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Repenser le chômage à travers l’objectif keynésien : une approche en profondeur

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Dans le monde de l’économie, la question du chômage reste un sujet de préoccupation majeur, surtout lorsqu’on l’examine sous l’angle des théories classiques. Parmi les penseurs influents, John Maynard Keynes se démarque par sa vision novatrice, qui met en lumière le rôle crucial de la demande globale dans la détermination du niveau d’emploi. Pour mieux saisir cette perspective, plongeons-nous dans les mécanismes économiques à l’œuvre.

La pensée keynésienne : la demande avant tout 

Selon Keynes, le chômage peut être le résultat d’une demande insuffisante dans l’économie, ce qui entraîne une sous-utilisation des ressources productives, y compris la main-d’œuvre. Pour formaliser cette idée, nous pouvons recourir à des modèles économétriques qui illustrent les interactions entre différents agrégats macroéconomiques.

Considérons un modèle simplifié où l’économie est composée de trois secteurs principaux : la consommation (C), l’investissement (I), et les dépenses gouvernementales (G). Pour simplifier davantage, supposons que les exportations (X) et les importations (M) se compensent mutuellement, ce qui nous permet de les ignorer pour l’instant.

L’équilibre sur le marché des biens et services peut être représenté par l’équation suivante :

Y = C + I + G + (X – M)

où Y représente le produit intérieur brut (PIB), qui équivaut à la production totale de l’économie.

Supposons que l’économie soit initialement en équilibre, avec une demande globale suffisante pour absorber pleinement la main-d’œuvre disponible. Dans cette situation, le taux de chômage est relativement faible. Cependant, si la demande globale diminue brusquement, par exemple en raison d’une crise financière ou d’une réduction des dépenses publiques, cela peut entraîner un déséquilibre sur le marché du travail et une augmentation du chômage.

 

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Le modèle keynésien : la crise de 2008, un changement de paradigme 

Pour illustrer cette dynamique, prenons l’exemple de la crise économique mondiale de 2008. À la suite de l’effondrement du marché immobilier aux États-Unis, les dépenses de consommation et d’investissement ont chuté, ce qui a entraîné une contraction significative de la demande globale. En conséquence, le taux de chômage aux États-Unis est passé d’environ 5 % en 2007 à près de 10 % en 2009, reflétant l’impact dévastateur d’une demande insuffisante sur le marché du travail.

Pour mieux quantifier cette relation, nous pouvons utiliser un indicateur tel que le multiplicateur keynésien, qui mesure l’effet d’une variation des dépenses gouvernementales sur le PIB. Le multiplicateur keynésien (k) est défini comme le rapport entre le changement du PIB (ΔY) et le changement des dépenses gouvernementales (ΔG) :

Δk = ΔG . ΔY​

« En période de chômage, les ressources disponibles sont gaspillées, la misère est excessive, les hommes et les machines gisent inactifs. Au cours de la prospérité, ces mêmes ressources sont pleinement utilisées, les hommes sont riches et bien nourris. Pourquoi ne pouvons-nous pas simplement dire à ces hommes et à ces machines de continuer à faire ce qu’elles faisaient avant la dépression ? La raison est tout simplement qu’ils n’ont pas été utilisés parce qu’ils n’étaient pas nécessaires pour produire des biens qui auraient été achetés s’ils avaient été produits. » – John Maynard Keynes

Cette citation met en lumière l’idée fondamentale de Keynes selon laquelle le chômage résulte souvent d’une demande globale insuffisante dans l’économie, ce qui conduit à un gaspillage des ressources productives. Elle souligne aussi l’importance d’une action gouvernementale visant à stimuler la demande effective pour rétablir le plein emploi et la prospérité économique.

En période de sous-emploi des ressources, un multiplicateur keynésien supérieur à un indique que chaque euro supplémentaire de dépenses gouvernementales génère plus d’un euro de production économique supplémentaire, ce qui peut contribuer à réduire le chômage.

 

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Aurele Tranchant