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La crise automobile en Italie

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L’automobile est un symbole du Bel Paese, qui contribue à sa renommée, mais dont le secteur fait aujourd’hui face à une violente crise.

 

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Retour sur la success story du secteur automobile italien

L’histoire de l’automobile italienne commence notamment avec la création de Fiat Automobiles par le riche homme d’affaires Giovanni Agnelli en 1899 à Turin avec l’ouverture de la première usine Mirafiori.

Par la suite, l’industrie automobile a connu un essor sous le régime fasciste de Mussolini. Les usines étaient placées sous contrôle du gouvernement, dont le but était de démocratiser la voiture en proposant des modèles à bas prix accessibles aux familles. C’est à cette période là que le mythique modèle de la Fiat 500 a été inventé.

La fin de la guerre engendre un phénomène de diversification avec l’émergence de nouvelles marques comme Tomaso, Abarth ou Lamborghini. Cela est également dû à la fin de l’autorité étatique sur le secteur.  L’essor de l’automobile italienne est favorisé par les courses automobiles. Les écuries italiennes se positionnent alors comme leaders sur les circuits et participent au rayonnement du savoir-faire italien.

Si les chocs pétroliers de 1973 puis de 1979 ont impacté le secteur automobile, la filière italienne s’est maintenue autant sur le territoire national qu’à l’étranger grâce à sa renommée. Toutefois, cette ère dorée semble révolue et l’industrie automobile italienne est aujourd’hui en crise.

 

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Le secteur automobile italien en crise

Si l’automobile était le fleuron de l’industrie italienne, le secteur est en crise depuis quelque temps. Cette année, le groupe Stellantis a enregistré une baisse de la production de 40,7%, du jamais vu. Cette tendance est notamment liée à une difficile transition du marché européen vers l’électrique, la demande n’étant pas suffisamment conséquente et les concurrents, chinois en particulier, proposent des modèles à des prix plus attractifs. Stellantis a ainsi reculé sur le marché européen, ne représentant plus que 2% des parts du secteur. Les usines italiennes de Mirafiori Pomigliano, Termoli et Melfi ont fait face à de longues périodes de chômage technique à cause du manque de travail. Par ailleurs, Fiat, principal acteur sur le marché italien, a perdu sa place de numéro un national au profit de Toyota et Volkswagen.

Face au déclin de la filière italienne, Carlos Tavares, PDG de Stellantis, a quitté ses fonctions début décembre 2024. Ce départ signe l’échec du groupe et du gouvernement italien à tenir l’objectif ambitieux qu’ils s’étaient fixé de produire un million de véhicules par an d’ici 2030.

Les syndicats ouvriers se sont mobilisés le 18 octobre lorsd’une grève nationale en réaction à la crise, témoignant d’une profonde préoccupation quant à l’avenir du secteur. Ferdinando Uliano, syndicat CISL affirme : « La situation est proche du point de rupture. Les volumes diminuent et nous ne produisons même pas 500 000 véhicules dans le pays, ce qui n’était pas arrivé depuis 1956. Au cours des trois dernières années, nous avons perdu plus de 12 000 travailleurs ». Pour faire face à la crise, Stellantis a promis un plan de 2 milliards € d’investissements pour augmenter la production en 2026 avec le lancement de nouveaux modèles.

 

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Coralie Vacher