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ESH ESCP/ SKEMA 2024 – Analyse du sujet

Sommaire

Découvrez dès à présent l’analyse du sujet d’ESH ESCP/SKEMA pour le concours BCE 2024.

L’une des épreuves les plus importantes, avec des coefficients élevés selon les écoles.  

 

POUR VOIR LE SUJET D’ESH ESCP/ SKEMA DU CONCOURS 2024

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L’analyse du sujet ESH ESCP/SKEMA 2024 : 

Pour ce dernier sujet d’économie du concours 2024, les candidats avaient le droit à un sujet très classique et auquel ils pouvaient s’attendre puisque dans le passé récent des concours, la thématique du commerce international est apparue régulièrement (HEC-ESSEC 2022, ECRICOME 2022, ECRICOME 2024 dans une moindre mesure avec le sujet sur les délocalisations). Le sujet « L’ouverture au commerce international appartient-elle au passé ? » ne pose a priori pas de véritables difficultés aux candidats sérieux qui avaient bien révisé leur cours sur la mondialisation économique. Évidemment, les candidats ne devaient pas ici tomber dans le piège de faire synonymes les termes de mondialisation et commerce international. En effet, le commerce international est relatif à l’échange réel de biens et services alors que la mondialisation est une notion plus large qui peut inclure les flux financiers. Ainsi, les candidats devaient se demander si notre époque actuelle était une époque protectionniste dans laquelle les pays souhaiteraient se refermer sur eux-mêmes plutôt que de s’ouvrir via des accords de libre-échange par exemple. Il était sans doute attendu des candidats qu’ils comprennent qu’il existe une forme de paradoxe ici. On sait en effet qu’il existe une réticence à l’ouverture international aujourd’hui (le mouvement des agriculteurs l’a encore montré) néanmoins dans les faits, cette mondialisation commerciale (et non financière qui est hors sujet ici) continue de croître lorsqu’on la mesure par le taux d’ouverture des économies (même si elle croit moins fortement depuis 2008). En outre, certains de nos enjeux actuels tels que le pouvoir d’achat ou le retour des gains de productivité dans nos économies développées pourraient nécessiter une ouverture accrue au commerce international. Enfin si l’on prend le point de vue des pays en développement, il est aussi vrai de dire que le commerce international est une source de développement pour ceux-ci (A. Deaton, Akamatsu), ce qui montre qu’il est toujours utile dans un monde où beaucoup de pays sont toujours englués dans le sous-développement. Enfin, les meilleurs candidats réussiront à mener cette réflexion d’actualité tout en ajoutant des rappels historiques. Une première partie du devoir pouvait par exemple montrer qu’il était évident de dire que l’ouverture au commerce international appartient au passé car le développement de celui-ci s’est fait depuis le milieu du 19ème siècle selon S. Berger. Néanmoins, ce n’est pas parce que cette ouverture appartient au passé qu’elle ne peut pas aussi appartenir au présent/futur. C’est à notre avis le fil directeur qui devait guider les étudiants.

 

Proposition de corrigé du sujet d’ESH ESCP / SKEMA

Accroche : Le refus du parlement français de ratifier le traité de libre-échange entre l’Union Européenne et le Canada (le CETA) au mois de mars 2024 semble entériner un constat qu’il est possible de faire depuis la crise des Subprimes. Nous sommes entrés dans une ère de moudialisation (I. Bensidoun), ce qui a pour conséquence une diminution de l’ouverture au commerce international de l’ensemble des pays développés. Les accords de libre-échange ont mauvaise presse, ils sont jugés coupable du chômage, des inégalités internes voire externes (théorie de l’échange inégal), du malheur de certaines professions comme les agriculteurs en ce moment. Ainsi l’opinion publique est aujourd’hui fortement opposée au libre-échange, de ce fait les hommes politiques n’hésitent pas à suivre cet avis et à refuser tout accord. En atteste aussi l’accord d’ouverture des territoires du MERCOSUR et de l’Union Européenne qui est en débat depuis quasiment 20 ans…

 

