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« Freedom Convoy » – Les gilets jaunes canadiens

Sommaire

Depuis près d’une semaine, le centre-ville de la capitale canadienne est occupé par des manifestants. A l’origine de ce mouvement, le « Freedom Convoy » ou le convoi pour la liberté en français. Retour sur ce mouvement qui nous rappelle fortement la crise des Gilets jaunes de 2018 en France.

 

Lire plus : L’actualité de la semaine du 31 janvier

 

  • Le maire d’Ottawa déclare l’état d’urgence

Ce dimanche 6 février 2022, Jim Watson, le maire d’Ottawa a déclaré l’état d’urgence dans la ville car, la « situation est complètement hors de contrôle, car ce sont les protestataires qui font la loi » selon ses mots. Depuis plus d’une semaine, des routiers ont envahi la capitale canadienne au rythme de coups de klaxons, de blocages massifs et de pancartes affichant « la liberté, pas la peur ».

Aujourd’hui, des protestations similaires sont observées à Toronto, Québec ou encore Winnipeg. Le mouvement a été rejoint par de nombreux Canadiens opposés aux mesures sanitaires restrictives.

 

  • Au coeur du mouvement : les routiers

Il y a une dizaine de jours, les routiers canadiens ont entamé une grande protestation contre les mesures sanitaires, et notamment, l’obligation vaccinale pour traverser la frontière avec les Etats-Unis. Rapidement surnommé « Freedom Convey », ce mouvement de masse a déferlé dans les rues d’Ottawa jusqu’à la colline du Parlement. Le Premier Ministre, Justin Trudeau, a été escorté dans sa résidence secondaire, au Québec, par mesure de sécurité.

Au 31 janvier, le convoi s’étalait sur près de 70 kilomètres. L’impact de ce blocage est fort dans un pays extrêmement dépendant des flux routiers. En effet, le réseau de chemins de fer est très peu développé eu égard de la superficie du pays.

 

  • « Ce sont un peu nos gilets jaunes »

Bien que le convoi soit né d’un ras-le-bol des routiers canadiens, la protestation n’a eu de cesse de prendre de l’ampleur. D’abord contre l’ensemble des mesures sanitaires jugées restrictives par les manifestants, puis à l’encontre du gouvernement Trudeau en général.

C’est ici, que le parallèle avec la crise des gilets se révèle significatif : le mouvement se détache de sa raison initiale pour se transformer en une protestation sociale généralisée.

Sur TVA/LCN, Emmanuelle Latraverse, célèbre analyste politique canadienne, a avancé que les manifestants « sont un peu nos gilets jaunes ». Un parallèle évocateur alors que les autorités d’Ottawa encouragent fortement le télétravail en ce début de semaine et arrêtent les habitants tentant de ravitailler les manifestants.

 

  • Manifestations sous -15°C

S’il fallait un argument supplémentaire pour illustrer la force de ce mouvement social, ce serait la météo assurément. Des milliers de manifestants ont défilé dans les rues d’Ottawa alors que la température approchait les -15°C.

De plus, le mouvement trouve même écho aux Etats-Unis, Elon Musk a partagé avec ses 72 millions d’abonnées un tweet : « Les camionneurs canadiens assurent ». Pour sa part, Donald Trump a apporté son soutien aux manifestations depuis un rassemblement au Texas.

Quelle sera l’issue de ce conflit ? Personne ne le sait à ce jour, cependant, les manifestations continuent et perdurent dans les rues canadiennes. Le symbole, sans aucun doute, de l’accumulation de griefs sociaux.

 

Lire plus : Comprendre les manifestations inédites à Cuba

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Teo Perrin