Découvre sans plus attendre l’analyse du sujet 1 d’Histoire Géographie et Géopolitique du Monde Contemporain Ecricome 2020 épreuve phare en voie scientifique.
HGGMC ECRICOME 2020 – Analyse du Sujet 1
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Analyse du Sujet
La difficulté de ce sujet est qu’il traitait de l’influence d’un pays en particulier, la France, sur un continent entier, l’Europe.
Il ne fallait pas traiter le sujet « l’influence de la France dans l’Union Européenne », ce qui s’apparente à un hors sujet. Il fallait prendre en considération l’Europe dans son intégralité, c’est-à-dire les 50 États souverains. L’Europe est un Finistère d’environ 10 millions de km² qui s’étend de la pointe du Raz, en Bretagne, au Mont Oural, en Russie. L’Europe regroupe environ 743 millions d’habitants.
L’influence de la France dans la construction de l’Union Européenne (qui fait partie intégrante de l’Europe) est bien évidemment à mentionner, car c’est un élément central au sujet.
Voici quelques dates qui témoignent de l’influence française dans la construction européenne : Plan Schuman (1950), création de la CECA (1951), création de la CEE (1957), création de l’UE (1992).
« Héritages et mutations contemporaines » : l’aspect historique est très important dans ce sujet. En effet, l’intitulé même du sujet attend une démonstration historique, tout comme la chronologie indicative qui débute en 1919 avec la conférence de la paix à Paris suite à la défaite de la Triple Alliance lors de la Première Guerre mondiale. Il fallait démontrer que la France était déjà très influente en Europe dès le XXème siècle.
Voici quelques éléments qui témoignent de l’héritage de l’influence française en Europe : francophonie, ambassades, diaspora, sièges européens pour ne citer que ça.
L’importance de l’influence française se perçoit en 1954 lorsque cette dernière s’oppose à la création de la Communauté Européenne de Défense (CED). De même, la France freine l’expansion européenne lorsque le général De Gaulle pratique la politique de la chaise vide entre 1965 et 1966. Enfin, la France s’est opposée au projet de traité constitutionnel lors d’un référendum en mai 2005 à 55%, ce qui a empêché la mise en place de ce dernier.
Enfin, le terme « mutations contemporaines » incite les candidats à réfléchir sur la nature de cette influence. Est-elle la même depuis le début du XXème siècle ? La France est-elle toujours aussi influente ? L’actualité récente du Brexit donne-t-elle plus de crédit et d’importance à la France au sein de l’Europe ?
La mauvaise santé économique de la France affaiblit son influence au sein de l’Europe, ce qui accroit l’influence de son voisin, l’Allemagne.
De plus en plus, la population française est réticente à l’Union Européenne : succès du Rassemblement national en 2014 et 2019, parti eurosceptique. Cela affaiblit l’influence diplomatique et politique de la France au sein des institutions européennes.
De même, l’Europe a évolué depuis le XXème siècle : création de l’Union Européenne, élargissement et approfondissement. Avec la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, le président français, Emmanuel Macron, tente de redonner un nouveau souffle à l’Union Européenne, notamment au sein du couple franco-allemand.
Quelques pistes de réflexion
La France à l’initiative de la construction européenne
La Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) ou le début de la construction européenne.
Le 09 mai 1950, Robert Schuman, ministre français des Affaires Etrangères, proposa de regrouper la production française et allemande de charbon et d’acier sous une seule Haute Autorité commune. Cette idée, connue sous le nom « Plan Schuman » a été mise en place en 1951, à la suite de la signature du Traité de Paris. La communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) est un moyen d’empêcher une nouvelle guerre entre la France et l’Allemagne.
Par la suite, le 9 mai est devenu la journée de l’Europe.
L’opposition française ou l’influence controversée
En 1952, la France suggère de franchir une étape supplémentaire en instituant une Communauté européenne de défense (CED). Accepté par la plupart des États occidentaux, ce projet suscite de vifs débats en France et l’Assemblée nationale le rejette le 30 août 1954. La mise en échec de la CED par une opposition convergente des communistes, des gaullistes et d’une partie des socialistes a démontré que le projet européen ne bénéficiait pas d’un soutien inconditionnel de la part des Français.
La politique de la chaise vide du général De Gaulle.
C’est une politique de blocage de la CEE menée par le gouvernement français sous la présidence du général De Gaulle entre 1965 et 1966. Ce dernier refusait d’accepter une extension du rôle du Fonds européen d’orientation et de garantie agricole ainsi modification du principe de l’unanimité dans la prise de décision au profit de la règle majoritaire. Il a suspendu la participation de la France aux réunions du Conseil des ministres de la CEE, bloquant de facto toute prise de décision.
Le renouvellement de l’influence française au sein de l’Europe
Une perte d’influence dans les années 2000
Les années 2000 marquent une perte d’influence de la France au sein de l’Europe.
Tout d’abord, en 2000, la France obtient moins de sièges au Parlement européen que l’Allemagne ainsi que moins de poids dans les votes au Conseil du fait de l’introduction d’un critère démographique.
Le 5e élargissement de l’UE, en 2004, ajoute 10 pays membres.
On passe d’une UE de 15 pays à 25 pays. Cela entraîne inévitablement une perte d’influence de la France et un déplacement vers l’est du centre de gravité de l’UE.
De même, la multiplication des langues officielles de l’UE, au nombre de 24 depuis l’adhésion de la Croatie en 2013, contribue à la généralisation de l’anglais comme langue de travail et à la marginalisation du français.
Le cas du référendum de 2005 : Sous l’impulsion de la France, le projet de traité constitutionnel, dans le cadre de la Convention présidée par Valéry Giscard d’Estaing, avait été élaboré en 2002-2003. Les Français se sont opposés au projet de traité constitutionnel lors du référendum du 29 mai 2005 à 55%, ce qui a empêché la mise en place de ce dernier. Cela a affaiblit la capacité de la France à formuler de nouvelles propositions pour l’avenir de l’UE.
La crise financière de 2007 et la crise de l’euro ont fragilisé la France et ont contribué à la montée de l’euroscepticisme en France.
La montée de l’euroscepticisme français
Le Rassemblement national, parti d’extrême droite, a obtenu de très bons scores lors des élections européennes de 2014 et 2019. Ce parti eurosceptique est arrivé en tête avec 23,31% des voix.
En 2017, environ 30% de la population était favorable à l’idée d’un Frexit.
Le couple franco-allemand : l’avenir de l’Europe ?
On ne parle plus d’une influence française en Europe mais d’une influence franco-allemande en Europe.
Dès son élection en 2017, Emmanuel Macron avait pour volonté de renforcer l’Europe par l’intermédiaire du couple franco-allemand.
De même, la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne permet au président français de tenter de redonner un nouveau souffle à l’Union Européenne, grâce au couple franco-allemand.
La Covid-19 témoigne également la volonté d’union de l’Allemagne et de la France. Ces deux puissances se sont rencontrées lors d’un sommet le 19 mai 2020. Elles mettent en place l’initiative franco-allemande pour la relance européenne face à la crise du coronavirus avec 4 objectifs principaux :
- renforcer la souveraineté sanitaire stratégique par une « stratégie santé » de l’UE
- créer un « fonds de relance » ambitieux au niveau de l’UE pour la solidarité et la croissance
- accélérer les transitions écologique et numérique
- accroître la résilience et la souveraineté économiques et industrielles de l’UE et donner un nouvel élan au marché unique