Définition des termes du sujet 

  • Ouverture : L’ouverture peut-être ici rapprochée du terme d’insertion. L’ouverture peut aussi se comprendre par rapport aux accords de libre-échange. Deux pays (voire tous avec la clause de la nation la plus favorisée de l’organisation mondiale du commerce créée en 1995) peuvent décider d’un commun accord d’ouvrir leur territoire en échange de l’ouverture du territoire de l’autre nation. C’est normalement un jeu gagnant-gagnant puisque chaque nation exporte les biens pour lesquels il dispose d’un avantage absolu ou comparatif. Dans le cas du CETA, la France ouvre son territoire au bœuf canadien alors que le Canada ouvre son territoire aux produits du terroir français tels que les fromages. Il est néanmoins possible de distinguer ouverture et insertion : la Chine s’est insérée dans le commerce international sans forcément s’ouvrir elle-même à celui-ci.
  • Commerce international : Le commerce international correspond à l’ensemble des flux de marchandises et de services entre deux pays. L’insertion des pays dans le commerce international peut se mesurer par le taux d’ouverture des économies qui revient à calculer le poids des importations et des exportations dans le produit intérieur brut : ((X+M/2) /PIB) *100.
  • Appartient-elle au passé : Cette formulation ne pose a priori aucun problème pour un candidat. Néanmoins, il faut ici jouer sur la notion de passé pour se démarquer. Si l’ouverture appartient au passé est-ce dans un passé proche, un passé lointain ? Ne peut-elle pas appartenir au présent. Globalement, on nous demande si la mondialisation commerciale est encore d’actualité avec ce sujet.

 

Problématique possible : L’ère des accords de libre-échange permettant un modèle gagnant-gagnant entre les pays est-elle définitivement révolue ? Est-ce parce que ce modèle appartient aussi au passé qu’il ne peut pas appartenir au présent sachant les défis auxquels nous sommes confrontés ?

 

I. L’ouverture des pays au commerce international appartient indéniablement au passé :

A. Les deux premières mondialisations comme période importante d’ouverture commerciale vectrice de croissance économique :

 

  • Paul Bairoch rappelait qu’au 19ème siècle, le monde était un océan de protectionnisme avec quelques îlots de libre-échange. Pour autant, c’est à cette période que l’ouverture au commerce internationale commence à être d’actualité. Les travaux d’A. Smith (1776) sur les effets positifs de la division du travail à l’échelle internationale basée sur les avantages absolus ainsi que ceux de D. Ricardo (1817) sur les avantages comparatifs montrent qu’un pays a tout intérêt à s’ouvrir au commerce international de marchandise. En réalité, l’Angleterre s’ouvre même à la fin du 18ème siècle (en tout cas elle ouvre les frontières des autres) puisque la hausse de la productivité dans le secteur du textile provoquant aussi la première révolution industrielle provient d’une demande extérieure forte des colonies britanniques et notamment de l’Inde selon P. Bairoch.
  • L’ouverture au commerce international des pays développés se fait davantage avec l’abolition des corn Laws en 1846. Promue par l’économiste D. Ricardo, cette suppression ouvre le marché du blé britannique aux autres pays. Cette décision est une fondation pour le libre-échange et l’ouverture au commerce internationale. Cela sera poursuivi en 1860 par le traité de libre-échange franco-britannique Cobden-Chevalier. Il existe bien une libéralisation des échanges dans le cadre de la première mondialisation dont parle S. Berger dans « La première mondialisation : leçons d’un échec oublié » (1870-1914). Il faut tout de même noter la multiplication des tarifs douaniers dans le cadre du krach de 1873.
  • La deuxième mondialisation de S. Berger qui démarre en 1945 consacre évidemment l’ouverture au commerce internationale de tous les pays via les accords du GATT (1947). Ceux-ci se réalisent dans une vision pacificatrice de l’échange international pour reprendre le doux commerce de Montesquieu. L’ouverture au commerce internationale rentrait ainsi dans une vision politique qui voulait installer la paix entre les pays au sortir de la seconde guerre mondiale. Ces accords ont ainsi permis progressivement une baisse des tarifs douaniers (division par 10 entre 1947 et 1995) ainsi qu’un accroissement faramineux des échanges mondiaux (qui augmentent plus vite que le PIB mondial).  Ainsi, cette période que l’on nomme Hypermondialisation avec D. Rodrik est une période d’ouverture intense de tous les pays au commerce international, notamment des pays en développement. Ces pays en développement ne se sont pas forcément ouverts eux-mêmes mais n’ont pas hésité à profiter de leur dotation factorielle en main d’œuvre peu chère (théorème HOS) pour se spécialiser dans certaines productions peu intensives en valeur ajoutée avant de monter en gamme selon les principes du vol d’oies sauvages d’Akamatsu. Il est intéressant ici de voir que le commerce international fut un facteur important de développement des PED asiatiques dans la deuxième partie du 20ème siècle. Ainsi, l’ouverture au commerce international appartient bien au passé dans le sens où elle a démarré dans le passé.

