En Histoire Géographie Géopolitique du Monde Contemporain, une grande partie du travail réside dans le fait de potasser de manière efficace un panel le plus large possible de sujets au cours de vos deux ans (voire même trois, ça arrive y compris aux meilleurs croyez-moi). En effet, même si vous connaissez parfaitement votre cours, vous aurez forcément à un moment ou à un autre besoin de vous entrainer sur des sujets types. Cela a en effet deux intérêts majeurs. Tout d’abord, vous serez à partir de là en mesure de mieux connaître les attendus de l’épreuve d’un point de vue formel. Il ne s’agirait pas que le jour du concours vous vous retrouviez pris au dépourvu concernant la conduite à tenir. Ensuite, baliser le programme vous permettra d’avoir des automatismes devant certains sujets dits « classiques » et est une manière de réviser bien plus intéressante et efficace que le par-cœur. Aujourd’hui, continuons notre petite virée en Asie avec un sujet portant sur le Japon et son prétendu déclin. Alors que les nuages noirs semblent s’accumule au-dessus du pays du soleil levant, cette baisse de la puissance japonaise est-elle un mythe ou une triste réalité ?
Sujet : Le Japon restera-t-il longtemps une puissance ?
Définition des termes du sujet
- Japon : seconde puissance économique mondiale pendant des décennies (de la fin des années 1960 jusqu’en 2010) et première puissance économique asiatique durant la même personne (aujourd’hui dépassée par la Chine), le Japon doit ici dans le but d’une étude intelligente de l’évolution de sa puissance être mis une perspective historique et être vu comme l’un des trois grands pays (avec le Troisième Reich allemand et l’Italie fasciste de Mussolini) ayant perdu la Seconde Guerre Mondiale) avant de connaître une industrialisation et une croissance fulgurante puis de nombreux problèmes ayant amenés à une sensation de déclin depuis quelques années.
- Rester : demeurer dans un état dans lequel on est déjà arrivé. Ici vu que l’on parle en fait et lieu d’état du statut de puissance, la question est de savoir si le Japon a déjà eu le statut de puissance et si oui de quelle manière et à quel point il l’avait acquis, puisque l’idée est à présent de savoir s’il peut le conserver.
- Longtemps : mot très vague volontairement placé dans le sujet et qu’il faudra bien évidemment éclaircir. Lorsqu’on parle de « longtemps », réfléchit-on en années, en décennies, en siècle ? (On exclura d’emblée les laps de temps plus courts qui semblent sauf évènement catastrophe, totalement superflus dans le traitement de ce sujet.)
- Puissance : ici, chacun aura sa définition. Serge Sur sera immédiatement mobilisé par beaucoup. Ne parlons même pas de Nye et de ses “Smart Power”, “Soft Power” et “Hard Power”. Pourtant ici, j’aurais opté pour une approche plus “personnelle” plus susceptible de me démarquer des autres candidats. Plutôt que de citer d’emblée comme beaucoup ces auteurs qui seront repris par tant d’autres préparationnaires, j’aurais préféré une définition de mon cru. Pourquoi pas alors voir la puissance comme la faculté pour un état de peser que ce soit du point de vue économique, géopolitique, diplomatique, culturel voir même environnemental sur l’ordre établi. Il faut donc penser la puissance à différentes échelles (locale, régionale, continentale, mondiale…).
Problématique : Le Japon, puissance au fait de sa puissance au début des années 1990 est-il à présent une puissance sur le déclin voué à devenir une puissance de seconde zone sur l’échiquier de la mondialisation ?
Proposition de plan détaillé
I- À la recherche des facteurs qui ont fait entre 1967 à 2010 la seconde puissance mondiale sur le plan économique
- Une puissance reposant sur une industrie et une puissance innovatrice parmi les plus puissantes au monde
- Une puissance reposant sur un territoire restreint, mais aménagé et une population performante au travail
- Une intégration dans son environnement régional ainsi que dans le jeu de la mondialisation, un Japon rayonnant à l’échelle mondiale
II- Mais depuis 1990, un certain déclassement du Japon se fait sentir sur la scène mondiale
- Économiquement, une puissance en perte claire de vitesse (économie, dette…), qui souffre face à l’apparition de nouveaux concurrents (Chine…)
- Géopolitiquement, un Japon encore très faible pour défendre efficacement ses intérêts, et dont une éventuelle émergence géopolitique se voit compromise par les ressentiments historiques à son égard des pays de la zone.
- D’autres hypothèques et problématiques japonaises font craindre le pire pour cette puissance et transmettent une angoisse certaines aux habitants du pays. Un sentiment de déclin partagé par les habitants eux-mêmes ?
III- Néanmoins un déclin à relativiser, et des capacités de résilience japonaise à ne pas négliger
- Un recul économique et certaines statistiques inquiétantes certes, mais le Japon possède de nombreuses armes encore aujourd’hui
- Face à ses nouveaux opposants, notamment régionaux, le Japon semble être une puissance plus complète.
- Géopolitiquement, un retour du Japon, qui peut aussi compter en Asie sur de précieux alliés pour ne pas perdre trop de terrain (EU), dans une zone où les intérêts économiques limitent l’instabilité géopolitique