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La liberté de presse : rôles, limites et solutions

Sommaire

En quoi la presse a-t-elle un rôle clé  en démocratie ?

La presse est connue comme étant le quatrième pilier de la démocratie, elle lui est essentielle. En effet, d’après le Washington Post, «la démocratie meurt dans l’obscurité »  (2017) (= « Democracy dies in darkness ») ce qui signifie que la démocratie est à l’agonie lorsqu’elle manque de lumière (ici, c’est une métaphore pour parler de la vérité).

Par conséquent, il semblerait que les journalistes aient un rôle phare « de diffuseur de vérité » à jouer.  Ces derniers sont redevables envers les citoyens, c’est de leur devoir de faire perdurer cette véritable tradition de révélation de scandales.  Un bon journaliste suit d’ailleurs des règles implicites telles que la retenue, la précision et parfois l’anonymat de ses sources.

On peut citer à titre d’exemple civilisationnel le Watergate Scandal . En juin 1972, le président Richard Nixon (républicain)   souhaitait être réélu. Il a par conséquent cherché à trouver des informations compromettantes  concernant le  parti démocrate  afin de gagner les élections. Il a ainsi engagé deux cambrioleurs Bob Woodward et Carl Bernstein  afin de s’infiltrer dans le Watergate (=bâtiment des démocrates) et de voler des documents confidentiels  et des appareils d’ écoutes téléphoniques. Plus tard, deux journalistes du Washington Post ont commencé à investiguer  sur ces voleurs, découvrant (à l’aide d’un informateur  resté pendant 30 ans anonyme sous le nom de  « Deep Throat »)  qu’ils  étaient étroitement liés à la maison blanche. Malgré tout,  le président Nixon est réélu en novembre. Néanmoins, suite à la diffusion du scandale par les journalistes, les citoyens se sont épris d’un sentiment fort de trahison. Finalement, afin de sauver son honneur, Nixon démissionne avant la procédure de destitution.

Pour ou contre tirer la sonnette d’alarme ?

Un débat peut cependant se former quant aux lanceurs d’alerte.  La dénonciation journalistique peut en effet être une arme à double tranchant. D’une part, c’est un gage de transparence,  crucial pour le fonctionnement de la démocratie américaine dans la mesure où la liberté de presse fait partie du texte du premier amendement de la Constitution des Etats-Unis.  Rappelons par exemple que la Court Suprême des Etats-Unis a réussi à lever la mise à l’arrêt de l’impression du Times et du Washington Post au nom de la Constitution. Ces journaux révélaient -grâce aux sources du journaliste Daniel Ellsberg en 1971- l’implication du président Nixon dans la guerre du Vietnam (= the Pentagon Papers) .

D’une autre, cela peut cependant contribuer à la construction d’un esprit conspirationniste chez les citoyens, qui pensent alors être sans cesse trompés par le gouvernement.

Quelles sont les  limites de la liberté de presse et quelles  sont les solutions  apportées à  ces limites ?

La liberté de presse est étroitement reliée à la liberté d’expression, droit fondamental ancré dans l’article 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Elle doit cependant être parfois utilisée de façon limitée afin d’éviter certaines nuisances telle que la diffusion croissante de fake news.

Mais, pour pallier à ce problème actuel majeur, on observe le développement du fact- checking afin de vérifier la véracité, la pertinence et l’objectivité des faits diffusés par les journalistes  concernant les questions politiques ou les débats publics en général. Les fact – checkers travaillent d’ailleurs souvent en groupe hétérogènes, composés d’une diversité d’opinions socio-politiques afin de garantir une véritable objectivité des faits.

Une solution plus drastique afin de limiter la diffusion d’informations fausses ou nuisibles est la censure. Néanmoins, à la vue de l’importance de la liberté d’expression, elle peut être difficilement acceptable. On se rappelle d’ailleurs des révoltes qu’avait entraîné la censure et le bannissement de Donald Trump de Twitter suite à l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. La légitimité de la maîtrise de la parole d’autrui au nom de la sécurité reste  donc un débat  qui reste ouvert.

Notons finalement que la question de la prolifération des fake-news et de la censure ne cesse d’accentuer au fur et à mesure que les réseaux sociaux se développent. Cela nous amène alors au paradoxe de la liberté d’expression : tandis que les individus ont accès à plus de contenus que jamais, ceci a également facilité la diffusion rapide d’informations non-vérifiées.

Remarque :

L’organisation non-gouvernementale internationale Reporters Sans Frontières (RSF) classe chaque année une bonne partie des pays du monde selon leur niveau de liberté d’expression. En 2023,  le Royaume-Uni est classé 26 / 180 et les Etats-Unis 45/180.

Vocabulaire :

Le quatrième pilier de la démocratie : the Fourth Pillar (or the Fourth Estate) of democracy

Une arme à double tranchant : a double-edged sword

Un lanceur d’alerte : a whistleblower

La liberté  d’expression  / de presse :  ø freedom of speech / press

Tenir quelqu’un pour responsable : to hold somebody accountable

La censure : ø censorship

Esprit conspirationniste : conspiracy mindset

Tirer la sonnette d’alarme :  to set alarm bells ringing

La révélation de scandale :  muckraking

 

 

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Charlotte Faure