Parcoursup étant ouvert depuis peu de temps, la question « qu’est-ce que la prépa ? » peut tracasser élèves comme parents, tant les mythes et les témoignages, parfois peu encourageants, sont légion sur Internet. Cet article propose une introduction claire et concise à la prépa ECG, c’est-à-dire la filière commerciale des classes préparatoires.
Quelle prépa ECG choisir ?
La première subtilité concernant la classe préparatoire économique (ECG) relève des options disponibles, au nombre de quatre. Il faut effectivement distinguer les classes d’ECG sur la base de deux critères :
- Les mathématiques appliquées (moins de démonstrations, plus d’informatique Python)
- Les mathématiques approfondies (plus de démonstrations, plus d’abstrait)
- L’histoire géographie géopolitique (HGG)
- L’économie, sociologie et histoire du monde contemporain (ESH).
Les quatre options sont donc les quatre permutations possibles, issues du choix de l’option mathématiques et de l’histoire ou de l’économie.
Que fait-on dans ces matières ? Les mathématiques comportent un programme relativement similaire, avec une étude approfondie de l’analyse, de l’algèbre, mais aussi des probabilités. L’histoire compte une première année dédiée à l’étude du XXe siècle et une deuxième année concentrée autour de l’étude du monde, divisé en zones géographiques, soient Afrique-Moyen-Orient, Amériques, Europe, Asie. L’économie, quant à elle, amène les élèves à se familiariser avec l’histoire de la pensée économique, avec divers modèles mathématiques, et à comprendre et utiliser l’actualité.
Alors, sont-elles les seules matières côtoyées par les élèves ? La prépa ECG est riche de la diversité des matières qui y sont enseignées. En sus des mathématiques et de l’histoire (ou de l’économie), les élèves pourront s’initier sérieusement à la philosophie, étudier des classiques de la littérature française, bénéficier de cours de langues de haut niveau. On l’aura compris la prépa ECG est une voie destinée à des profils variés, à des élèves qui souhaitent toucher à tout et garder un esprit ouvert. Cette ouverture se retrouve dans le choix de carrières possibles après une école de commerce, allant de trader à journaliste, en passant par des formations de droit.
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Comment se passe la vie en prépa ?
La vie en prépa est ponctuée de nombreux événements qui vont venir préparer l’étudiant aux concours de deuxième année. Pour cela, un devoir surveillé de quatre heures tous les samedis est de rigueur, de même que deux à trois khôlles par semaine. Mais qu’est-ce qu’une khôlle ? Une khôlle est généralement un oral de vingt minutes, précédé d’une préparation d’un sujet de philosophie, d’histoire ou encore de lettres, de la même durée. Cette préparation se verra agrémentée d’un texte dans le cadre d’une khôlle de langues. Le but est simple : proposer une réflexion pertinente et argumentée pendant dix des vingt minutes, et défendre ce point de vue pendant un entretien de dix minutes. Un bilan est proposé à la fin de chaque khôlle afin d’aider l’étudiant à progresser.
Si certaines khôlles peuvent varier en format, à l’image des khôlles de mathématiques, qui prennent la forme d’un exercice au tableau d’une heure, l’exercice prépare en fait les étudiants aux oraux, partie intégrante des concours. D’ailleurs, divers événements viennent aussi ponctuer la vie de prépa, tels les forums des écoles, ou d’anciens élèves viennent présenter les écoles qu’ils ont intégré, ou encore les entretiens de personnalité blancs, qui font aussi partie des concours. Le but est simple : se présenter à un jury de la manière la plus argumentée et convaincante possible, afin de pouvoir être accepté en école.
Finalement, la prépa est remplie par les devoirs maisons, et donc par le travail personnel à fournir. Si la quantité de travail nécessaire à la réussite en prépa varie d’un individu à l’autre, il reste qu’un investissement total dans son travail est nécessaire. La prépa n’est pas le lieu de la demi-mesure : l’effort à fournir est conséquent, et il ne faut donc pas lésiner.
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Pourquoi faire une classe prépa ?
En réalité, entrer dans une classe préparatoire ne dépend pas réellement du niveau, puisque ceux qui se sentent plus fragiles ne choisiront pas cette option. Cependant, il faut garder à l’esprit que parmi ceux qui sont acceptés par Parcoursup dans cette filière d’exception, aucun n’est destiné à échouer tant l’investissement des professeurs et la qualité de leurs enseignements est importante. Bref, le niveau, tant qu’on est accepté dans une prépa, n’est pas un problème, sous réserve d’une charge de travail importante et un sérieux tout au long de deux ans, vacances comprises.
Nonobstant, il existe plusieurs choses à savoir avant de commencer la prépa : il faut garder à l’esprit que l’ambiance est généralement bonne entre les 35 élèves que comportent chaque classe. De plus, il est important de se souvenir que pour ceux qui ont un bon niveau mais qui ont de grosses appréhensions à travailler tout seul, cette filière peut commencer à introduire au travail complètement en autonomie tout en conservant une part de travail guidé. Le mot clé ici est la flexibilité que l’on peut garder, même lorsque du travail est demandé.
Enfin, le choix de la prépa est un choix personnel pour se construire : on n’apprend jamais aussi vite, autant et aussi bien que pendant les deux années de prépa, après lesquelles on atteint un sommet intellectuel pendant la période des concours. En effet, avant la période des concours, les étudiants sont capables de parler aussi bien des fonctions lipschitziennes que de la situation des populations Rohingya au Myanmar (Birmanie), ou bien que des thèses de Nietzsche en philosophie. C’est en un sens cette formation holistique qui permet la « voie royale » qui peut mener au marché de l’emploi 4 ans après (l’alternance et la césure sont aussi des options pour raccourcir ce cursus) et qui est reconnue internationalement comme le gage de marque qu’elle est.
En somme, la prépa devrait être démystifiée pour être vue comme ce qu’elle est : une expérience de l’effort peu commune, dure mais aussi sympathique dans de nombreux aspects, le tout ponctué d’un travail constant.