Quand on intègre une hypokhâgne/khâgne, on nous formate pour le concours de l’ENS parce que pendant longtemps c’était la seule voie possible pour des étudiants de prépa A/L. Mais aujourd’hui, bien des choses ont changé.
Les étudiants en A/L peuvent certes intégrer l’ENS ou la fac, mais ils peuvent aussi intégrer le CELSA (école de communication dont le taux sélectivité est très élevé) et bien-sûr : les fameuses écoles de commerce.
Alors évidemment tout le monde vous regarde avec des yeux ronds quand vous leur dites que vous êtes en prépa littéraire et que vous voulez déboucher en école de commerce.
La littérature ça n’a rien à voir avec l’économie voyons !
C’est vrai.
Mais en prépa littéraire on est loin de faire que de la littérature. C’est plutôt une « prépa de sciences humaines », qu’une « prépa littéraire » pure et dure.
C’est bien pour ça que les écoles de commerce nous ouvrent grand leurs portes. L’apport de la littérature au business est faible. Mais l’apport de notre vision du monde en tant que « littéraires » peut vraiment être un atout dans le monde de l’entreprise.
Oui, nous avons bien notre place en école de commerce et si tu n’en es pas encore convaincu, cet article pourrait te faire changer d’avis.
Nous ne sommes pas meilleurs que nos camarades EC. Nous sommes simplement différents et cette différence peut réellement enrichir la branche RSE ou la branche communication d’une entreprise par exemple.
Les débouchés en école de commerce sont divers et variés. On peut même se lancer dans le domaine de la finance après une prépa littéraire ! Un ancien khâgneux de mon établissement l’a fait. Ses débuts étaient certes moins aisés que pour les étudiants d’EC, mais il s’est adapté et a réussi.
Morale de l’histoire : en école de commerce tout est possible.
Comment optimiser ses efforts en khâgne pour obtenir l’école que l’on veut ? Que cibler en priorité ?
Il n’y a qu’à regarder les coefficients des matières par école :
- De manière générale, ce qui compte le plus c’est la contraction de texte (coef 9 à AUDENCIA, GEM, ICN et TBS ; coef 8 à SKEMA, EXCELIA, BSB).
- Ensuite, les plus gros coefficients sont attribués aux langues (la LV1 est souvent coef 8, LV2 coef 4/5).
Attention c’est un discours général : à HEC, la LV1 est seulement coef 3 alors qu’elle est coef 9 à Montpellier BS. Voici le tableau des coefficients par matières et par écoles.
Qu’en conclure ? La contraction de texte et les langues sont à prioriser en khâgne ! J’insiste tout particulièrement sur les langues parce que vous allez aussi les retrouver aux oraux…
Pour ce qui est des autres matières en khâgne A/L, c’est-à-dire la littérature, la philosophie, l’histoire ou la géographie, les coefficients sont bien moins importants, soit entre 2 et 4 (pour HEC et l’épreuve de littérature de l’ESSEC seulement). En fait, tant que vous avez la moyenne dans ces matières là vous n’avez pas à vous inquiéter.
Attention, je ne vous dis pas de ne pas les bosser ! Il faut tout de même avoir des bases solides. Ça reste un concours : ceux qui ont les meilleures notes ont les meilleures écoles.
Sans oublier que votre moyenne générale du concours de l’ENS compte aussi pour le concours de la BCE…
A noter : les attentes de l’ENS et de la BCE ne sont pas du tout les mêmes.
Les notes que vous avez tout au long de l’année correspondent uniquement aux attentes de l’ENS.
Par exemple en anglais pour l’ENS, on vous demande de faire un commentaire littéraire avec une grosse version.
A la BCE, on vous demande de faire un commentaire critique relativement libre accompagné d’une courte version et d’un court thème (raison pour laquelle les spé anglais sont favorisés pour le concours de la BCE avec leurs cours spécifiques de thème).
Vous pouvez donc comme moi avoir 9/20 à l’épreuve d’anglais de l’ENS et 16.5/20 à l’épreuve d’anglais de la BCE ; 11/20 en géographie à l’ENS et 14/20 à la BCE.
Conclusion
Soyez ambitieuses et ambitieux.
Vous avez largement vos chances aux concours des écoles de commerce sachez le ! Lorsque vous allez vous inscrire pour les concours visez haut.
Bien entendu il est sage de mettre un ou deux vœux de secours, mais vraiment n’ayez pas peur de demander HEC ou l’ESSEC par exemple.
Soit dit en passant, une khube de ma prépa a intégré HEC l’année dernière et elle est devenue l’une des plus grandes fiertés de l’école pour la filière littéraire.
Vous aussi vous pouvez le faire si vous en avez l’ambition et que vous vous en donnez les moyens.
Alors go. Rendez nous fiers.