Il est clair que la Russie est aujourd’hui confrontée aux sanctions mais elle demeure un pays à la recherche de puissance géopolitique, surtout en Asie centrale. Moscou est reliée, par l’histoire, à ces anciens pays de l’Union Soviétique. Ce lien se compose d’une proximité culturelle, linguistique et parfois même, politique. C’est pour cela que la convergence d’intérêts communs aux pays d’Asie centrale ainsi qu’à la Russie favorise les négociations, comme en témoigne la visite de Vladimir Poutine en Ouzbékistan en mai 2024 pour rencontrer Shevkat Mirziyoyev. Ainsi, il s’agit d’une visite révélant un rapprochement sur des sujets comme l’énergie ou les relations géopolitiques dans la région.
Que pouvons-nous retenir de cette rencontre bilatérale entre la Russie et l’Ouzbékistan ?
En conséquence, la recherche de puissance russe en Asie centrale se fait par différents moyens, plusieurs décisions sont à retenir:
- La construction de la première centrale nucléaire en Ouzbékistan, confiée au groupe nucléaire russe Rosatom.
- Augmentation des échanges commerciaux (jusque 30 milliards de dollar par an)
- Création d’une plateforme d’investissements commune
- Conclusion d’un accord pour la mise en place d’un mécanisme ad hoc de gestion du phénomène migratoire
- Les volumes de pompage de gaz vers l’Ouzbékistan atteindront 11 milliards de m3 l’an prochain
Pourquoi cette rencontre est-elle symbolique et stratégique pour la Russie ?
Cette rencontre bilatérale se trouve être la troisième depuis la réélection de Vladimir Poutine ; elle fut précédée par une visite du président russe en Biélorussie et en Chine. Cette importance donnée au renforcement des relations entre la Russie et l’Asie centrale se trouve être stratégique: les anciens pays soviétiques sont aujourd’hui au coeur des convoitises (Route de la Soie de Xi Jinping, partenariats avec les pays européens). Une région d’autant plus géostratégique qu’elle regorge de ressources énergétiques (pétrole pour l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan et l’Ouzbékistan ; gaz pour le Kazakhstan). Par exemple, le Kazakhstan est un partenaire incontournable de la Russie. Ce pays participe activement à tous les processus d’intégration entrepris par la Russie en Asie centrale, que ce soit l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS, 2001), l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC, 2007) ou encore l’Union économique eurasiatique (UEEA, 2014).
La grande majorité des pays de la région a d’ailleurs choisi la neutralité vis-à-vis du conflit russo-ukrainien, témoignant d’une retenue indéniable, s’expliquant par l’importance de la Russie dans cet espace. Sa position géographique en fait également un atout de puissance géopolitique majeur pour la Russie, l’Asie centrale se positionne comme une zone stratégique entre l’Europe, l’Asie du Sud, l’Asie de l’Est et le Moyen-Orient. On parlerait alors, dans une certaine mesure, d’une « politique néo impériale russe ». Cette dimension se renforce par une diaspora russe de 25 millions de personnes présentent en Asie centrale, qui lie de façon très concrète la Russie à l’Asie centrale. Ces flux migratoires constituent un paramètre non négligeable dans l’établissement des relations entre la Russie et ces pays centrasiatiques, au coeur de nombreuses convoitises.
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Quelles sont les autres puissances présentes ou intéressées en Asie centrale ?
- Les États-Unis : avec le sommet diplomatique annuel C5+1 (2015), réunissant les États-Unis, le Kazakhstan, le Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan et l’Ouzbékistan, les américains cherchent eux aussi à s’imposer dans la région. Cet intérêt semble donc révéler l’importance stratégique de l’Asie centrale, non seulement pour les pays voisins mais également pour les puissances extérieures.
- La France: par sa visite en Ouzbékistan et au Kazakhstan en 2023, Emmanuel Macron cherche lui aussi à témoigner son intérêt pour la région Asiatique. Pour sa part, la France y voit une importance non négligeable (importation d’uranium) et en profite pour ouvrir un forum d’affaires franco-ouzbek. Ceci, dans un processus de recherche de puissance.
- D’autres pays d’Europe orientent également leur politique vers l’Asie centrale, en lui témoignant une importance notable, tel que la Hongrie, la Turquie.
- Pour la Chine l’Asie centrale constitue à la fois un problème de sécurité et une nouvelle zone d’expansion de ses intérêts économiques et diplomatiques: c’est un gage de sécurité et de stabilité (proximité avec le Xinjiang). On parle ainsi d’une stratégie de contrôle interne et « stabilité du pourtour »
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Vocabulaire thématique en russe
Une région géostratégique: Геостратегический регион
Une rencontre bilatérale: Двусторонняя встреча
Renforcement (des relations): Укрепление (отношений)
Les ressources énergétiques: Энергетические ресурсы
Le phénomène migratoire: Феномен миграции
Une négociation: Переговоры (toujours au pluriel)
Géopolitique: Геополитика
Souveraineté: Суверенитет
Conflit: Конфликт // Противостояние
Sécurité: Безопасность
Territorialité: Территориальность
Version d’entrainement (russe/français)
Pour conclure, nous vous proposons de vous entrainer à un exercice de traduction sur cette thématique:
Si la Russie est aujourd’hui confrontée aux sanctions européennes, elle n’en demeure pas moins un pays à la recherche de puissance. Moscou est reliée, par l’histoire, à ces anciens pays de l’Union Soviétique. Ce lien se compose d’une proximité culturelle, linguistique et parfois même, politique. La convergence d’interêts communs aux pays d’Asie Centrale ainsi qu’à la Russie favorise les négociations, comme en témoigne la visite de Vladimir Poutine en Ouzbékistan en mai 2024. Une visite placée sous l’accent d’un rapprochement notable, sur des sujets clivants et actuels comme l’énergie atomique ou les relations géopolitiques dans la région.
Хотя Россия сегодня сталкивается с европейскими санкциями, она, тем не менее (= néanmoins), остаётся страной, стремящейся к власти. Москва исторически связана с этими бывшими странами Советского Союза (CCCP). Эта связь складывается из культурной, языковой, а иногда и политической близости. Сближение общих интересов стран Центральной Азии c Россией благоприятствует переговорам, о чем свидетельствует визит Владимира Путина в Узбекистан в мае 2024 года. Визит прошел под акцентом заметного сближения по спорным и актуальным темам, таким как атомная энергетика/энергия или геополитические отношения в регионе.
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