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Les analyses des cycles courts en ESH

Sommaire
cycles courts
Dans cet article, nous allons étudier les différentes analyses à maîtriser en ESH concernant les cycles économiques courts. Dans une première partie, vous pouvez trouver une analyse des cycles longs.
 
D’abord, définissons les cycles. Ceux-ci peuvent être décrits comme des alternances entre des périodes de croissance puis de baisse de l’activité économique. On doit toutefois être capable de remarquer une certaine récurrence (les mouvements de hausse et de baisse doivent se reproduire avec plusieurs occurrences) ainsi que des amplitudes et des périodicités relativement constantes. Les différentes théories qui entourent les cycles économiques courts considèrent que ceux-ci, de la même façon que les cycles longs, constituent en réalité des régularités de la croissance. Ainsi, on a une vision des crises comme étant des événements endogènes.
 
 

1) Analyse monétariste

Pour l’économiste français Clément JUGLAR (dans son ouvrage de 1862 : Des crises commerciales et de leur retour périodique en France, en Angleterre et aux Etats-Unis), les crédits seraient à l’origine de la phase A du cycle court (la phase de croissance). Par la suite, on aurait un excès de crédit qui entraînerait la crise. Enfin, la phase B du cycle se caractérise par la hausse des taux d’intérêts visant à réduire le nombre de crédits octroyés.
 
Les auteurs Arthur SPIETHOFF puis Gustav CASSEL dans Intérêts et prix (1898) prolongent l’analyse de JUGLAR. Selon eux, les cycles ont également pour origine le crédit. En effet, si les entreprises anticipent un taux de profit supérieur aux taux d’intérêt, elles sont dès lors incitées à investir en recourant au crédit (cf: effet de levier). Cette hausse de la création monétaire aura, selon la théorie monétariste, pour conséquence d’augmenter les prix. Les banques vont donc augmenter les taux d’intérêt pour y parer, ce qui réduira les investissements. On rentre alors dans la phase B.
 

2) Analyse keynésienne

KEYNES explique les cycles Juglar par les fluctuations anticipés de l’efficacité marginale du capital. En effet, les entreprises n’investissent que si elles anticipent que cette même efficacité marginale se trouve être supérieur au taux d’intérêt. Toutefois, cela reste une anticipation. Logiquement, celle-ci dépend avant tout de la confiance des entreprises vis-à-vis de la conjoncture à venir. On rentre dans un phénomène de « prophétie auto-réalisatrice ». En effet, si les anticipations vont en faveur d’une efficacité marginale du capital faible, alors les entreprises ne sont naturellement pas incitées à investir.
 
 
Cela a pour conséquence d’exercer un effet dépressif sur l’économie. Dès lors, les anticipations pessimistes se confirment. Plus encore, provoquée par ces anticipations pessimistes, la crise peut parfois se propager aux autres acteurs de l’économie. On rentre dans un phénomène de « mimétisme ». Dès lors, on peut comprendre dans quelle mesure la sortie de crise peut s’avérer plus ardue si celle-ci doit se faire d’elle-même. En effet, l’État peut intervenir comme un intervenant extérieur capable de reconstruire la confiance des entreprises ainsi que de relancer l’activité économique à travers des politiques contra-cycliques.
 

3) Le paradoxe de la tranquillité 

L’économiste américain Hyman MINSKY, dans son ouvrage Can “it” happen again ? Essay on Instability and Finance publié en 1982, s’est donné comme objet d’étude les crises financières et leur lien avec le cycle économique. Tout d’abord, il distingue 3 catégories de financement :
 
  • Les financements couverts. C’est-à-dire des financements raisonnables. Les agents économiques se retrouvent dans un contexte d’euphorie et de confiance dans la conjoncture économique à venir. Ceux-ci se voient octroyer des prêts de manière relativement aisée et financent des projets qui s’alignent avec la dynamique de la période.
  • Les financements spéculatifs. L’accès facilité aux crédits de la catégorie de financement cité ci-dessous a pour conséquence d’intensifier le dynamisme de l’économie. De plus, la confiance et l’optimisme général sont croissants. Toutefois, cela a aussi pour conséquence de conduire à une sous-évaluation des risques ainsi qu’à une surévaluation des profits. 
  •  Les financements dits « de Ponzi ». Cet excès de confiance et de comportements mimétique conduit à la hausse du prix des actifs. On observe dès lors l’émergence de bulles spéculatives sur ces mêmes actifs.
Bien que les comportements mimétiques et l’excès de confiance dominent lorsque l’on se retrouve dans la phase des financements dits « de Ponzi », il arrive toujours un moment où cela arrive à un terme. C’est ce qu’on appelle le « moment Minsky ». C’est le moment où les agents économiques réalisent que leurs actifs étaient largement surévalués. À ce moment précis, on observe un retournement des anticipations et à un processus de «vente de détresse ». Cela a pour conséquence de faire effondrer la valeur des actifs. Cela plonge les agents économiques dans la dette. La dette est en effet alourdie puisque la valeur générale des actifs baisse). On observe alors un effondrement des cours de bourse.
 
Pour illustrer cela, on peut bien sûr avoir en tête le krash financier de 1929. En effet, en 1933, la valeur des actifs de la bourse de New York n’atteint qu’à peine 20% de leur valeur en 1929. Ce qui est intéressant de remarquer avec Minsky, c’est que dès lors que la première phase est engagée, la phase des financements couverts, la dernière phase qui conduit au crash est inévitable.
 

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Laura Bertal
Actuellement étudiante en 1ère année à l'ESSEC et après deux années de classe préparatoire au lycée Ampère à Lyon en ECE, j'espère pouvoir contribuer à votre réussite !