Aujourd’hui, 1 125 sites sont classés au patrimoine mondial de l’UNESCO. Mais de quand date ce projet de « patrimoine mondial » ?
La création de l’UNESCO
L’UNESCO (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) a été créée en 1945 au lendemain des massacres de la Seconde Guerre mondiale. Son but est de « construire la paix dans la tête des hommes et des femmes » (qui est la devise de l’organisation). Mais l’histoire de la Convention du patrimoine mondial de l’UNESCO débute vraiment avec le projet de sauvetage des temples nubiens d’Abou Simbel en Egypte (le temple de Ramsès II et le sanctuaire d’Isis).
Le début de l’histoire du patrimoine mondial
En 1959, le barrage d’Assouan est construit par l’Egypte sur le Nil pour favoriser l’économie et l’agriculture. Celui-ci risquant d’inonder les monuments, l’Egypte demande à l’UNESCO son aide pour les protéger.
Ainsi, en 1960, l’UNESCO lance une campagne internationale de sauvegarde des temples nubiens, en soulignant le caractère universel du monument. Les Etats membres de l’UNESCO se rallient vite à cette campagne. Puis, des opérations spectaculaires pour sauvegarder ces monuments sont lancées. L’UNESCO réunit alors les meilleurs experts du monde entier : archéologues, hydrologues, ingénieurs, architectes… Il est décidé de démanteler les temples, de les « déménager » sur un terrain plus élevé à l’abri de l’eau, puis de les rassembler.
La Convention du patrimoine mondial
En somme, le projet de sauvetage des temples d’Abou Simbel a été un catalyseur des actions de l’UNESCO en faveur de la protection et la préservation des biens culturels. L’UNESCO a pu montrer sa capacité à rassembler les meilleures compétences du monde et à obtenir l’appui de la communauté internationale pour protéger le patrimoine collectif de l’humanité. L’UNESCO a aussi révélé au monde en quoi les trésors du passé pouvaient être préservés pour les générations du futur.
En 1972, est signée la Convention du patrimoine mondial, qui compte en 2021 194 signataires. Le patrimoine mondial constitue l’ensemble de biens culturels et naturels qui ont une valeur exceptionnelle pour l’héritage commun de l’humanité. C’est sur la base de cette convention, qu’en 1979, les temples d’Abu Simbel sont classés parmi la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
L’engagement de l’UNESCO à l’ère de la guerre en Ukraine
Aujourd’hui, dans le cadre de la guerre en Ukraine, l’UNESCO poursuit son engagement en faveur de la protection et la préservation des biens culturels. Par son travail d’évaluation, l’UNESCO a pu confirmer que 259 sites avaient été endommagés depuis l’agression russe en Ukraine le 24 février 2022 (93 immeubles historiques et/ou artistique, 111 édifices religieux, 22 musées, 19 monuments, 12 bibliothèques…). Toutefois, aucun site inscrit dans la liste du patrimoine mondial n’a été endommagé. Ceci semble révéler que le fait d’être inscrit dans cette liste représente une forme de « bouclier » face aux potentielles attaques et destructions.
Ainsi, le 25 janvier 2023, la ville portuaire d’Odessa est inscrite sur la liste du patrimoine mondial. De cette façon, l’UNESCO affirme la valeur exceptionnelle et universelle de cette ville avec son architecture et son histoire, pour l’Ukraine et plus globalement, pour l’humanité.
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