Les pays sud-américains qui possèdent un bout de la forêt amazonienne ont décidé de consolider leurs efforts contre la déforestation de la région en formant, à l’issue d’un sommet régional au Brésil, une nouvelle alliance pour la préservation de la région.
Les dirigeants des huit pays qui abritent la forêt amazonienne se sont réunis au Brésil
Les représentants des huit pays membres de l’Organisation du traité de la coopération amazonienne (OTCA) se sont réunis à Belém, la capitale de l’Etat du Para, au Brésil, le mardi 8 et mercredi 9 août 2023. Créée en 1995 dans le but de préserver cette vaste région qui abrite environ 10% de la biodiversité mondiale, l’OTCA rassemble le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela.
Pour Luiz Inácio Lula da Silva, réélu président du Brésil le 30 octobre 2022, accueillir ce sommet régional fut l’occasion de formuler ses revendications afin de mieux répondre aux défis du changement climatique. « Le monde ne doit pas seulement admirer l’Amazonie, mais aider à la préserver et nous aider à la développer », a affirmé le chef de l’Etat brésilien lors d’une rencontre avec la presse internationale la semaine dernière pour présenter les enjeux de ce sommet. « Nous allons forger une pensée commune à l’égard de l’Amazonie pour convaincre le monde qu’investir pour empêcher la destruction de la forêt ne revient pas cher », a ajouté Lula.
Le Brésil, qui abrite 60 % de la forêt amazonienne a déjà réduit la déforestation de 34 % au premier semestre par rapport à la même période l’an dernier, selon les chiffres officiels. Le gouvernement Lula s’est fixé un objectif de « déforestation zéro » d’ici à 2030, et souhaite impulser la même dynamique à ses partenaires de la région.
Un contraste frappant avec la politique de son prédécesseur qui a encouragé fortement la déforestation. En quatre ans, la politique menée par Jair Bolsonaro a eu un impact désastreux sur l’immense forêt tropicale. Selon les chiffres de l’Institut national de recherches spatiales (INPE), la déforestation annuelle moyenne en Amazonie a augmenté de 75 % entre 2019 et 2022. L’an dernier, 11.600 km2 de forêt ont ainsi disparu, après un record de 13.000 km2 en 2021.
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Le sommet régional pour sauver l’Amazonie abouti à la création d’une alliance
Rassemblés pour un sommet régional au Brésil, les pays sud-américains d’Amazonie ont décidé de consolider leurs efforts contre la déforestation de la région en formant, mardi 8 août, une nouvelle alliance. La création d’une entité intitulée « Alliance amazonienne de combat contre la déforestation » est stipulée dans une déclaration commune signée par les huit pays de l’OTCA. Cette union « a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour ».
En effet depuis 2021 et la publication d’un article dans la revue scientifique Nature, il a été révélé que, à cause des incendies, ce bassin forestier d’Amérique du Sud est passé de puits de carbone à source de carbone, mettant chaque année dans l’atmosphère environ un milliard de tonnes de CO2, synonyme ou symbole de point de non-retour.
Mais contrairement aux attentes des organisations de défense de l’environnement, cette déclaration commune publiée à l’issue du premier des deux jours du sommet ne présente aucun objectif commun pour éradiquer totalement la déforestation, comme le Brésil a promis de le faire d’ici 2030. Ce document-fleuve en 113 points pose de façon détaillée les jalons de cette nouvelle alliance.
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Pour conclure, le sommet s’est ouvert le jour où le service européen Copernicus confirmait que le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré sur terre, démontrant une nouvelle fois l’urgence climatique. Ainsi, à travers ce sommet régional au Brésil, la question était donc de savoir ce qui est “sauvable”, et par ailleurs qui doit fournir les moyens – et lesquels – pour faire mieux. La création de l’alliance Alliance amazonienne de combat contre la déforestation par les huit pays membres de l’Organisation du traité de la coopération amazonienne doit permettre de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation en Amazonie.