Les mers et océans représentent 70% de la surface de la Terre. Ils sont au cœur du commerce international mais aussi de la géopolitique. Des tensions ont lieu pour leur territorialisation mais aussi sur les mers et les océans. Ils permettent de connecter tous les continents et sont riches en ressources. Ainsi, découvrons dans cet article en quoi les mers et les océans sont au cœur de la géopolitique mondiale.
Les mers et les océans au cœur de la mondialisation
De nos jours, 80% du commerce mondial se fait par la mer. Avoir un accès à la mer est nécessaire à une bonne intégration dans la mondialisation. En effet, les territoires les mieux intégrés à la mondialisation sont les littoraux. Ce constat est visible à plusieurs échelles. A l’échelle continentale, ce sont les États avec des littoraux qui sont les mieux intégrés à la mondialisation. La France, qui possède un littoral, est mieux intégrée à la mondialisation que la Hongrie, qui elle n’en possède pas. A l’échelle nationale, les littoraux sont également les territoires les mieux intégrés. Par exemple, le littoral chinois est plus intégré à la mondialisation que les terres intérieures.
Une hiérarchisation de l’intégration des États dans la mondialisation est faisable en fonction du classement des ports accueillant le plus de conteneurs. En 2022, sur les 10 plus grands ports mondiaux, 8 étaient chinois, ce qui est représentatif de l’intégration de la Chine dans la mondialisation. Au contraire, l’Afrique est le continent le moins intégré à la mondialisation. Or, aucun port africain ne fait partie des 50 premiers ports mondiaux. Ainsi, nous pouvons observer un lien entre l’intégration à la mondialisation et les infrastructures portuaires donnant accès aux mers et océans.
De par l’importance des mers et des océans dans la mondialisation, il existe des tensions pour le contrôle des voies maritimes. Le rôle commercial important des espaces maritimes amène une volonté de contrôler les voies commerciales maritimes par certains États. Ces tensions pour le contrôle des voies maritimes peuvent être anciennes comme dans le cas de la crise de Suez en 1956 où la France et le Royaume-Uni attaquent l’Égypte car Nasser a nationalisé le canal de Suez, nœud du trafic maritime mondial
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Les mers et les océans : une territorialisation source de tensions
En 1982, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, aussi appelée la conférence de Montego Bay est signée et entre en vigueur en 1994. La Convention permet de délimiter, pour chaque État ayant des littoraux, ses eaux territoriales et ses ZEE et permet de connaitre les limites des eaux internationales. Cependant, la Convention ne permet pas d’éviter tous les conflits. En effet, de nombreuses ressources sont présentes dans les mers et les océans comme les hydrocarbures. Ainsi, plusieurs ZEE sont contestées ou revendiquées par plusieurs États pour avoir accès aux ressources présentes. C’est le cas en mer de Chine où la Chine, le Vietnam, le Brunei, les Philippines et la Malaisie revendiquent des territoires maritimes dans les îles Spratleys.
Les ZEE sont riches en ressources halieutiques et énergétiques mais possèdent également un rôle géopolitique. En effet, l’État possédant la ZEE peut interdire l’exploitation des ressources aux autres États. Par exemple, avec le Brexit, le Royaume-Uni peut bloquer l’accès aux ressources halieutiques britanniques pour les pécheurs français. Cette interdiction de l’accès aux eaux britanniques a créé des tensions entre les Français et les Britanniques. De plus, la territorialisation est aussi un enjeu géopolitique pour les eaux territoriales. Un État peut choisir qui a le droit de passage sur ses eaux territoriales. Ainsi, dans le cas où la Chine acquiert légalement le contrôle des îles Spratleys, elle pourrait décider quels navires pourront emprunter ou non l’une des plus grandes routes maritimes mondiales.
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La maitrise des mers et des océans : symbole de puissance
Durant l’Histoire, les grandes puissances étaient les grandes puissances maritimes. Au 19ème siècle, la Grande-Bretagne est la première puissance mondiale mais aussi la première puissance navale mondiale. C’est pourquoi, à la fin du 19ème siècle, pour avoir une image de grande puissance, Alfred Mahan conseille aux États-Unis de développer leur « sea power ». Le Royaume-Uni, à la fin du 19ème siècle, voyant l’Allemagne gagner en puissance et augmenter la taille de sa flotte, tient à garder sa place de première puissance navale et lance, par exemple, en 1889 le Two Power Standard. Pour maintenir son avance sur l’Allemagne, à chaque fois que les Allemands mettent un nouveau bateau en mer, le Royaume-Uni lance la construction de deux nouveaux navires. Ainsi, nous pouvons voir l’importance historique de la maitrise des mers et des océans.
Aujourd’hui, 15 États contrôlent 80% de la flotte navale mondiale. La capacité à circuler sur les mers et les océans n’est donc détenue que par un très faible nombre de pays, ce qui montre leur puissance par rapport aux autres États. De plus, selon Sir Walter Raleigh, « qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ». Cette devise est toujours valable aujourd’hui étant donné l’importance du commerce maritime dans le commerce mondial. Avoir la capacité de protéger ses intérêts commerciaux dans le monde entier est un signe de puissance et c’est ce que permet la puissance navale.
Enfin, nous pouvons observer que les États émergents cherchent à assoir une puissance navale. Cette volonté montre, qu’encore aujourd’hui, être une grande puissance navale est une grande puissance. Par exemple, le Brésil cherche à développer son projet « d’Amazonie bleue » depuis les années 2000 et la Chine et l’Inde ont toutes deux obtenu des porte-avions.
Les mers et les océans sont utilisés comme des ponts entre les continents dans le cadre de la mondialisation. Ils sont au cœur de tensions territoriale mais la capacité à naviguer sur les mers et les océans est un signe de grande puissance.
