Comme promis et faisant suite à la partie I, voici la partie suivante concernant la fiche de lecture du Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de Rousseau.
Lire plus : Résumé Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1/2)
Seconde partie
Partie A
1/ Rousseau montre rapidement la nécessité de l’apparition de la propriété privée car le premier soin de l’homme reste quand même sa conservation.
D’ailleurs, le seul mobile des actions humaines est l’amour de soi. Soit l’homme s’unit à quelqu’un le temps d’instants soit il entre en concurrence avec d’autres: ce sont ses seules expériences des engagements mutuels.
2/Ces premiers progrès poussent l’homme à en faire encore davantage.
En termes de technique, l’esprit et l’industrie se développent parallèlement. Une première révolution apparaît: la construction d’abris.
En termes de liens sociaux, “l’habitude de vivre ensemble fit naître les plus doux sentiments qui soient connus des hommes, l’amour conjugal, et l’amour paternel”. D’où le développement de la famille.
En termes de progrès linguistiques, les causes accidentelles sont nécessaires pour forcer l’homme à créer un “idiome commun”. Selon Rousseau, les langues sont nées dans les îles, s’y sont perfectionnées et ont été importées lors de navigations, jusqu’au continent.
⇒ Le progrès est à la fois positif et négatif. Effectivement, avec l’amour naît la jalousie. Par exemple, les fêtes amènent chacun à se comparer et à être désiré: l’estime publique acquiert un prix. C’est le premier pas vers l’inégalité et le vice. Par ailleurs, proches des sociétés sauvages, les hommes sont aussi “sanguinaires et cruels”. Dès lors, la bonté naturelle ne suffit plus pour régler les relations entre les hommes. Donc le besoin de justice se fait sentir. Les occasions de faire le mal sont plus nombreuses donc les punitions doivent se durcir. Cette période est l’état le meilleur pour l’homme. Effectivement, c’est un juste milieu entre l’état de nature, où l’homme est indolent, et la société actuelle, où règne l’amour-propre.
3/ Vers l’état de guerre.
Concernant l’inégalité sociale, elle est apparue avec la métallurgie et l’agriculture car la division du travail entraîne une dépendance mutuelle entre les hommes. Avec l’agriculture, le droit de propriété apparaît. Ainsi, les hommes sont restés libres tant que le travail était individuel.
De plus, l’inégalité naturelle concerne les différences de beauté, de force, d’intelligence (…) et est due au hasard. Les circonstances du travail accentuent ces différences. Cependant, à ce stade, l’inégalité naturelle crée des inégalités sociales, ce qui n’était pas le cas dans l’état de nature. Dans l’état social, chacun devient le miroir de l’autre. Donc la comparaison arrive et chacun désire avoir la préférence sur son apparence. Du paraître, l’être s’efface et les artifices commencent. Ainsi, l’homme agit aux dépens des autres.
Partie B
1/ Le pacte des riches est présenté comme le “projet le plus réfléchi qui soit jamais entré dans l’esprit humain”. En fait, les riches forment le projet d’institutions des règlements de justice et de paix auxquels tous sont obligés de se confronter, ceci étant plus favorable pour eux que le droit naturel. Ce pacte d’association qui oblige tout le monde met en place un pouvoir suprême. Tous l’acceptent, pensant ainsi protéger leur liberté.
Or, ce contrat détruit en réalité la liberté naturelle, légitimise la propriété et transforme les hommes en esclaves. Cela permet juste aux riches de protéger leurs biens.
2/ Cependant, Rousseau montre que le pacte d’association est en lui-même insuffisant: les lois sont faciles à contourner car personne ne les fait respecter. Donc la constitution de ce pacte semble inachevée. Il précise aussi que le droit de propriété n’est pas applicable à “des dons essentiels de la nature, tels que la vie et la liberté”.
Le seul fondement légitime du gouvernement est un contrat entre le peuple et les chefs, où tous sont soumis aux lois. En effet, les lois écrites dans le contrat sont le résultat de la réunion des volontés du peuple. Elles sont l’essence de l’Etat. De plus, la religion donne à ce contrat un caractère sacré et inviolable.
Dans tous les gouvernements, les magistratures sont d’abord électives. Par ailleurs, on privilégie les hommes âgés car ils ont “l’expérience dans les affaires et le sang-froid dans les délibérations”.
Toutefois, les diverses formes de gouvernement existantes (monarchie, aristocratie et démocratie) dépendent du nombre d’hommes riches et puissants au moment du choix du gouvernement. De plus, selon Rousseau, “les vices qui rendent nécessaires les institutions sociales sont les mêmes qui en rendent l’abus inévitable”.
3/ Par les distinctions politiques, on a nécessairement des distinctions civiles. Dès lors, l’inégalité s’étend facilement. De plus, Rousseau critique la justice distributive et la défense d’une certaine inégalité en proportion avec l’inégalité naturelle. En effet, les rangs des citoyens doivent se former sur les services réels rendus à l’Etat et non sur le fondement du mérite personnel, ni sur la richesse, ni sur la puissance et ni sur la noblesse. L’auteur insiste particulièrement sur la richesse car elle peut tout acheter, même des vertus…
→ Cette séparation de l’être et du paraître est l’une des sources du malheur des hommes, car le sentiment du bonheur devient relatif à l’opinion d’autrui. Donc le bonheur n’est pas incompatible avec la vie en société. Ainsi, l’homme naturel doit apprendre à bien y vivre pour être heureux.
Le despotisme est le dernier terme de l’inégalité. “Les temps qui précéderaient ce dernier changement seraient des temps de troubles et de calamités, mais à la fin tout serait englouti par le monstre et les peuples n’auraient plus de chefs ni de lois, mais seulement des tyrans”. Dès lors, tous redeviennent égaux. C’est un retour à un nouvel état de nature. Il y règne la loi du plus fort et toute notion de justice a disparu.
Conclusion:
- Rousseau émet des comparaisons entre l’homme naturel et l’homme social. Tout d’abord, l’homme a changé irrémédiablement de nature, il est devenu artificiel, ceci résultant de ses nouvelles relations qui n’ont aucun fondement dans la nature. L’homme naturel est libre et tranquille par le repos. Celui-ci se rapproche de l’ataraxie stoïcienne. Alors que l’homme social est toujours actif, s’agite, ne fait que se tourmenter et il vit hors de lui via l’opinion des autres.
- L’inégalité est donc presque inexistante dans l’état de nature mais provient du progrès et du passage à un état social avec des règles et des lois.
⇒ Rousseau pose une réponse finale à la question de l’Académie :
- L’inégalité physique ne se développe qu’avec la société.
- L’inégalité morale n’est légitime que selon le droit positif, et non selon le droit naturel. De plus, elle n’est acceptable que si elle est proportionnelle à l’inégalité physique.
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Pour aller plus loin : Comment travailler la CG en première année ? – Mister Prépa (misterprepa.net)