Les FARC ou Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, sont une guérilla organisée colombienne qui a lutté contre le gouvernement de 1964 à 2016. C’est un mouvement d’origine communiste qui revendique les idées de Simon Bolivar. À l’origine du mouvement : une réforme du pays. Suite à cette réforme, les surfaces cultivables se retrouvent réparties entre de grands propriétaires.
Qui sont les FARC ?
Le pays est composé majoritairement de grandes haciendas et les petites paysans n’ont plus rien. Face à cette injustice les paysans protestent. Les grands propriétaires terriens engagent alors des milices pour faire taire les protestations. S’ensuit une quasi guerre civile. Le pays est contrôlé par des guérillas paysannes communistes qui réclament des réformes agraires. En 1964, ces différentes guérillas décident de s’organiser pour former les FARC. Ce groupe, de par ses pratiques a été considéré en 2001 comme terroriste par les États-Unis mais également par l’Union Européenne.
Durant la présidence de Belisario Betancur, de 1982 à 1986, le climat est davantage à la négociation. C’est durant son mandat qu’est créée la Unión Patriótica. C’est un parti politique qui regroupe des membres du parti communiste mais également des anciens guérilleros. Il sera dissout en 2013. Les négociations aboutiront même à la signature d’un cessez-le-feu en 1984, qui ne sera malheureusement pas respecté longtemps.
Les relations entre les FARC et le gouvernement changent totalement à l’arrivée au pouvoir d’Alvaro Uribe. Ce dernier est un politique de droite qui n’a aucunement l’intention de négociations avec la guérilla. Il instaure une politique plutôt controversée en engageant des paramilitaires pour répondre militairement à la menace des FARC. Cette action sera par la suite beaucoup critiquée notamment du fait que l’ONU reconnaît que 80% des crimes et massacres perpétrés pendant la période des combats sont de la responsabilité de ces paramilitaires. Malgré les critiques, il mène une politique très ferme et ne reviendra jamais sur ses décisions. Président de 2002 à 2010, c’est sous son mandat qu’a lieu l’enlèvement le plus important jamais réalisé par les FARC, celui d’Ingrid Betancourt. Cette franco-colombienne, à l’époque candidate à la présidentielle, est enlevée en pleine jungle colombienne dans laquelle elle restera de 2002 à 2008. L’année 2008 est alors une année de réussite pour le président. Ingrid Betancourt est libérée en juillet et au mois de mars Tirofijo — de son vrai nom Manuel Marulanda Vélez—, un des leaders de la guérilla, meurt.
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Même si leurs modes opératoires et leurs revendications ont évolué au cours des années, on peut retenir que les FARC réclamaient en recourant à la violence, un changement de gouvernement qui donne davantage de pouvoir au peuple. Pour financer leur guérilla, les FARC vendaient de l’or et des pierres précieuses et à partir des années 80 ils avaient recours à des enlèvements pour demander ensuite une rançon et au trafic de drogue. Ils étaient à l’époque les premiers producteurs de cocaïne au monde.
C’est sous la présidence de Juan Manuel Santos que les choses commencent à changer. Il reçoit le prix Nobel de la paix en 2016 pour l’accord de paix qu’il réussit à signer avec les FARC le 26 septembre de la même année. Malgré cela, le peuple colombien avait voté contre l’accord de peu avec 50,23% des voix. La raison ? L’accord de paix stipulait que ceux qui avouaient leurs crimes pourraient éviter la prison et le peuple colombien n’était pas prêt à pardonner si facilement les agissements des anciens guérilleros. En termes de bilan, la guérilla avec les FARC aura fait 220 000 morts dont 80% de civils. À cause de ces violences le pays n’a jamais été très bien vu aux yeux des investisseurs et le tourisme n’a jamais vraiment fonctionné. Les FARC formaient une guérilla de plus de 17 000 combattants dans les années 90 même s’il faut bien se rendre compte qu’un nombre non négligeable de combattants rejoignaient les rangs des FARC plus pour fuir la pauvreté et le chômage que par réellement engagement idéologique.
Qu’en est-il aujourd’hui ?
En 2017, les FARC se reconvertissent en parti politique sous le même acronyme mais avec une signification différente : Force Alternative Révolutionnaire Commune. L’accord de paix stipulait que cinq sièges dans chacune des deux assemblées législatives leur seraient garantis. Cela pousse certains à dire qu’aujourd’hui ce n’est pas un réel parti politique. En 2021, ils ont décidé de changer de nom pour prendre celui du Parti des Communs afin de se débarrasser de l’image qu’ils pouvaient avoir dû à l’acronyme associé à l’action de l’ancienne guérilla.
Conclusion
Après des années de lutte acharnée, le gouvernement et la guérilla communiste des FARC ont réussi à trouver un accord de paix. Ce n’est pas pour autant que le pays est redevenu calme. Il y a encore une guérilla qui fait rage : ELN, l’Armée de Libération Nationale qui existe depuis 1964 et qui était la deuxième plus grosse guérilla après les FARC. Elle est toujours considérée comme une organisation terroriste. Contrairement aux FARC dans le passé son objectif est clair : renverser le gouvernement.