Misterprepa

CORONAVIRUS – Vers une des crises les plus importantes de l’histoire économique ?

Sommaire
coronavirus

CORONAVIRUS – Vers une des crises les plus importantes de l’histoire économique ?

 

« Nous sommes en guerre et l’ennemi progresse (…) et les conséquences économiques, sociales et humaines seront majeures » a souligné E.Macron à la suite de ses déclarations du 16 Mars, à 20 heures. Nous pouvons dès lors comprendre que la crise que nous sommes en train de vivre demeure l’une des plus importantes que le monde ait traversé. Et qui est encore loin d’être finie.

« Le coronavirus est un choc comparable au 11 septembre et à la crise de 2008 » (Capital)

L’épidémie de Coronavirus constitue certainement un choc équivalent, s’il n’est plus important, à ceux qui ont suivi les attentats du 11 septembre 2001 et la faillite de Lehman Brothers. Mais le plus inquiétant est que ce choc totalement exogène ne pouvait – par essence- pas être prévisible. 

Et cela est très nocif pour les marchés financiers puisque la volatilité des cours mondiaux sont plus élevés qu’en 2008 comme le démontre l’indice de volatilité ci-dessous. 

 

Les indicateurs de volatilité ont en effet atteint 82.7 en trading horaire le Lundi 16 Mars 2020 entre 22:00 et 22:30, du jamais vu dans l’histoire économique. Jeudi soir la fermeture du NYSE annonce l’arrivé d’un « Bear market », appellation réservée aux baisses de capitalisation boursières inférieures ou égales à -20%. En France le CAC-40 a aujourd’hui annoncé sa pire journée de l’histoire avec un baisse de plus de 8% de la capitalisation. L’économie financière prend donc de sacrés coups. Mais qu’en est-il de l’économie réelle? Les consommateurs devraient-ils se préoccuper de ces anticipations fatalistes et ces inquiétudes sont-elles justifiées si on les compare aux évènements de 2008 ? La réponse se retrouve dans la nature de la propagation du coronavirus, la répartition des chaines de valeurs mondiales, et les conditions fragiles auxquelles les économies des pays développés sont soumis depuis la crise de 2008. 

Un lien avec la crise de 2008 ?

Le 15 septembre 2008, la faillite de Lehman Brothers entraine une panique sur les marchés financiers internationaux. Le mythe du « Too Big to Fail », tombe à l’eau et plus de 700 millards d’euros sont évincés du marché. Si le passif de cette institution n’a pas été pardonné, c’est en grande partie lié à la réponse qu’ont préféré adopter les pays développés qui reposait sur deux principes: 

1. Les banques et instituons financières sont responsables des défaillances systémiques

2. La relance de l’économie fait partie des responsabilités du secteur public. 

C’est ainsi que les gouvernements des pays les plus affectés ont décidé de mettre en place d’importantes politiques de relance, notamment par le soutien des sociétés non financières (SNF). Afin d’alléger le niveau d’endettement des États, et relancer les transactions sur le marché interbancaire, les banques centrales ont alors décidé d’augmenter le nombre de liquidités en circulation tout en baissant les taux d’intérêts, en espérant que ces mesures relanceraient l’inflation qui permettrait un allégement des dettes sur le moyen terme (Rappel : l’inflation allège la dette). Sauf que cela n’est jamais arrivé. Pourtant, en ayant été très agressifs dans leurs politiques accommodantes, les Etats ont réduit leur marge de correction à des niveaux nuls en cas de nouvelles conjonctures. On parle alors de Japonification des économies développées, dans la mesure où le Japon a connu cette situation depuis 1991.

 

Une ressemblance trompeuse avec la crise de 2008 ?

La crise sanitaire que nous vivons actuellement peut être assimilée à celle vécue en 2008 mais il convient de nuancer. En effet, beaucoup de différences demeurent présentes à l’image de l’épicentre de la crise. Alors que la grande récession découle des États-Unis et est à l’origine financière, la crise actuelle provient de Chine et est d’origine sanitaire. La première fut ciblée sur les marchés financiers et par conséquent sur la mondialisation financière puis commerciale, là ou la seconde touche à toutes les sortes de mondialisation. Etant donné que l’économie réelle est touchée, les répercussions seront beaucoup plus conséquentes et bien que les banques centrales font des injections massives de liquidités cela ne possède pas l’efficacité escomptée puisque les pays ferment progressivement leur frontière et l’activité économique tend à devenir figée. Un chiffre à retenir : le 15 mars, la Fed a annoncé une baisse de ses taux d’intérêt directeurs d’un point. Ils sont désormais compris entre 0% et 0.25%. En parallèle, elle va racheter de la dette immobilière et financière, pour au moins 700 Millions de $.

 

Une coopération possible ?

Pour essayer de coordonner les politiques internationales, une réunion exceptionnelle du G7 a eu lieu aujourd’hui, Lundi 16 Mars.

Dans un communiqué commun, ils soulignent leur volonté de mobiliser «tous les instruments de politique économique» à leur disposition, que ce soit des mesures budgétaires et monétaires ou des actions ciblées, «pour soutenir immédiatement et autant que nécessaire les travailleurs, les entreprises et les secteurs les plus touchés».

Les dirigeants ont en outre demandé à leur ministre des Finances respectif «de se coordonner toutes les semaines sur la mise en oeuvre de ces mesures et de mettre en place de nouvelles actions rapides et efficaces».

«Nous coordonnerons nos efforts pour retarder la propagation du virus, y compris par des mesures appropriées de gestion des frontières», ont-ils ajouté.

Le COVID-19 est présent dans quasiment tous les pays du monde et l’évolution de la propagation de l’épidémie est très inquiétante comme nous pouvons le constater avec la carte ci-dessous. 

Les dernières informations : 

  • Plus de 170 000 contaminés dans le monde dont 24 500 en Italie, 5 400 en France;
  • Plus de 7 000 morts dont 2 100 en Italie, la France compte plus d’une centaine de morts;
  • Emmanuel MACRON a annoncé à 20h, des mesures drastiques de confinement pour une période d’au moins 15 jours à partir d’aujourd’hui;
  • Les pays ferment progressivement leurs frontières;
  • De plus en plus d’entreprises d’envergure mondiale ferment temporairement (Michelin, PSA etc…) entrainant une très forte baisse des valeurs des actions et de la croissance économique mondiale.

Cet article a été rédigé avec la contribution de Nicolas Nieto, étudiant à emlyon business school. 

Newsletter
Picture of Dorian Zerroudi
Dorian Zerroudi
Co-fondateur d'elevenact (Mister Prépa, Planète Grandes Ecoles...), j'ai à coeur d'accompagner un maximum d'étudiants vers la réussite !