A l’issue des élections législatives en Espagne du dimanche 23 juillet, le Parti populaire (PP, droite) d’Alberto Nuñez Feijoo a remporté le plus grand nombre de sièges, devant les socialistes du Premier ministre sortant Pedro Sanchez. Donnée largement gagnante depuis des mois par tous les sondages, la droite espagnole ne s’empare pas de la majorité absolue, ce qui représente une véritable surprise.
La droite était la grande favorite des élections législatives espagnoles
A la veille des élections du dimanche 23 juillet, les derniers sondages laissaient entrevoir l’arrivée de l’extrême-droite aux portes du pouvoir en Espagne. En effet, les projections en sièges au Parlement donnaient un net avantage à la liste du Parti populaire conduite par Alberto Nunez Feijoo, face à celle du socialiste Pedro Sanchez, Premier ministre sortant. Mais elles indiquent aussi que, pour gouverner, Alberto Feijoo devra conclure un accord avec Vox à l’extrême droite.
La fin de campagne du premier ministre Pedro Sanchez s’est donc soldée par une relative victoire. Ce dernier répétait que malgré les derniers sondages, il misait sur une « remontada » surprise en agitant le péril de l’extrême droite, et le risque du retour d’une Espagne « en noir et blanc ». Il a donc réussi à mobiliser les indécis tout en se reconnectant avec la frange des électeurs socialistes les plus modérés, qui avaient décidé de se tourner vers le Parti populaire.
En Espagne, le système électoral à un seul tour contraint les électeurs à voter à l’aveugle, sans avoir de certitude sur d’éventuelles futures alliances ni sur la nature des accords. Si la mécanique fonctionnait sans problème lorsque l’échiquier parlementaire était dominé par deux grandes formations elle est moins évidente avec la fragmentation du paysage politique.
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La droite devance de peu les socialistes, sans obtenir de majorité absolue
Donnée largement gagnante depuis des mois par tous les sondages, la droite espagnole ne devance que de justesse les socialistes du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez. D’après les résultats du ministère de l’Intérieur espagnol, le bloc conservateur, formé du PP et de l’extrême droite de Vox, obtient 169 sièges alors qu’il fallait cumuler 176 sièges de députés pour obtenir la majorité absolue et ainsi mettre leur plan à exécution : chasser du pouvoir le premier ministre socialiste Pedro Sanchez et sa coalition d’union de la gauche.
Le PP remporte donc 136 sièges, soit 47 de plus qu’il y a quatre ans, loin devant les 122 sièges des socialistes, mais ce résultat en apparence spectaculaire est nettement inférieur à l’objectif d’Alberto Nuñez Feijoo, qui visait 150 sièges. Le parti d’extrême droite Vox est crédité de 33 sièges, juste devant Sumar, formation de gauche radicale alliée de Pedro Sanchez, qui remporte 31 sièges.
Pedro Sanchez, au pouvoir depuis cinq ans, conserve ainsi une chance de se maintenir au pouvoir en ayant limité les gains de l’opposition de droite. Grâce à son allié Sumar, il se trouve, paradoxalement, dans une meilleure position que son rival conservateur et peut espérer se maintenir au pouvoir, car il a la possibilité d’obtenir le soutien des partis basques et catalans, pour qui Vox est un épouvantail. Ce dernier a même commenté les résultats, malgré sa défaite, que la droite et l’extrême droite avaient été « battues » lors de ces législatives.
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Pour conclure, à l’issue des élections législatives en Espagne du dimanche 23 juillet 2023, les socialistes ont créé la surprise en résistant à la droite qui n’obtient pas de majorité absolue, à contre-courant de toutes les estimations des instituts de sondage. Ce résultat est célébré comme une victoire par le premier ministre socialiste, Pedro Sanchez.