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Pierre-Jean, d’ECG à l’école militaire de l’Air et de l’Espace

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Pierre-Jean, d'ECG à l'école de l'air

Aujourd’hui nous rencontrons Pierre-Jean qui a intégré l’École de l’Air et de l’Espace après avoir fait 2 années de classe préparatoire ECE et une khûbe en ECG en visant une école militaire.

 

Bonjour Pierre-Jean, peux-tu nous parler un peu de toi, de ton parcours et de tes objectifs ?

J’ai effectué 2 années de classe préparatoire au lycée Blaise Pascal de Clermont-Ferrand en ECE (nouvelle maths appliquées – ESH) en vue d’intégrer l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr. Les résultats tombés, j’ai frôlé la barre d’admissibilité. Le choc a été rude, mais ma détermination ne s’est pas émoussée, bien au contraire.

C’est pourquoi j’ai choisi de khûber au lycée Saint Jean de Douai qui est réputé pour son excellence académique et son cadre propice à l’émulation. Également, j’avais entendu qu’il était possible de passer le concours de l’École de l’Air et de l’Espace (EAE) en 3ème année de classe prépa.

Au final, l’année de khûbe à Saint Jean a sans conteste été la meilleure année que j’ai vécue tant d’un point de vue académique qu’humain car c’est elle qui m’a permis de mûrir mon projet professionnel, d’avoir des professeurs exceptionnels et ainsi réaliser mon objectif premier, c’est-à-dire intégrer l’EAE.

 

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Comment se sont passées tes 3 années de classe préparatoire ?

La première année s’apparente à une propédeutique des matières suivies au lycée. Il s’agit d’acquérir une base solide de connaissances, notamment en mathématiques et en ESH, afin de ne pas avoir de lacunes en rentrant en seconde année. En première année j’ai surtout concentré mes efforts sur les maths qui est ma matière faible et j’ai essayé de bien assimiler les connaissances historiques essentielles à une bonne compréhension en ESH. Le fait de ne pas avoir de difficultés majeures en langues m’a tout de suite permis de me focaliser davantage sur les attendus méthodologiques du concours. Contrairement aux idées reçues, la marche à franchir entre le lycée et la prépa n’a pas été insurmontable. Je pense que chacun est différent et que le rythme de travail dépend principalement des objectifs qu’on se fixe en première année.

La deuxième année a été une phase d’aguerrissement académique mais elle inaugure surtout une course contre la montre à l’approche des concours. Parmi les trois années c’est celle qui m ‘a demandé le plus d’efforts car j’ai dû assimiler une masse considérable d’informations en peu de temps. Globalement, si la deuxième année a été la plus difficile, c’est celle qui m’a conféré un socle solide de connaissances et permis d’aborder sereinement une troisième année.

La troisième année a davantage été un temps de maturité puisqu’elle permet de prendre de la hauteur sur les programmes des matières étudiées. J’ai principalement axé mes efforts sur la méthodologie. Par exemple, en mathématiques, j’ai cherché à comprendre la logique et le cheminement d’un exercice plutôt que de la maîtrise des techniques de calcul ou des astuces méthodologiques vues les deux années précédentes. Au-delà de l’aspect purement académique, j’ai surtout eu l’opportunité de rencontrer des professeurs dévoués et des amis formidables, qui préparaient également les concours des écoles d’officier.

 

Comment peut-on intégrer l’École de l’Air et de l’Espace en venant d’une prépa ECG ?

J’ai d’abord entendu parler de l’EAE par du bouche à oreille. Je me suis donc renseigné sur les différentes façons d’intégrer cette école. La seule réalisable en voie ECG est via le concours « Sciences Politiques » qui offre chaque année environ quatre places à des étudiants inscrits en licence à l’université en parallèle de la prépa.

Heureusement, j’avais validé en parallèle mes crédits ECTS à l’université pendant les deux premières années. La phase d’admissibilité se fait sur dossier, puis l’admission est constituée d’un grand oral en deux temps (khôlle de géopolitique puis entretien), d’épreuves sportives (communes aux trois écoles d’officiers en France) et d’un oral d’anglais (khôlle classique).

 

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Comment as-tu géré ta préparation des épreuves de la BCE et de l’École de l’Air et de l’Espace en parallèle ?

J’ai décidé de mettre ma préparation aux épreuves de la BCE et Saint-Cyr de côté afin de me concentrer uniquement sur mon objectif principal : le concours de l’EAE.

C’est un choix que je ne recommanderais absolument pas à tout préparationnaire car l’issue est quitte ou double. Il faut être vraiment certain de nos envies, de nos capacités et de notre motivation puisque c’est le genre de choix détermine notre avenir !

 

Quelle a été ta réaction après les résultats d’admission ?

De la joie mêlée à de la fierté car j’étais surtout heureux de rendre mes parents, ma famille et mes amis fiers. Pour autant, je n’ai pas véritablement relâché la pression puisque les résultats d’admission sont tombés juste avant d’entrer en période de révisions pré-concours BCE au mois d’avril.

 

As-tu tout de même passé les épreuves de la BCE ?

Oui car mes parents ont fourni un effort financier que je voulais honorer et je voulais surtout aller au bout des choses. Finalement, j’ai passé les concours de manière totalement détendue ce qui a sans doute contribué à mon admissibilité à l’école militaire de Saint-Cyr, contre toute attente ! Je vois cette admissibilité comme un belle revanche et un clin d’œil de la providence.

 

Quel souvenir garderas-tu de la prépa ?

Déjà, le souvenir de belles rencontres, puis la chance de jouir d’une stimulation intellectuelle sans pareille.  Mon année de khûbe à Saint Jean restera gravée dans ma mémoire. Je tiens à saluer particulièrement le dévouement et l’expertise du corps professoral ainsi que l’esprit unique de Saint Jean sans qui je ne serai pas arrivé là où j’en suis.

A mon sens, la prépa est une aventure humaine qu’il faut vivre pour comprendre. J’encourage fortement tout lycéen qui a la possibilité de faire prépa de foncer.

 

Quels sont tes conseils pour tous les préparationnaires qui souhaitent intégrer une école militaire à l’issue de la classe prépa ?

Garder la pêche, la foi et persévérer car ce sont des qualités indispensables pour tout militaire. Aussi de ne pas se décourager si on échoue au concours d’entrée des écoles d’officiers. Il existe toujours la possibilité de rejoindre l’armée en tant qu’officier par des concours externes sur bac+5 ou encore d’intégrer directement via la voie interne en qualité de sous-officier.

Chic à d’Haub !

 

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Martin Durroux
Etudiant à HEC Paris après une prépa ECE au lycée Sainte-Marie à Lyon, j'aide les préparationnaires en ESH et en maths.