Rencontre avec Jacques, étudiant à HEC Paris, qui a obtenu 18 à l’ESH d’HEC et 20 à l’ESH de l’ESSEC.
Bonjour Jacques, quel était ton parcours académique ?
Bonjour ! J’ai fait la plupart de mes études à Versailles. J’ai fait tout mon lycée à Hoche puis ma prépa ECE au lycée Notre-Dame-du-Grandchamp et je suis maintenant à HEC. J’ai choisi de faire une prépa car je voulais tout d’abord me lancer un défi. On m’avait toujours vanté les mérites de la prépa, comme quoi cela nous permettait de progresser dans son travail, son organisation et sa rigueur. Enfin le choix de la ECE s’est vite imposé car j’aimais bien l’économie. La prépa était déjà un objectif en soit, tout comme l’école de commerce car ces études me permettent de m’ouvrir beaucoup de portes pour avoir un spectre large d’opportunités de carrières.
Comment as-tu vécu tes deux dernières années de prépa ?
C’était une période très dure, deux années compliquées car il fallait renoncer à une certaine vie sociale, ce qui n’était pas évident pour moi. De plus, au niveau de l’implication, là encore, très dur bien sûr et surtout aliénant. À la fin on ne pense plus qu’à ça, plus qu’à nos résultats, aux concours…etc. Mais c’est une sorte de sacrifice qui en vaut la peine car même si c’est dur, même s’il y a des hauts et des bas, on se fait de très beaux amis ! On se soutient, on s’entraide. On forge de belles relations basées sur l’entraide mais aussi sur la compréhension de ce que vit chacun. C’est pour ça que je pense qu’avant de choisir sa prépa, il faut se renseigner sur l’ambiance : est-ce qu’il y a un réel esprit d’entraide ? Mais j’ai l’impression que c’est de plus en plus le cas maintenant, contrairement à il y a quelques années. C’est aussi un mode de vie, où finalement, à force de travailler, tu finis même par y prendre goût. Enfin, au-delà de tout ça, il faut bien prendre en compte l’utilité de la prépa en elle-même, ce qu’elle apporte réellement, à savoir la rigueur et la capacité de travail.
Comment travailler l’ESH au cours de ces deux années ?
Tout d’abord, essayez plusieurs méthodes pour voir laquelle vous correspond ! En 1ère année, trouvez votre méthode et tenez-vous à celle-ci pour votre 2ème année.
Mes méthodes ont pas mal évolué au cours de ces 2 années, mais ma constante restait un fichage des cours sur Word. Je les réorganisais de la façon dont j’aimais les voir (couleurs, surlignage…etc). Tout ce qui me permettait de voir directement les points importants car j’ai une mémoire assez visuelle. Je mettais les grandes parties ou sous-parties en valeur car il est très important de connaitre la logique du cours pour bien le comprendre. Après ce travail de forme, je le fichais et je reprenais que les informations les plus importantes. Typiquement, sur un cours de 20 pages, je faisais une fiche de 5 pages environ avec les idées clés, les concepts, quelques chiffres, de façon à ce qu’après avoir tout travaillé, je connaisse l’essentiel. Enfin, pour l’apprentissage des auteurs et de leurs théories, j’ai eu deux méthodes au cours de ma prépa : anki et les fiches papiers. Anki est un logiciel informatique qui permet de stocker des données et de les ressortir en fonction de tes oublis. Cela te permet de ne pas avoir à organiser toi-même ton planning. Plus tu es à l’aise, plus les révisions d’un concept ou d’un auteur vont être espacées, plus tu as du mal, plus l’espace de temps pour les révisions sera court ! Pour l’ESH, Anki ne m’était utile uniquement pour les noms d’auteurs.
Les auteurs sont très importants à connaitre. Ils viennent étayer ton argument et certains sont essentiels sur des sujets. Il est donc fondamental de connaitre le nom de l’auteur, l’ouvrage, la date, et bien sur le propos général de celui-ci.
Comment réfléchir sur un sujet d’ESH ?
