble assez évidente. Comme d’habitude, il est important de se rappeler qu’un intitulé n’est jamais qu’une question. C’est un ensemble de mots, qui ont chacun un sens profond et conceptuel indépendamment des autres. Le but est d’enquêter dans le but de comprendre pourquoi ces mots ont été rassemblés ensemble, et quelles sont les tensions entre ces derniers.

 

II- Les grands enjeux du sujet ? Le mot par mot

  • Ne peut :

Exactement comme dans le sujet Ecricome « Peut-on ne rien aimer », la question de la possibilité et plus spécifiquement ici de l’impossibilité est centrale dans ce sujet, et la négation est très importante. Cette dernière donne un effet « fermé » à la question, comme si cela semblait être une fatalité, comme s’il était spécifiquement impossible de « pouvoir autrement » :

-Que signifie l’impossibilité ?

-Quelles sont les conditions de la possibilité ?

– L’impossibilité est-elle une fatalité ?

– Elle est déterminée par des conditions physiques, morales, influencée par la société ?

-Sont-elles dépendantes ou indépendantes du sujet concerné ? D’un contexte ? D’une situation ?

– Peut-on faire autrement ?

– A-t-on les outils pour faire autrement ?  

-En cela, la question de la possibilité est-elle corrélée à celle de la volonté ? et du devoir ?

-Si on ne peut pas, est-ce que cela signifie que c’est impossible ?  

– L’impossibilité s’oppose-t-elle vraiment à la possibilité ? Si oui dans quelles mesures ?

  • On :

-Qui est ce « on » indéfini ?

-Pourquoi est-il indéfini ?

-Qui inclut-il ? Les hommes ? Les hommes appartenant à une certaine société ?

– Les hommes en tant qu’être capable d’aimer ?

  • Pas aimer :

 Pas : Ici, il est intéressant d’analyser la double négation : « Ne …. Pas ». En effet, cette double négation ici vient conforter l’aspect « fataliste », l’aspect presque obligatoire d’un amour qui ne viserait que ce qui lui échappe. Souligner cette double négation est ici important.

Aimer : Si le sujet appelait spécifiquement le concept « d’éros », voici quelques axes de réflexions à propos des autres définitions d’aimer, qui permettent d’ouvrir de nouveaux axes de réflexions, ou de conforter les précédents :

L’amour selon Agapé (au sens de l’amour divin)

  • Ne peut-on pas relier l’amour en tant que don de soi et l’aspiration vers l’absolu avec cette quête d’un objet qui n’existe jamais ?
  • Cette chose qui échappe à l’être aimant, n’est-ce pas spécifiquement cet absolu que recherche Agapé ? Plus encore, qui fait vivre et exister ce concept ?
  • L’amour au sens d’absolu, n’est-ce pas ce qui ne vise pas un objet en particulier ? Et qui donc, vise quelque chose qui lui échappe dans la mesure ou cette chose n’est pas envisageable par l’entendement ?

L’amour selon Philia (au sens de l’amour de l’autre)

  • L’amitié (qui est l’enfant de cette philia) n’est-ce pas un engagement vis-à-vis d’autrui ? une réciprocité ? une égalité qui crée une stabilité ? (Aristote, Politiques) Et qui s’oppose en cela à cet aspect insatiable et instable d’éros ?
  • Mais envisager l’amour de cette façon n’est-ce pas un moyen de pouvoir considérer l’autre comme ce « pour-autrui » dont nous parlait Sartre?
  • Envisager l’objet de notre amour comme quelque chose qui nous échappe, n’est-ce pas un moyen de lutter contre « la conduite d’envoutement » (Sartre, L’Etre et le Néant), qui consiste à faire de l’autre sa chose ?
  • Reconnaître que j’aime l’autre, et que ce dernier m’échappe, n’est-ce pas la condition d’une relation plus saine qui sait envisager l’autre non pas comme l’objet de mon amour, mais comme le sujet d’un amour construit autour de deux altérités ?
  • Comment envisager que cet amour raisonnable qu’est la philia puisse poursuivre le même but qu’éros, son frère contraire ?
  • La question ne serait-elle pas alors non pas de savoir si « On ne peut aimer que ce qui nous échappe » mais de savoir dans quelle mesure « On ne peut aimer que CEUX qui nous échappent » ?
  • Que : 

Une nouvelle fois, ce terme vient conforter l’aspect fermé de la question, mais appelle aussi à l’élargir en partant d’un ressenti très simple : rien n’est tout noir ou tout blanc, et la vie dans toutes ses dimensions est nuancée. On ne peut pas vouloir QUE ceci ou QUE cela. S’appuyer sur cela pour établir des nuances autour du concept même « d’amour » et de l’acte d’aimer peut être quelque chose d’intéressant :

  • Tout amour poursuit-il toujours le même but ?
  • Existe-t-il une visée unique à l’acte d’aimer ?
  • Tout amour est-il similaire ?
  • N’existe-t-il qu’un seul amour ?
  • Ce qui nous échappe :

Derrière ce verbe, il y a une perte de l’homme, comme un abandon de quelque chose qui nous appartient. En cela, il y a quelque chose de paradoxal à cette formulation. L’homme n’est plus comme l’écrivait Descartes « maitre et possesseur de la nature ». Mais, en perdant cela, il retrouve Eros, sa force intérieure, cet « effort pour persévérer dans son être » (Spinoza). Il est intéressant d’étudier cette « double dynamique » à l’œuvre, qui nait de la perte de quelque chose et qui se traduit par la naissance d’un mouvement nouveau.

 

III- Proposition d’un plan

I- L’amour est par nature, la recherche de ce qui nous échappe

  1. Eros, l’insatiable désir
  2. Aimer ceux qui nous échappent et la question de l’altérité
  3. Aspirer à ce qui nous échappe, c’est aspirer à l’absolu : agapé

II- D’ici, un amour sans sujet, sans but ?

  1. Une vision de l’amour construite par la société
  2. Aimer : d’une déception passée à une déception à venir
  3. L’instabilité à l’origine de la destruction du concept d’amour

III- Finalement, n’est-ce pas l’amour dans ce qu’il est véritablement qui nous échappe dans ce paradigme ?

  1. L’amour est pluriel : l’amour unique n’existe pas
  2. Philia : l’amour raisonnable
  3. « Aimer » : un acte guidé par volonté
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Elise Soulier
Etudiante à GEM, j'essayerais de vous donner plein de "techniques et astuces" mais aussi des fiches prêtes à l'emploi.