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Culture Générale EDHEC / ESSEC 2023 – Analyse du Sujet

Sommaire

Découvrez sans plus tarder l’analyse du sujet de Culture Générale EDHEC/ESSEC 2023 ! 

Pour rappel, cette épreuve permet d’intégrer 3 business school : ICN BS, EDHEC BS et ESSEC BS. 

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Analyse du sujet de culture générale EDHEC ESSEC 2023

Pour la première fois en 3 ans, l’ESSEC propose un sujet sous la forme d’une expression et non d’une citation. 

Précisons qu’il ne s’agit absolument pas d’un corrigé exhaustif du sujet mais bien d’une proposition d’analyse du sujet. Ce n’est donc pas grave si certains points évoqués dans cette analyse ne figurent pas dans  votre copie, et vice-versa.

 

Analyse du sujet

Le Nouveau monde fait tout d’abord référence aux terres découvertes par Christophe Colomb en 1492. 

Suivant cet usage de l’expression, le Nouveau Monde n’est pas nouveau au sens où il ne vient pas d’être crée. Ce monde est nouveau car il nous était inconnu et qu’on vient de le découvrir. On peut donc, comme sur le sujet d’HEC, mobiliser des références sur l’aventure (comme celle de Jankélévitch, par exemple).

 

Mais interrogeons-nous plus précisément sur le terme « nouveau »

  • Ce qui est nouveau, c’est ce qui n’existait pas avant et qui vient d’être créé.
  • Ce qui est nouveau, c’est ce qui est innovant, qui sort du lot par rapport à tout ce qui a déjà été fait (pensez au terme « nouveauté » par exemple)

Le nouveau s’oppose alors à ce qui est ancien, obsolète, désuet. 

 

Mais alors, pourquoi ce nouveau monde ? 

  • Car l’ancien ne nous convient plus ? Car nous ne pouvons plus vivre dans cet ancien monde ?
  • Car il s’impose à nous ? Le nouveau monde émergerait avec les nouvelles technologies par exemple ? 

 

On peut également se demander si ce « nouveau » monde s’inspire de l’ancien monde, ou du monde actuel : par conséquent, le nouveau monde n’est que partiellement nouveau.

On peut alors avoir deux attitudes face au nouveau monde

  • Une attitude critique : Le nouveau monde, est-ce un monde qui va trop vite, un monde où les valeurs se perdent et où l’humain se perd ? Dans ce nouveau monde, l’exigence de la performance n’est-elle pas maximale, ce qui fait de ce monde non plus quelque chose d’humain mais qui vise uniquement la performance économique ? 
  • Un espoir de création : Le nouveau monde est-il un horizon vers lequel on voudrait s’orienter ? Un monde idéal, qui effacerait les défauts du monde présent ?

Remarquons également que le terme « nouveau » est éphémère, dans le sens où le nouveau monde ne le restera pas éternellement (il tombera peut-être, lui aussi, en désuétude). Alors, faut-il considérer le nouveau monde non pas comme une fin, mais comme un objectif vers lequel nous devrions constamment tendre ? À chaque instant de notre existence, faut-il imaginer un nouveau monde ? 

Enfin, le nouveau monde peut-être le fruit de mon imagination : dans cette perspective, ce n’est pas LE nouveau monde mais MON nouveau monde. Ce monde est nouveau dans la mesure où je suis le seul qui peut en faire l’expérience : il est unique.

Il est également nécéssaire de s’intérésser aux différents aspects du monde : géographique, social, etc. En introduction, donnez une définition simple de ce concept (par exemple, l’ensemble de tout ce qui existe) qu’il conviendra de dépasser plus tard.

Une tension possible 

Pour un tel sujet, il faut remettre en question le lien entre les deux termes. Car le monde au sens physique n’est pas nouveau : il existe depuis longtemps, et le terme « nouveau » ne s’applique que de façon passagère. Le nouveau monde serait-il donc une incompréhension sur le terme  » nouveau  » ? Un oubli, comme si je voulais cacher que ce monde avait déjà existé avant que je le découvre ? 

