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Henry Mintzberg : le sociologue passe-partout en ESH

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Le célèbre chercheur en management, Henry Mintzberg, a développé une thèse intrigante sur la manière dont les institutions tendent à adopter une vision en silo de leurs activités. Cette vision fragmentée peut avoir des conséquences significatives sur la prise de décision, la coordination interne et l’efficacité globale des organisations. Dans cet article, nous explorerons la thèse de Mintzberg, en expliquant ses concepts clés, en illustrant ses implications à l’aide d’exemples concrets et en examinant comment les organisations peuvent surmonter les défis liés à la vision en silo.

La vision en silo des institutions : fléau aux conséquences organisationnelles désastreuses

Henry Mintzberg soutient que les institutions, qu’elles soient gouvernementales, à but lucratif ou à but non lucratif, ont souvent tendance à se diviser en “silos” ou compartiments étanches. Chaque silo est responsable d’une fonction ou d’une tâche spécifique, et il opère souvent de manière isolée, sans communication ni coordination efficace avec les autres silos.

L’absence de communication entre les silos peut entraîner une coordination inefficace des activités, des doublons de travail et des conflits. Chaque silo peut prendre des décisions qui favorisent ses intérêts particuliers au détriment de l’ensemble de l’organisation. Les dirigeants et les employés peuvent perdre de vue la vision globale de l’organisation, ce qui peut entraver la capacité à s’adapter aux changements et à innover. La vision en silo peut encourager la bureaucratisation et la rigidité, car chaque silo développe ses propres processus et procédures.

L’Administration publique : exemple emblématique de la vision en silo  de Mintzberg

Dans le domaine de l’administration publique, la vision en silo peut avoir des conséquences majeures sur la capacité du gouvernement à répondre efficacement aux besoins de la société. Prenons l’exemple fictif d’un pays où les différents ministères gouvernementaux opèrent de manière cloisonnée, sans communication ni coordination efficace. Le ministère de la Santé, chargé de la gestion des services de santé publique, dépense chaque année un budget important pour la prévention des maladies et la promotion de la santé. En 2020, ce budget s’élevait à 5 milliards de dollars. De son côté, le ministère de l’Éducation gère l’enseignement public. En 2020, ce ministère a dépensé 6 milliards de dollars pour l’amélioration des infrastructures éducatives et la formation des enseignants.

En raison de l’absence de communication et de coordination entre ces ministères, des problèmes surgissent. Par exemple, le ministère de la Santé met en place des programmes de prévention des maladies, mais le ministère de l’Éducation ne reçoit pas d’informations sur ces initiatives. Par conséquent, les écoles n’intègrent pas de manière cohérente les messages de santé dans leurs programmes. Les dépenses inefficaces et les résultats mitigés sont fréquents. Selon une étude réalisée par un organisme indépendant, cette absence de coordination entre les ministères a entraîné un gaspillage estimé à 2 milliards de dollars en 2020, soit environ 20% du budget total alloué à ces initiatives.

Henry Mintzberg a souligné cette problématique en disant : “Lorsque les institutions fonctionnent en silo, elles risquent de s’auto-saboter en gaspillant des ressources précieuses et en limitant leur capacité à résoudre des problèmes complexes.”

 

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La solution d’Edgar Morin : l’approche de la “vision multiple” ou “vision intégrée”

Morin, philosophe et sociologue, préconise une approche qui intègre des croisements entre des domaines apparemment distincts, tels que l’écologie et la finance, afin de mieux comprendre les problèmes complexes. Dans cet exemple, l’application de la vision multiple signifierait que les ministères de la Santé et de l’Éducation, au lieu de fonctionner de manière isolée, commenceraient à collaborer activement. Ils pourraient mettre en place des programmes éducatifs qui intègrent des messages de santé, promouvant ainsi des modes de vie sains dès le plus jeune âge. En adoptant cette approche, les gouvernements pourraient non seulement améliorer la santé globale de la population, mais également réduire les coûts de soins de santé à long terme. Cette intégration de la vision permettrait d’aborder les questions de manière plus complète et d’identifier des solutions qui bénéficient à l’ensemble de la société.

 

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Sujet en lien

ESSEC 2006 : Intérêt et limites de l’intervention de l’Etat.

 

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Aurele Tranchant