Il faut réfléchir sur chaque terme du sujet. Bien évidemment pas de manière aussi approfondie qu’en CG mais voir l’implication de chaque terme dans le sujet. Je me donnais 5-10 min pour cette étape, puis je réfléchissais à toutes les données basiques : quand ? où ? comment ?…etc pour bien borner le sujet. Ensuite, tu réfléchis directement sur tes arguments, les idées, puis les auteurs que tu peux mobiliser, qu’il ne faut absolument pas oublier. Puis, je réfléchissais au plan. J’aimais bien faire un plan hyper détaillé avec toutes mes sous parties et la façon de développer chaque idée. Je faisais même des sous-sous-parties pour bien savoir comment j’allais développer mes idées, l’endroit précis où je plaçais tel auteur, tel chiffre. Je passais près de 2 heures au brouillon mais tout était prêt, j’avais toute ma logique, je savais où j’allais.
Ne surtout pas oublier de soigner ses transitions car tout est une question de logique. Il faut vraiment que le plan soit fluide. Pareil pour les sous-parties, si vous pouvez les agencer de façon à ce qu’une certaine logique s’en dégage, faites-le ! Il faut qu’il y ait une certaine évolution.
D’un point de vue de la forme, vous pouvez souligner vos annonces de parties, écrire vos auteurs en plus gros, afin de faciliter la lecture de votre correcteur, qu’il sache bien où vous allez.
L’intro, ta note finale ?
C’est vrai qu’on m’a toujours répété que l’intro faisait ta note. Au vu du très grand nombre de copies que les correcteurs ont à corriger, une fois l’intro lue, il y a de grandes chances pour que le correcteur ait déjà une idée de l’échelle de ta note. Dans l’intro, bien penser à toutes les problématiques qui en découlent. Par exemple, je n’hésitais pas à mettre plusieurs questions.
Donc l’intro fait la note : oui et non. Elle a une très grande importance mais si elle n’est pas parfaite et que le reste est fluide, qu’il y a une vraie cohérence et que les transitions sont bien comme des maillon qui articulent le devoir, que la structure est solide, alors cela rattrape clairement le reste ! En réalité, si le travail d’analyse est bien fait, elle découle d’elle-même, d’où l’importance du travail préliminaire durant lequel il faut bien penser à tout ce que l’on va dire dans la suite du devoir.
Comment as-tu abordé tes concours ?
Plutôt serein car même si j’avais beaucoup travaillé, j’avais porté une grande attention au repos, afin de mieux emmagasiner mes connaissances. J’avais présenté les écoles qui semblaient me correspondre et dans lesquelles j’aurais accepté d’aller. Je suis arrivé aux concours en me disant : j’ai donné tout ce que je pouvais en 2 ans et j’aurai l’école que je j’aurai. Et il y a aussi une très grande part de surprise. Par exemple, les 3 sujets BCE d’ESH qui sont tombés ne m’intéressaient pas vraiment mais j’avais fait l’effort d’apprendre tous mes chapitres et de ne faire aucune impasse, et surtout, j’avais la bonne méthodo. Il ne faut pas non plus se plaindre, quel que soit le sujet (écrit ou oral), si tu galères, tout le monde galère donc il faut y aller !
Un dernier mot pour les 2ème années à l’approche de leurs résultats ?
Quand vous attendez vos résultats, essayez de vous détendre, de faire table rase des épreuves. Il ne faut pas repenser à ce que l’on fait car on toujours des surprises, c’est le jeu. Il faut donc garder espoir, on peut avoir une école bien meilleure que celle que l’on visait. Mais le principal c’est d’essayer de s’occuper, profiter des vacances et se reposer. Réfléchir aux résultats ne vous apportera rien, ce qui est fait est fait.
Personnellement j’avais attendu la fin de la journée pour voir tous mes résultats d’un coup et ne pas passer une après-midi d’attente et de stress. Dites-vous que vous avez enfin terminé vos deux ans (ou trois) de prépa et que c’est fini !