Le terme diaspora désigne des groupes de personnes émigrées qui conservent et entretiennent une mémoire de leur pays d’origine. Ils sont partis pour une catastrophe originelle (n’aiment pas leur État / disparition de leur État / difficulté économique), ce qui entretient un mythe du retour.
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À l’origine des diasporas
Le phénomène de diaspora se veut très ancien, la première étant considérée comme la diaspora juive qui migra vers l’Europe après la destruction de Salomon en 70.
Cependant, c’est au XIX que ce concept s’accentue.
En effet, ce siècle est marqué par un renforcement du concept d’État nation qui nécessite au sein d’une population unité et assimilation. Dans cette optique, les communautés venues d’ailleurs furent rejetées et se rassemblèrent donc pour former des groupes soudés face à l’adversité.
Exemple : La Turquie qui émerge après le traité de Sèvres et de Lausanne en 1923 décide de pousser dehors les communautés qu’elle juge inassimilables (Arméniens et Grecs). Ces communautés décident alors de rentrer dans leurs pays d’origine, ou alors de se souder et de former des diasporas.
Des diasporas actrices de la mondialisation
Alimentent les flux financiers
Bien souvent, c’est pour des raisons économiques que des hommes décident de rejoindre un pays étranger. Dans cette situation, il est très fréquent que les membres de la diaspora envoient chaque mois ou chaque année une partie de leurs revenus dans leur pays d’origine afin d’aider leur famille restée sur place par exemple !
Un exemple parlant est celui des Philippines où le chef d’État Ferdinand Marcos avait en 1967 invité les Philippins à quitter le pays pour travailler dans des pays à forte croissance et envoyer ensuite de l’argent aux Philippines pour aider la nation à se développer.
Son successeur, Aquino, avait même qualifié ces migrants de « héros nationaux ».
Aujourd’hui le principal vecteur de ces remises (transfert d’argent vers le pays d’origine) est la plateforme Western Union qui permet de transférer de l’argent dans le monde entier et qui participe à augmenter les flux financiers générés par les diasporas.
Alimentent les flux humains
En quittant leurs pays, les migrants créent bien sûr des flux humains
Mais ces flux sont d’autant plus importants que le départ est rarement définitif et que de plus en plus de migrants re-rentrent ensuite dans leurs pays. L’Inde joue par exemple beaucoup sur le départ de ses jeunes puis sur leur retour une fois formés aux États-Unis (programme Back To Bengalore).
Contribuent à l’émergence d’un village planétaire
Dès le XIX, on parle de l’émergence de « petites Europes » là où les diasporas européennes s’installent (États-Unis, pays nouvellement colonisés…). En effet, en se constituant, ces diasporas influencent la culture locale en y apportant leurs musiques ou encore l’architecture (quartiers China Town ou Little Italy à New York). Cela contribue à créer un monde plus uniformisé : un village planétaire.
Avec l’ampleur des diasporas aujourd’hui et les NTIC qui les relient à leurs pays d’origine, on assiste dans le monde à une uniformisation des cultures et des mœurs.
Des diasporas enjeux géopolitiques pour les pays de départs et d’arrivées
Pour l’État d’accueil
D’un côté, les diasporas sont l’occasion d’améliorer les relations avec les pays d’origine. Par exemple les bonnes relations entre les États-Unis et l’Inde sont en partie attribuées à la diaspora indienne hautement qualifiée travaillant aux États-Unis.
D’un autre côté, les diasporas peuvent aussi constituer des risques pour les États d’accueil, en particulier des risques d’importer des conflits en cours dans leur pays dans le pays d’arrivée.
Pour l’État de départ
Nous avons déjà vu que les diasporas étaient sources d’opportunités pour les pays de départ avec le cas du retour des cerveaux et des remises…
Cependant, la diaspora est parfois peu utile au pays d’origine. Elle constitue alors une perte de population. C’est par exemple le cas de l’Italie qui a une diaspora composée :
- Des descendants de migrants italiens qui n’ont plus vraiment de lien avec leur pays d’origine.
- Des jeunes fraîchement partis non pour aider leur pays ou leur famille mais pour pouvoir trouver un travail à la hauteur de leurs études.
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