 

B. Les comportements récents des grands acteurs du commerce mondial montrent effectivement que l’ouverture des pays au commerce international appartient au passé :

  • On pourrait ici réaliser un inventaire à la Prévert de toutes les mesures restrictives des pays développés. Ceux-ci ont ces dernières années multiplié les mesures de fermeture des frontières commerciales (protectionnisme), cela montre que l’ouverture au commerce international n’est plus d’actualité.
  • Tout d’abord, l’organisation mondiale du commerce (OMC) qui a pris la suite des accords du GATT est l’institution symbolique de l’ouverture des pays au commerce international. Elle donne les règles du jeu à respecter dans le cadre de cette ouverture et analyse les différends entre pays grâce à son organe de règlement des différends or celui-ci est paralysé depuis 2018 et la décision de D. Trump de ne pas renommer un juge américain dans cet organe. Ainsi l’OMC est jugée en état de mort cérébral comme en atteste l’échec des négociations de la 13ème conférence de 2024 sur la pêche et l’agriculture. Ainsi, l’institution qui représente cette ouverture est aujourd’hui inopérante, ce qui confirme la fin de l’ère de l’ouverture car tous les conflits peuvent maintenant se régler par une guerre commerciale. Ce fut notamment le cas entre les USA et la Chine. D. Trump avait décidé de mettre des droits de douane sur l’acier et l’aluminium chinois (25%), la même décision avait été prise en représailles par la Chine diminuant ainsi l’ouverture commerciale entre les deux pays.
  • V. Vicard montre dans « Faut-il réindustrialiser la France » (2024) que les mesures protectionnistes se multiplient : embargo de la Chine sur les importations de charbon australien et sur les importations lituaniennes pour des différends politiques (prise de position sur le COVID ou Taiwan). Ainsi, la mondialisation s’est armée (weaponization) depuis la fin de la pandémie et le début de la crise russe, ce qui a pour effet de stopper toute velléité d’ouverture commerciale.

 

En outre, de nouvelles problématiques comme la transition écologique nous amène vers une forme de protectionnisme et de réduction des échanges mondiaux. L’Union européenne met en place son mécanisme carbone aux frontières qui semble être un mécanisme permettant un protectionnisme vert vis-à-vis des voitures électriques chinoises qui n’hésitent pas à lancer des pseudos mesures de rétorsions sur le Cognac français dès que l’occasion se présente pour reprendre E. Combe dans « Antidumping, à consommer avec modération » (2024).

 

II. Cette ouverture appartiendrait au passé car la tendance semble plutôt aujourd’hui à une rhétorique basée sur la fin d’une ouverture à outrance :