Toutefois, le sujet prend sens si je m’inspire du terme « nouveauté« . Ce qui est nouveau, c’est ce qui est innovant, ce qui bouleverse les codes préalablement établis. Bref, c’est le moyen de repenser le monde dans lequel nous vivons au quotidien. Mais ce nouveau monde ne pourrait-il pas laisser place à un objectif de productivité sans fin, rendant ce monde inhumain ? Plus encore, si ce nouveau monde s’oppose complètement a l’ancien, ne risquerions-nous pas d’oublier les valeurs anciennes qui nous étaient chères au profit d’une modernité envahissante ?

 

Un plan possible 

I/ Le Nouveau Monde existe-t-il ? 

  • Ici, interrogez le lien entre le terme  » nouveau » et « monde » , pour lui donner un sens précis. Le Nouveau Monde n’a rien d’évident : il a toujours existé. ( au sens du monde physique, ou même géographique )
  • Dans cette partie, vous pouvez néanmoins défendre que le sujet n’est pas absurde en soi : ce monde est nouveau dans le sens où l’homme a une compréhension nouvelle du monde, il en apprend plus sur lui. Vous auriez par exemple pu évoquer la révolution copernicienne : l’homme prend conscience qu’il n’est pas au centre du monde.
  • Ici, on pourrait évoquer Pascal (« le silence de ces espaces infinis m’effraie ») ou encore Alexandre Koyré.

II/ Le nouveau monde, un monde inhumain ? 

  • Lorsque l’homme découvre un lieu qui lui était inconnu, il va essayer de se l’approprier, de le rendre efficace, productif. Or, en agissant de la sorte, le nouveau monde devient immoral : tout est pensé pour être utile, performant, innovant. On pervertit alors la population qui vivait dans cet ancien monde.
  • On peut par exemple évoquer l’ère de la production et de la consommation de masse qui a émergé au XXème siècle. Pour un exemple littéraire, on peut s’inspirer de l’expérience que fait Bardamu du fordisme aux États-Unis dans le Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.
  • En terme de référence, on peut ici évoquer Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley : un monde dans lequel les habitants consomment constamment une drogue, le soma, où ne pas avoir de relations sexuelles avec n’importe qui est mal vu, où certains individus sont considérés comme inférieurs et ont pour seul objectif de vie d’effectuer des tâches répétitives… en bref, un monde dystopique.
  • Mais le nouveau monde peut aussi constituer un oubli de l’ancien : c’est donc un effacement progressif de l’histoire, de la culture.. Le culte de la nouveauté, de la modernité, a fait disparaître toute une communauté. Le Meilleur des Mondes serait également ici une référence pertinente pour cet aspect.
  • On aurait également pu exploiter la gravure de Gustave Doré, L’énigme, pour avancer qu’à cause des guerres, le nouveau monde est celui de la terreur, du désespoir, de la destruction.
    Bref, le nouveau monde est-il encore un monde, ou juste un territoire anéanti ? 

 

III/ Le nouveau monde comme espoir, comme horizon ? 

  • Pour autant, abandonner le nouveau monde ne semble pas acceptable. Car un monde ne se renouvelle pas, c’est un monde qui laisse place à l’ennui, à la monotonie. Par conséquent, nous devons repenser le lien entre l’adjectif « nouveau » et le monde.
  • Le nouveau monde peut être un monde idéal, encore à construire, à découvrir.
  • On peut par exemple s’inspirer du chapitre 18 de Candide portant sur L’Eldorado, ou encore du monde découvert par le personnage principal dans Le Rêve d’un homme ridicule de Dostoïevski. S’inspirer d’un autre monde pour reconstruire le nôtre ?
  • Sur la découverte, on aurait pu s’inspirer de la pensée de Jankélévitch, ou encore du tableau Le voyage de la vie de Thomas Cole.
  • Ainsi, le terme « nouveau » est éphémère : le nouveau monde, c’est alors une invitation à continuellement repenser le monde, à le rendre meilleur.
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Antoine Mas
Etudiant à HEC Paris après 2 ans à Saint Michel de Picpus.