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Comprendre le conflit arméno-azerbaïdjanais

Sommaire

Pourquoi les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan demeurent toujours ? Dans cet article, nous dressons les contours principaux de ce conflit entre ces deux pays voisins de l’ex-Union soviétique.

 

Un conflit post-soviétique

Les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont à inscrire dans le contexte post-soviétique. De fait, les affrontements entre ces deux pays voisins de l’ex-URSS ont commencé avant même leurs indépendances respectives en 1991. Les causes de ce conflit sont liées aux revendications territoriales par l’Arménie du Haut-Karabagh qui, selon elle, est arménien, revendications auxquelles s’opposent l’Azerbaïdjan.  En conséquence, un conflit armé émerge jusqu’à 1994, année durant laquelle un cessez-le-feu provisoire est conclu.

 

La guerre de 2020 au Haut-Karabagh

Ensuite, le Haut-Karabagh, État en majorité peuplé d’Arméniens, non reconnu par la communauté internationale depuis sa déclaration d’indépendance de l’Azerbaïdjan en 1991, va à nouveau connaitre une guerre en 2020. La guerre de 2020 au Haut-Karabagh, également appelée guerre des 44 jours, oppose encore la république autoproclamée du Haut-Karabagh (soutenue par l’Arménie) à l’Azerbaïdjan (soutenu par la Turquie) pour le contrôle du Haut-Karabagh.

Le conflit débute en septembre 2020 quand l’Azerbaïdjan lance des assauts terrestres  contre le Haut-Karabagh, débouchant à une mobilisation générale et à l’établissement de la loi martiale dans ces pays. Malgré la médiation de la Russie et des Etats-Unis, les cessez-le-feu conclus ne parviennent pas à rétablir la paix. En novembre 2020, après la prise de la capitale historique du Haut-Karabagh (Chouchi) par l’Azerbaïdjan, le Premier ministre arménien signe finalement un accord de fin des hostilités sous l’égide de la Russie et qualifié par le président azerbaïdjanais de « capitulation ».

 

Les termes de l’accord de 2020

En somme, le Haut-Karabagh a perdu un tiers de son territoire au terme de ce conflit en 2020. Effectivement, cet accord établit que l’Azerbaïdjan contrôle les territoires conquis au Haut-Karabagh et les districts azerbaïdjanais entourant le Haut-Karabagh d’où les forces arméniennes doivent se retirer. Les Arméniens préservent un droit de passage au niveau du corridor de Latchine sous le contrôle des forces de paix russes. L’accord prévoit d’autre part le rétablissement des voies de communication terrestres entre l’Azerbaïdjan et son exclave du Nakhitchevan via le territoire arménien. Enfin, l’accord instaure le déploiement de forces de paix russes dans la région et la création d’un observatoire russo-turc pour s’assurer du respect du cessez-le-feu.

 

Des affrontements toujours persistants aujourd’hui

L’accord de 2020 n’a pas résolu le problème du statut politique du Haut-Karabagh, et les tensions frontalières et ethniques persistent jusqu’à aujourd’hui entre les Arméniens et les Azerbaïdjanais. En effet, une autre crise frontalière a commencé en mai 2021 avec la traversée par des troupes militaires azerbaïdjanaises du territoire arménien, suivie de confrontations à la frontière entre l’Arménie et le Nakhitchevan (région du Caucase affiliée à l’Azerbaïdjan) en juillet 2021, pour aboutir finalement à une escalade de combats en septembre 2022.

 

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Nora Lucchesi