Citer des auteurs dans ta copie de géopolitique peut faire la différence le jour j à condition que tu maîtrises la théorie sur le bout des doigts ! Lis sans plus attendre cet article pour découvrir les thèses de Nicholas Spykman !
Qui est-ce ?
Théoricien social des relations internationales (1893-1943), journaliste et agent-secret aux Pays Bas, Nicholas Spykman a parcouru le Moyen Orient et l’Asie ce qui lui a apporté une excellente connaissance du terrain. Il est considéré comme l’un des pères de la géopolitique aux États-Unis.
Ces Articles et ouvrages
- « géographie et politique étrangère » 1938
- « Objectifs géographiques dans la politique étrangère » 1939
- La stratégie américaine dans la politique mondiale 1942, Il analyse les différentes politiques d’un point de vue géopolitique et met en garde les États-Unis contre la conquête allemande de l’Europe et l’expansion japonaise en Asie.
- La géographie de la paix 1944, Il y illustre sa vision géostratégique en axant son analyse sur la sécurité américaine, qui, selon lui, passe par un certain équilibre du pouvoir en Eurasie.
Sa théorie
Nicholas Spykman retient trois critères constituant les fondements géographiques de la puissance :
- La taille : facteur de puissance dès lors qu’elle est exploitée par un Etat fort et centralisé, à même de créer un réseau de communication efficace alliant centres et périphéries.
- La Situation de l’Etats : « facteur le plus fondamental de sa politique étrangère » dans la mesure où elle influence même la nature de l’Etat. Il distingue trois types d’Etats : les États enclavés (obsédé par la sécurité des frontières), les États insulaires (compétition avec les autres puissances navales pour le contrôle des océans) , les États donnant à la fois sur la terre et la mer (défense sur deux fronts, stratégie complexe : les rapports de force évoluent sans cesse)
- « Tous les Etats ont une propension à s’étendre » que ce soit pour rectifier leur frontières ou gagner l’accès à la mer, prendre le contrôle des routes maritimes.
La vision de la paix de Nicholas Spykman
Nicholas Spykman ne crois pas à la paix durable à l’échelle mondiale, il considère qu’il est impossible de créer une communauté mondiale réunie autour d’un même code de valeurs. Selon lui la paix est envisageable que si chaque pays développe une politique étrangère efficace, ce qui minimiserait simplement le risque d’agression extérieure mais ne garantirait en aucun cas une paix durable.
Il définit la paix comme une pause dans l’éternel affrontement des forces étatiques « la marge de sécurité d’un pays, c’est la marge de danger d’un autre ». Car l’objectif des puissances est la préservation de leur intégrité territoriale et de leur indépendance politique.
La sécurité d’un État dépasse ses frontières et dépend du lieu géographique et des ressources qui y sont rattachées : “La sécurité doit, ainsi, être comprise en termes d’intégrité de la gestion de l’espace. De plus, les caractéristiques physiques du territoire influenceront directement la manière dont la sécurité est maintenue puisque le pouvoir est déterminé en grande partie par la géographie et les ressources naturelles“
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Le “Rimland”
Nicholas Spykman attire l’attention sur les côtes de l’Eurasie, le « rimland ». Le potentiel humain, industriel et agricole de la zone lui semble susceptible de voir s’opérer une catalyse de la puissance tant politique que militaire.
Il répond a Mackinder qui disait “Qui contrôle l’Europe de l’Est contrôle le Heartland ; qui règne sur le Heartland règne sur le monde-île règne sur le monde” par “qui contrôle le Rimland contrôle l’Eurasie ; qui règne sur l’Eurasie contrôle le destin du monde”
Le risque pour les USA est de se retrouver « encerclés » par une unification des Rimlands car il serait confronté à un Titan combinant force terrestre et maritime, capable de projeter sa puissance par-delà les océans Atlantique ou Pacifique.
Leur politique étrangère en découle : combattre résolument l’apparition de ce Titan mondial, en contrant toute tentative d’hégémonie dans les territoires correspondant à ce que l’on pourrait qualifier d’Eurasie ‘utile’.
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