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3 auteurs incontournables en ESH (Partie 2/3)

Sommaire
John Maynard Keynes

Voici la seconde partie de « 3 auteurs incontournables en ESH ». Dans cet article, je te présenterai trois auteurs tout aussi importants que les trois que j’ai pus traiter lors de la partie 1 (Smith, Ricardo et Say).

Pour chacun des auteurs présents ci-dessous, tu trouveras le courant économique auquel il appartient, sa/ses principale(s) théorie(s), ses/son ouvrage(s) principal/principaux et enfin une de ses citations qui pourra te servir dans une dissertation d’ESH.

1 – Karl MARX (1818-1883)

Courant économique : Marxisme

Oeuvres principales: Le Capital (1867)

Idées principales :

  • La théorie de la plus-value (ou du « sur-travail ») : Selon Marx, dans tout système capitaliste, il existe deux classes : les prolétaires et les capitalistes. Alors que les prolétaires ne possèdent que leur force de travail comme ressource à vendre, les capitalistes eux possèdent les moyens de production. La plus-value correspond à la différence entre la valeur des biens que produit l’ouvrier et ce que le capitaliste accepte de lui donner en échange. Prolétaires et capitalistes seraient dans une lutte constante pour s’approprier la plus-value. En effet, les capitalistes, en voulant maximiser leurs profits, ne vont verser que des salaires de subsistances aux ouvriers.
  • La baisse tendancielle du taux de profit (BTTP) : Marx fut marqué par la rente différentielle et l’état stationnaire, théorisé par Ricardo (je vous explique cette théorie dans la première partie de 3 auteurs incontournables en ESH). Pour Marx, les capitalistes cherchent à augmenter leur profit. Pour ce faire, ils vont avoir tendance à remplacer les ouvriers par des machines pour augmenter la production. Toutefois, plus ils achètent de machines, plus le nombre d’ouvriers employés se réduit. De ce fait, la quantité de « sur-travail » dégagée devient de moins en moins importante, c’est-à-dire qu’à moyen et long terme, le taux de profit se réduit. En effet, le « sur-travail » est à l’origine du profit du capitaliste. Pour Marx, tout système fondé sur le capitalisme se retrouve confronté à la BTTP.

Citation: « Le capital, semblable au vampire, ne s’anime qu’en suçant le travail vivant, et il est d’autant plus allègre qu’il en pompe davantage”. (Le Capital, 1867)

 

 

2 – Joseph SCHUMPETER (1883-1950)

Courant économique : Relativement inclassable. Bien qu’il soit l’un des représentants de l’école autrichienne, Schumpeter reste un économiste hétérodoxe.

Oeuvres principales Capitalisme, socialisme et démocratie (1942); Business cycles (1939)

Idées principales :

  • Les innovations (=application industrielle et commerciale d’une invention) sont le moteur du renouvellement du capitalisme. Les innovations créent une rupture et offrent de nouvelles perspectives de croissance à l’ensemble de l’économie. Ces innovations peuvent prendre de nombreuses formes: en termes de méthode de production, de produit, de débouchés, d’organisation de la production ou encore de matières premières et une nouvelle organisation de la production.
  • L’entrepreneur-innovateur est celui qui va créer cette rupture. En effet, non seulement il aime créer et prendre des risques, mais il est aussi animé par la recherche de profit. S’il est le premier à lancer une innovation, alors il recevra une rente de monopole.
  • La destruction créatrice: lorsque les innovations se diffusent, elles finissent inéluctablement par devenir obsolètes puisque d’autres innovations apparaissent. Cela entraîne donc la disparition de ces activités, d’où le terme « destruction ». Toutefois, elles sont remplacées par d’autres activités innovantes, d’où l’adjectif « créatrice ». Pour survivre, une entreprise doit donc se trouver en phase avec une demande porteuse.

CitationL’innovation est à la source du renouvellement du capitalisme « L’impulsion fondamentale qui met et maintient en mouvement la machine capitaliste est imprimée par les nouveaux objets de consommation, les nouvelles méthodes de production et de transport, les nouveaux marchés, les nouveaux types d’organisation industrielle – tout élément créé par l’initiative capitaliste. » (Capitalisme, socialisme et démocratie, 1942)

 

3– John-Meynard KEYNES (1883-1946)

Courant économique: keynésien.

Oeuvre principaleThéorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie (1936)

Idées principales :

  • Réfutation de la loi de Say : Pour Keynes, l’offre et la demande ne se trouveraient pas naturellement en équilibre parfait par l’autorégulation du marché. En effet, les agents économiques ne font pas toujours les choix les plus rationnels (ils ne se comportent pas toujours en « homo-œconomicus »). De plus, la monnaie (qui pour Say n’est qu’un intermédiaire des échanges) peut être détenue pour elle-même. Cela s’appelle la thésaurisation. En effet, il peut arriver que certaines personnes préfèrent garder des avoirs liquides pour se rassurer ou en cas d’incertitude sur l’avenir.
  • La métaphore du concours de beauté: Keynes souhaite offrir une analyse des marchés financiers. Pour montrer que ceux-ci ne fonctionnent pas comme des marchés habituels (régi par la loi de l’offre et de la demande), Keynes va utiliser une métaphore. Lors d’un concours de beauté, le gagnant est celui qui a parié sur la gagnante. On va donc, en toute logique, voter pour celle que l’on considère comme ayant le plus de chance de gagner, et non pas pour celle que l’on considère comme étant la plus belle pour nous personnellement. On se conforme à l’avis des autres. Selon Keyes, les marchés financiers fonctionnent de la même manière. On agit par mimétisme plutôt qu’en utilisant notre sens critique. Keynes parle de « comportement moutonnier ».
  • L’hypothèse du plein-emploi s’effondre: Contrairement aux classiques, Keynes considère que le chômage peut être involontaire et que les facteurs de production peuvent dans certains cas ne pas être alloués de manière optimale. En analysant le chômage après la crise de 1929, Keynes conclut que celui-ci découle de la trop faible demande de travail de la part des employeurs devenus pessimistes.  De plus, Keynes montre que le travail ne fonctionne pas comme une marchandise classique. En effet, le salaire serait rigide à court-terme. Les travailleurs (et les personnes en recherche d’emploi) refusent bien souvent une baisse de leur salaire, garantie par leur contrat. Dans un contexte économique morose, il devient alors difficile d’atteindre le plein emploi. Dès lors, Keynes soutient une intervention étatique à travers des investissements dans le but de stimuler le revenu national et ainsi la demande globale, qui offrent aux  entreprises des perspectives positives pour l’avenir (ce qui les conduit à embaucher).
  • L’intervention de l’État : en temps de crise, il est tolérable pour Keynes que l’État subisse un déficit (temporaire). Il est en effet favorable à une intervention conjoncturelle afin de soutenir la demande et ne pas freiner les investissements des entreprises.

Citation:  (sur les marchés financiers) « Le terme spéculation [est] l’activité qui consiste à prévoir la psychologie du marché » (Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie, 1936) Les théories de Keynes sont nombreuses, en voici d’autres qui sont toute aussi importantes:– le multiplicateur keynésien– la loi psychologique fondamentale

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Laura Bertal
Actuellement étudiante en 1ère année à l'ESSEC et après deux années de classe préparatoire au lycée Ampère à Lyon en ECE, j'espère pouvoir contribuer à votre réussite !