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L’épreuve de triptyque: faut-il la redouter ?

Sommaire

Ce mot fait peur. C’est la touche finale des épreuves de HEC. C’est aussi ce qui m’a permis d’intégrer HEC car mon 17 a permis de compenser les maigres notes des autres matières. Il ne faut donc pas négliger cette épreuve car les jurys n’hésiteront pas à vous mettre une mauvaise note s’ils jugent le niveau trop léger (et inversement si votre rhétorique est parfaite!). L’épreuve de triptyque est d’ailleurs coefficientée 7, c’est presque comme l’épreuve de culture générale. 

 

La méthode 

L’épreuve de triptyque fait appel à des qualités de répartie et de réflexion. Elle vise à développer notre capacité à fonctionner en équipe. Il faut donc écarter l’idée d’individualisme et c’est d’ailleurs tout ce qui fait la beauté de cette épreuve ! 

On réalise les trois rôles d’observateur, de répondant et de convaincant dans la même après-midi. C’est donc une épreuve assez fatigante. L’épreuve dure environ 3 heures. Le déroulement précis de l’épreuve est le suivant: 

  • On donne un sujet à la personne qui joue le rôle de convaincant. Ce dernier a 15 minutes pour préparer un argumentaire. Il expose le contenu de ses réflexions en 4 minutes. 
  • Le répondant et le convaincant échangent sur le sujet pendant 4 à 5 minutes. L’objectif est de parvenir à un débat constructif et structuré avec des arguments pertinents.  
  • Le jury pose des questions pendant 5 minutes aux deux observateurs. Ces derniers ont eu 10 minutes, seul, pour analyser le débat. Les questions peuvent être: quelle a été la contribution respective de l’un et de autre ? Quelle note accorderiez vous à l’un et l’autre ? On vous demandera presque surement de résumer le débat, analysez alors les points de rupture et de continuité entre les deux candidats. 

La notation est la suivante: 

50% de la note se fait à travers le rôle d’observateur (vous aurez deux débats à observer)

30-35% de la note se fait à travers le rôle de convaincant 

15% de la note se fait à travers le rôle de répondant car c’est le rôle le plus dur ! 

 

Les écueils 

Les jurys déplorent un nombre conséquent de débats médiocres. Pour éviter cela, voici un certain nombre d’écueils à éviter: 

  • Le répondant essaie de gagner du temps en résumant les arguments du convaincant. A la fin de l’argumentaire du convaincant, le répondant doit immédiatement trouver un des arguments sur lequel débattre. Il doit exposer rapidement sa position. Si l’argumentaire du convaincant est mauvais ou lacunaire, il peut essayer de le dire subtilement. Mais attention à ne pas rabaisser le convaincant, cette épreuve est avant tout un travail d’équipe! Vous pouvez par exemple dire « il me semble que nous sortons un peu de la question principale », ou « nous pourrions évoquer un autre argument ».  
  • Pendant le débat, le répondant et le convaincant cherchent à tout prix à trouver un point de consensus. Vous n’êtes pas obligés de parvenir à un accord à la fin du débat. Si vous n’y parvenez pas, cela ne signifie pas que les jurys vous donneront une mauvaise note! Il faut avant tout être cohérent dans ses propos tout en restant ouvert à la discussion. Vous pouvez tout à fait finir le débat par « nous ne sommes pas parvenus à un accord, mais nous avons pu nuancer tel ou tel élément du débat ». 
  • L’observateur répète tout ce qui vient d’être dit. Le jury a écouté attentivement le débat et il n’y a rien de plus agaçant que d’écouter à nouveau ce que l’on vient d’entendre. L’observateur doit hiérarchiser les idées essentielles du débat, souligner les points de tension et les points communs entre le répondant et le convaincant. Il peut manifester la surprise de tel ou tel argument. 

 

Quelques conseils 

  • Pour ne pas faire de hors sujet, il faut bien analyser chaque mot de la question, en particulier les adverbes. Le répondant doit répartir son temps de préparation comme suit: 5 minutes d’analyse approfondie de la question où vous devez avoir identifié les mots clés de votre introduction et votre conclusion ; 8 minutes de construction d’un argumentaire avec 3-4 arguments illustrés par des exemples ; 2 minutes pour se relire, organiser ses brouillons, trouver une amorce, réfléchir à des éléments d’antithèse.   
  • Si vous ne comprenez pas le sujet, ne paniquez pas car les autres candidats sont sûrement dans le même situation. Trouvez un sens figuré au sujet. Le rôle de convaincant est loin de faire toute la note! 
  • Préparez toujours une amorce en lien avec l’actualité. Chaque sujet est un lien plus ou moins direct avec l’actualité. Pensez par exemple au sujet: « la gestion d’une crise sanitaire est-elle l’indice de la santé d’un Etat ? ». Soyez originaux dès le début.
  • Quand vous sentez que le débat tourne en rond, pensez à un autre pan du sujet que vous n’avez pas évoqué. Soyez malin ! Pour vous aider à organiser votre argumentaire, vous pouvez par exemple essayer de réfléchir à chaque fois à l’aspect économique, social, environnemental, … 
  • L’observateur doit préparer une note pour chaque candidat au cas où le jury lui demande. Cette note doit être justifiée.  

 

Soyez à l’écoute 

Dès que l’épreuve débute, soyez à l’écoute du personnel chargé de vous donner le sujet et de vous donner les consignes. Soyez également à l’écoute des candidats avec qui vous passez, et n’hésitez pas à leur demander avant d’entrer dans la salle de débat comment leur mode de fonctionnement pour cette épreuve (utilisent-ils le vouvoiement ou le tutoiement?). Enfin, lorsque vous êtes observateur, soyez à l’écoute des jurys et faites attention de ne pas mal interpréter leurs questions. 

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Solène Haab