Promulguée le 16 août 2022, la loi américaine sur la réduction de l’inflation (Inflation Reduction Act – IRA), doté d’un budget d’environ 370 milliards de dollars, vise à soutenir la politique industrielle verte des États-Unis. Un an après sa signature, que retenir de cet interventionnisme américain cher au président Biden ?
L’Inflation Reduction Act, un grand plan d’investissement vert du président Biden
Il y a un an, Joe Biden signait l’Inflation Reduction Act (IRA), un grand plan d’investissement de 370 milliards de dollars sur dix ans pour engager la transition énergétique. « Je regrette de lui avoir donné ce nom parce qu’il s’agit moins d’inflation que de générer de la croissance économique », a lâché Joe Biden le 10 août 2023 lors d’une rencontre avec des donateurs en Utah.
Et pour cause, ce plan d’investissement vert couplée aux deux grandes lois adoptées par les Etats-Unis depuis 2021 (celle sur les infrastructures dotée de 1 200 milliards de dollars sur dix ans et le Chips Act doté de 50 milliards) ont participé à la croissance soutenue de l’investissement industriel. En ce début d’année 2023, la croissance de l’investissement industriel est de 7,7% tandis que le taux de chômage dans la production de biens a chuté d’un demi-point pour en un an pour atteindre 2,7% en juillet.
De plus, la Maison Blanche assure que quelque 110 milliards de dollars d’investissements dans les énergies propres ont été annoncés aux Etats-Unis depuis la signature du texte. Outre-Atlantique, on tente donc de renommer cette loi en vue de la campagne présidentielle de 2024 en rivalisant de slogans pour vendre la politique industrielle : les « Bidenomics » qui peuvent se définir comme une politique de l’offre après celle, inflationniste, des chèques aux ménages et aux entreprises pour stimuler la demande pendant le Covid. Cette politique pourrait également être labelisée « Invest in America » tant la promulgation de l’Inflation Reduction Act a bousculé les Européens et d’autres alliés avec son ambition affichée de souveraineté industrielle…
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Quels changements aux Etats-Unis en matière de transition énergétique un an après ?
C’est « la loi la plus significative de l’histoire américaine en matière de climat et d’énergie propre », applaudit Lori Bird, du World Resources Institute, organisation non-gouvernementale de défense de l’environnement. Pour autant, selon une étude menée par neuf équipes de recherche américaines, l’IRA devrait réduire de 43% à 48% les émissions des Etats-Unis d’ici 2035 et par rapport à 2005.
C’est moins que l’objectif officiel, qui est de les diviser par deux d’ici 2030. Pour l’atteindre, font valoir de nombreux activistes, il ne faut pas se contenter de « carottes » financières mais brandir aussi des « bâtons », des régulations contraignantes.
Or, on comprend bien que dans l’immédiat, la préoccupation de Joe Biden est surtout de capitaliser, avant le scrutin de l’automne 2024, sur les prouesses économiques de manière générale et les perspectives radieuses promises par l’IRA ainsi que deux autres grandes lois d’investissement, dans la technologie et dans les infrastructures.
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Pour conclure, un an après la signature de l’Inflation Reduction Act par le président Joe Biden, les Etats-Unis semblent en meilleur posture d’un point de vue économique, environnementale et industriel. Pour autant, si les subventions directes aux industriels sont alléchantes, l’équilibre paraît aussi plus compliqué à trouver pour les consommateurs. Avec des conditions imposées sur la provenance des véhicules électriques et leur composition, peu de modèles et d’acheteurs sont éligibles au crédit d’impôt.