A. L’ouverture internationale est accusée de tous les maux de nos économies développées :

  • L’ouverture international appartiendrait ainsi au passé comme nous venons de l’expliquer et cela peut se comprendre au vu de la vision que les occidentaux ont de l’échange international et de l’ouverture de leurs frontières aux importations de biens et services étrangers. Dans la littérature économique, on constate ainsi que la mondialisation commerciale peut être accusée de certains maux : la désindustrialisation et le chômage des pays développés avec « le choc chinois » de D. Autor, le creusement des inégalités nationales avec B. Milanovic et sa fameuse courbe de l’éléphant, le creusement des inégalités internationales avec les théoriciens de l’échange inégal (Amin, Emmanuel) qui compare le libre-échange à une nouvelle colonisation, la destruction de l’environnement avec M. Dupré, « Après le libre-échange, la nouvelle ère du commerce international » et enfin la montée du vote populiste selon D. Rodrik dans « Why globalisation fuel populism ». Cet inventaire n’est pas très reluisant pour la mondialisation et coïncide en outre avec la montée de mouvements altermondialistes qui avaient bloqués les débats de l’OMC dès la conférence de Seattle en 1999.
  • Cette critique presque classique de la mondialisation a vu un autre volet apparaître depuis le début de la crise du COVID-19. En effet, cette pandémie a mis en lumière la vulnérabilité de la division internationale du processus productif (DIPP). Elle a montré l’importance de ce qu’E. Cohen appelle la « souveraineté industrielle ». L’impératif de souveraineté est donc une nouvelle donne servant d’argument suffisant pour mettre en place une fermeture d’un pays au commerce international. Les USA ont ainsi interdit TikTok pour ce motif, ont mis en place des restrictions aux exportations vers la Chine pour des produits stratégiques…
  • Tous ces arguments montrent qu’il est justifiable de penser que l’ouverture d’un pays au commerce international n’est pas forcément positive et ça se retranscrit d’ailleurs dans les mouvements sociaux et le vote.

 

B. Ce qui se répercute sur la structure électorale : les occidentaux ne veulent plus de l’ouverture internationale ! :

  • Les mouvements altermondialistes et certains économistes se saisissent ainsi de tous les arguments que nous venons de citer pour essayer de rallier la population à leur cause. Ainsi, ils agissent en tant qu’entrepreneur de morale pour reprendre le concept du sociologue Howard Becker. Ainsi, ils vont s’efforcer de critiquer le commerce international à chaque prise de parole possible afin de créer un mouvement anti-commerce international.
  • Certains citoyens participent volontiers à cette tâche d’entrepreneur de morale. L’exemple récent du mouvement social des agriculteurs montre cela. Alors même que certains agriculteurs sortent vainqueurs des traités de libre-échange, certains ont largement dénoncé sur les plateaux de télévision l’inanité de ces traités qui ne les met pas à armes égales avec les agriculteurs du reste du monde.
  • Cette opinion négative monte au sein de l’opinion publique et s’installe petit à petit comme opinion majoritaire dans l’offre et la demande électorale. C’est ce que montre les chercheurs du CEPII, A. Bouet & A. Edo dans « Le vote anti-mondialisation : des exportations qui le freinent, des importations qui le supportent » (2024). Selon leurs chiffres, le vote anti-mondialisation est passé de 1% à 6% entre 1980 et 2022. Il y a en outre une large progression des mesures visant à diminuer le commerce international.

 

III. Pour autant, l’ouverture des pays au commerce internationale est une réalité qui ne doit surtout pas être remise en cause au vu de nos défis actuels :

A. L’ouverture au commerce international appartient aussi au présent même si elle se fait de manière différente :

  • En ce début d’année 2024, l’Inde vient de signer un accord de libre-échange visant à ouvrir son territoire aux pays de l’association européenne de libre-échange (AELE). Cet accord représenterait plus de 100 milliards d’euros sur 15 ans. Un bel exemple actuel d’ouverture des pays au commerce international.
  • Plus globalement, il est faux de dire que le commerce international a ralenti depuis la pandémie du COVID-19, il est vrai que celui-ci a plutôt ralenti depuis 2008 selon I. Bensidoun mais pas depuis 2020. Dans une étude ( « One year of war in Ukraine : assessing the impact on global trade and development », février 2023), l’O.M.C montre que le commerce international a largement résisté à la pandémie et au conflit en Ukraine. Selon cette note, les échanges internationaux ont résisté au-delà des dernières prévisions de l’O.M.C pour atteindre une croissance supérieure à 3% pour les biens finaux et une croissance de 4% pour le commerce mondial de biens intermédiaires. De même les dirigeants des grands pays ne renient pas tous l’ouverture au commerce international. C’est le cas d’E. Macron qui se dit largement en faveur des accords du CETA et dans une moindre mesure à celui du Mercosur si celui-ci respecte des clauses miroirs.
  • En réalité, l’ouverture au commerce international est toujours d’actualité mais elle a changé de forme. Elle se réorganiserait dans une ère géopolitique complexe entre des blocs de pays alliés disposant d’affinités politiques. C’est ce que Janet Yellen a appelé le friendshoring. l’O.M.C. montre dans son « World Trade report » de 2023 que les échanges entre les deux blocs ont chuté de 10% en 2023 par rapport à 2022 alors que les échanges à l’intérieur des groupes sont restés stables.
  • Plus globalement, on peut aussi montrer que les échanges régionaux se sont largement développés depuis les 20 dernières années ce qui montre une régionalisation du commerce qui peut être synonyme d’ouverture des pays au commerce international.

