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La géopo en films #1 – Le Proche et Moyen-Orient

Sommaire
acteurs du moyen orient

Si tous les préparationnaires ont bien compris depuis longtemps l’intérêt qu’ils pouvaient trouver à citer dans une copie d’HGGMC des références littéraires venant d’auteurs spécialisés, il est un autre type de références qui est aujourd’hui encore très délaissé par les candidats : les références cinématographiques. En effet, bien développée, elle représente un élément original et souvent pertinent dans une copie, ce qui ne pourra que surprendre le correcteur. En plus d’être un bon moyen de se détendre, regarder des films est donc un investissement rentable de temps. Première partie aujourd’hui d’un large passage en revue de films ayant leur place dans une copie de géopo aux concours, en commençant par ceux concernant le Proche et Moyen-Orient.

 

Exodus, 1960, Otto Preminger

Ce film dont l’action se déroule en 1947 retrace la naissance de l’état Juif d’Israël. Il retrace l’odyssée du navire Exodus entre Chypre et Israël où celui-ci devait amener quelques 4700 rescapés de l’horreur des camps. Si ce film a un peu vieilli aujourd’hui, il représente un panorama intéressant de la situation de l’époque et des origines des guerres israélo-arabes. Du rôle trouble des britanniques dans l’indépendance d’Israël, entre avancées et stratégie du reculoir, les tensions naissantes en Palestine entre juifs et arabes ou encore les prémisses des tensions internes entre les différents groupes de sioniste, ce film rassemble les principaux aspects des tensions étant advenues depuis. Il représente donc un éclairage bienvenu dans une copie sur l’instabilité au Proche et Moyen-Orient ou encore sur l’instabilité religieuse du monde.

 

Lawrence d’Arabie, 1960, David Lean

En 1915, le britannique Henry McMahon promet aux peuples arabes du Proche et Moyen-Orient qui était à l’époque en grande partie dominé par l’empire ottoman en échange de leur aide pour vaincre celui-ci la création d’un grand état arabe à la fin de la guerre. Ceux-ci acceptent immédiatement et rejoigne la lutte. Ceux-ci seront conseillés et guider par un autre britannique : Thomas Edward Lawrence (dit Lawrence d’Arabie). Ce film est une illustration parfaite de ce qui constitue aujourd’hui encore l’un des principaux sujets ressentiment des arabes à l’égard des occidentaux : la promesse non tenue de McMahon. En effet, en 1917 Balfour fait la même promesse d’un état juif dans la zone aux hauts dignitaires de la religion juive et dès 1916 par les accords secrets de Sykes-Picot, français et anglais se partagent les territoires de la zone, formant des frontières encore contestées aujourd’hui.

 

Argo, 2012, Ben Affleck

Ce film multi-oscarisé s’inspire d’évènements s’étant déroulés en 1979. Lorsque le Shah est renversé par l’Ayatollah Khomeiny lors d’une la révolution islamique, les étrangers et tout particulièrement les américains qui avaient été des soutiens indéfectibles du dirigeant précédent pendant des années. Six employés de l’ambassade américaine se retrouvent donc en danger et coincé dans l’ambassade canadienne. Une périlleuse mission d’exfiltration est donc mise en place. En plus de montrer la montée d’un Islam politique au Proche et Moyen-Orient, ce film peut permettre d’illustrer les conséquences catastrophiques des ingérences multiples américaines dans la zone et la fragilisation de la position de la première puissance mondiale. En effet, le ressentiment iranien à l’égard des États-Unis date notamment du coup d’état soutenu par la CIA mené en 1952 contre Mossadegh.

 

War Dogs, 2016, Todd Philips

Cette comédie ne restera pas dans les mémoires pour sa qualité. Néanmoins l’histoire de ces deux jeunes américains ayant fini par vendre des armes en même temps au Pentagone… et à des terroristes afghans, permet d’offrir une amorce originale sur le sujet des influences et ingérences étrangères dans la zone, qui de plus est difficilement critiquable maintenant que son réalisateur a acquis une grande notoriété avec son film Joker. On y voit notamment le jeu trouble des entreprises occidentales, ici américaines, dans la zone, puisque celles-ci, avant de défendre leur pays protègent leurs intérêts, quitte à soutenir des groupes radicaux. Les gouvernements et les hommes politiques sont également fortement égratignés dans ce portrait très dur de la société américaine, puisqu’on voit également ici la duplicité de certains prêts à soutenir en sous-mains ces mêmes groupes terroristes.

 

Capharnaüm, 2018, Nadine Labaki

Le petit Zain âgé de 12 ans, passe devant le juge. Il porte plainte devant ses parents alors qu’il vient d’essayer d’assassiner son père, pour l’avoir mis au monde. A partir de cette première scène choc, le film retrace toute la vie de ce jeune syrien obligé de vivre de manière misérable dans les rues d’un pays soumis à une crise économique et sociale majeure, à une pauvreté endémique à la corruption ainsi qu’à une crise migratoire aux flux venus de Syrie importants. Pour parler du retard prix tant économiquement que socialement parlant par les pays de la zone sur les voies de la croissance et du développement, ce film fera bien meilleur effet que l’exemple que beaucoup utiliseront cette année de l’explosion de cet été à Beyrouth.

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Julien Vacherot
Étudiant à HEC Paris en Stratégie fiscale et juridique internationale et responsable géopolitique, j'ai pour but de vous faire partager ma passion et de vous aider dans cette matière et partout où c'est possible