« Les cours sont ennuyants », « La mentalité est étrange », « Comme je regrette la prépa… »… Lorsqu’on écoute d’anciens étudiants de prépa littéraire décrire leur cursus en école de commerce, le bilan n’est pas toujours très réjouissant. Beaucoup de littéraires, déçus par l’établissement qu’ils ont intégré, regrettent amèrement la classe préparatoire. D’autres au contraire s’y épanouissent pleinement, et sont entièrement satisfaits de leur choix d’orientation, mais cela semble plus rare.
Comment expliquer cette situation alors qu’un nombre croissant de khâgneux présente le concours de la BCE ? Les littéraires sont-ils vraiment malheureux en école de commerce ?
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Normaliens frustrés : réfléchissez bien !
Un grand nombre d’étudiants littéraires en école de commerce sont en réalité des normaliens (étudiants d’une Ecole Normale Supérieure) en puissance. Adeptes de littérature et de philosophie, ils apprécient la gratuité intellectuelle et le plaisir d’apprendre. Seulement, ils n’ont pas été reçus dans une ENS. Ils se sont alors tournés vers les écoles de commerce pour leur réputation, afin de n’avoir pas passé les concours pour rien, ou simplement pour se garantir un avenir.
Ces étudiants sont généralement assez malheureux en école de commerce : les connaissances concrètes et pratiques qu’ils y acquièrent sont bien loin des échappées intellectuelles auxquelles ils aspirent. Effectivement, établir le compte de résultat d’une entreprise n’a rien à voir avec la finesse de réflexion que leur demandait jadis la dissertation. Ils ont donc tenance à beaucoup s’ennuyer, et, souvent, à regretter la prépa.
Mais n’exagérons rien, si les cours ne leur plaisent pas, ils peuvent sans problème s’épanouir dans la vie associative : les associations littéraires ne manquent pas !
Attention toutefois, cela ne veut en aucun cas dire que ces étudiants mauvais ! Ce sont souvent d’excellents ex-khâgneux, qui ont mérité leur place en école de commerce. Mais ils ont choisi une voie qui ne leur correspondait pas…
Bienvenue aux aspirants commerciaux !
Mais d’autres de leurs condisciples ont quitté la classe préparatoire littéraire avec soulagement. Les abstractions philosophiques et le savoir pour le savoir commençaient à leur peser. Ils aspiraient à une formation plus pratique, plus concrète et plus professionnelle.
Ces étudiants peuvent alors tout à fait s’épanouir en école de commerce ! Leurs besoins et appétences ont évolué avec la classe préparatoire (ce qui est tout à fait normal), et ils se retrouvent parfaitement dans leur nouvelle voie : l’utilité professionnelle réelle du savoir acquis remplace la gratuité des matières littéraires.
Ils doivent toutefois s’attendre à certaines difficultés : Alors qu’on leur a sans cesse répété que la charge de travail en école de commerce était très faible, leur retard en mathématiques leur demandera un travail conséquent. Il faudra alors accepter, au début, de moins bien réussir que des camarades travaillant beaucoup moins. Mais pas d’inquiétude, ce retard se rattrapera avec le temps !
Beaucoup d’écoles adoptent d’ailleurs de nombreuses mesures pour faciliter leur intégration. A HEC Paris, par exemple, des cours de soutien en mathématiques leurs sont dédiés. Leurs cours de finance sont également repoussés d’un an pour leur laisser le temps d’acquérir les concepts numériques nécessaires.
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Dans ce cas, quand intégrer une école de commerce ?
Une règle d’or si on veut y être heureux : l’école de commerce ne doit jamais être un plan B ! Les profils commerciaux sont très différents de profils normaliens. Si l’ENS était votre premier choix, réfléchissez bien avant de vous engager dans une voix qui risque fort de ne pas vous correspondre : il est périlleux d’intégrer une école uniquement pour son aura et sa réputation.
Article de l’étudiant : Les prépas littéraires, un profil recherché en école de commerce