 

B. Nos impératifs de souveraineté et de pouvoir d’achat nous poussent à aller dans le sens d’une ouverture au commerce international :

  • Parmi tous les défis auxquels font face nos sociétés, nous pouvons dire que deux défis sont particulièrement prégnants : la souveraineté économique et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages. Or il semble qu’une moindre ouverture au commerce international mette en danger ces deux défis d’avenir.
  • Emmanuel Combe a montré dans « Pouvoir d’achat, restons ouverts » (2022) que les droits de douane diminuaient largement le pouvoir d’achat des ménages du pays qui les met en place. Il reprend une étude du Peterson Institute montrant que diminuer de 2% les droits de douane aux USA diminuerait l’inflation de 1,3% et augmenterait le pouvoir d’achat des ménages américains de 800$ par an. Ainsi, on retrouve bien ici la critique du graphique des droits de douane de P. Samuelson. La moindre ouverture au commerce international est à l’origine d’une perte sèche négative pour le pouvoir d’achat des ménages.
  • En outre, certains définissent la souveraineté économique comme le fait d’être autosuffisants dans certains secteurs (l’alimentation). C’est ce qu’E. Combe et S. Guillou nomment dans leur rapport sur la souveraineté économique (2021), le mythe du potager. Or, les auteurs montrent que lorsqu’un pays produit tout il n’est pas souverain puisqu’il suffit d’une mauvaise récolte (liée au climat par exemple…) pour que le pays se retrouve en situation de famine. Ainsi, la souveraineté passe surtout par une diversification des fournisseurs d’importations (donc par des accords multiples d’ouverture au commerce international) plutôt que par une fermeture totale. Le pouvoir d’achat et la souveraineté passent donc pas plus d’ouverture au commerce international.

 

C. Finalement, il semble que le retour de la croissance économique mondiale passe par une ouverture au commerce international plus forte de tous les pays :

  • Enfin, certains économistes montrent que le monde est en situation de stagnation séculaire (R. Gordon). Or il existe deux arguments qui montrent que l’ouverture au commerce international est toujours source de croissance.
  • X. Jaravel dans « Marie Curie habite dans le Morbihan » (2023) montre par exemple qu’il faut renouer avec les accords de libre-échange car ceux-ci accroissent la taille du marché, ce qui est le principal facteur d’incitation à l’innovation qui dans une logique schumpétérienne est le principal facteur de croissance.
  • Enfin, l’ouverture des pays développés au commerce international permet aux pays en développement de se développer (voir l’expérience du vol d’oies sauvages d’Akamatsu aux pays asiatiques). Or lorsque ces pays se développent, la demande interne augmente et donc la demande adressée en retour aux pays développés devient plus importante. Cet accroissement de la demande venant des émergents est un facteur de croissance économique aussi pour les PDEM. L’ouverture internationale représente donc toujours aujourd’hui un facteur de prospérité.

 

Conclusion : L’ouverture au commerce international appartient effectivement au passé car c’est dans le passé que celle-ci fut la plus forte et la moins contestée. Néanmoins, ce n’est pas parce qu’elle appartient au passé qu’elle n’appartient pas au présent. En effet, nous constatons toujours une ouverture certaine des pays au commerce international. En outre, ce n’est pas le moment de revenir sur cette ouverture sachant que 3 des principaux défis du 21ème siècle sont liés positivement avec cette ouverture : souveraineté, pouvoir d’achat et croissance économique.

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Léo Bedenc
Diplômé emlyon et SciencesPo Lyon après une prépa ECE à Bordeaux, je suis également agrégé en S.E.S et j'interviens régulièrement sur Mister Prépa en ESH.