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Tout comprendre sur l’histoire d’Edward Snowden

Edward Snowden, né aux Etats-Unis, à Elizabeth City, le 21 juin 1983 est un informaticien et lanceur d’alerte. Il est connu pour avoir révélé en 2013 l’existence d’un système d’espionnage de masse américain. En fuite depuis cette date, il réside désormais en Russie où il a obtenu le vendredi 2 décembre 2022 son passeport après 9 ans de résidence. Il risque en sortant de la Russie l’extradition vers les Etats-Unis où il pourrait être inculpé et emprisonné pendant 30 ans. Au lendemain du 11 septembre 2001, les Etats-Unis avaient, en effet, lancé un programme visant la protection du territoire américain et des Américains contre le terrorisme, le Patriot Act, mais par la même rognant sur les libertés individuelles.

Quelles sont ces révélations ?

Edward Snowden a révélé un vaste système d’écoute mis en place par la NSA (National Security Agency). Deux programmes sont particulièrement visés par ces révélations, les programmes PRISM et XKeyscore. Ces deux programmes ont permis de mettre sur écoute potentielle, avec les capacités techniques, une grande majorité du territoire américain et ce, sans en référer à un juge ou à une autorité extérieur à la NSA qui en donnerait l’accord et l’approbation. Dès lors, des institutions comme la commission européenne, la présidence de la république, la chancellerie allemande ont été mis sur écoute, et bien sur sans considération pour la notion d’« alliés ». Mais c’est aussi potentiellement chaque américains ou autres qui a pu être mis sur écoute, bafouant par la même, la notion même de liberté individuelle.

Zoom – un monde sous surveillance

L’espionnage à l’échelle internationale ne date pas d’hier. Mais ce qui change depuis près d’un siècle c’est véritablement l’échelle de la surveillance. Que l’on pense au réseau Echelon développé pendant la guerre froide ou des système plus récent comme le projet Pegasus qui a été largement mis en avant médiatiquement. Le contrôle et l’échange d’informations revêt un enjeu largement stratégique pour les Etats mais aussi pour les entreprises. Plusieurs questions viennent naturellement : faut-il en avoir peur ? Quelles améliorations pour notre vie ? Qui peut y avoir accès ? Quels sont les usages de nos données ?… Aujourd’hui, chacun offre quotidiennement des données, que ce soit aux GAFAM, aux états ou aux hackers et représente un bien numérique qui peut se vendre à des prix conséquents. Si hier l’espionnage était le fait principal des états, l’exemple même des cookies sur nos navigateurs révèle le changement d’acteur, pour mieux cibler de potentiels clients.

Zoom – les lanceurs d’alertes, un objet géopolitique

L’histoire d’Edward Snowden correspond également à celle d’un exil; exil du territoire américain et fuite par peur d’être emprisonné, voir pire. Passé par Hong Kong, pour donner les documents aux journalistes du Guardian et du Washington Post, il transite après par la Russie, avant de s’y réfugier véritablement. Il y vit depuis 2013, ayant recu son passeport après avoir juré allégeance à la Russie. Il y était question d’extradition, de rivalité sino-américaine, d’espionnage, d’intelligence ennemie… Certains pays comme la France ont été critiqués pour parler un double langage. D’un côté, celui de prôner la liberté d’expression, de protection des lanceurs d’alertes et de l’autre de flancher, malgré un espionnage jusqu’au téléphone du président mais où les intérêts géopolitiques (la real politik) prédominent encore une fois. Edward Snowden n’est pas le premier à connaitre ce sort, Julian Assange (les révélations de Wikileaks) et de Chelsea Manning. Julian Assange s’était réfugié dans une ambassade pendant près de 10 ans, pour ne se faire extrader.