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“Middle England” ou portrait de la société britannique

Sommaire

Le roman “Middle England” de Jonathan Coe, se déroulant entre 2010 et 2018 à Londres, décrit les transformations sociales de la société britannique alors que le pays avance vers le Brexit. L’histoire suit la vie d’une dizaine de personnages principaux, dont certains apparaissent déjà dans les romans précédents de l’auteur. En effet, “Middle England” est la troisième partie d’une trilogie, mais il peut être lu indépendamment des autres livres. Les personnages centraux sont l’écrivain Benjamin et sa nièce Sophie. Cet article prétend résumer les sujets de société traiter dans Middle England dans le but qu’ils puissent être exploités par les étudiants lors de leurs épreuves orales et écrites.

“Middle England” : entre diversité et identité Britannique

Le roman introduit rapidement des enjeux comme le racisme et l’immigration. Les émeutes de 2011 à Birmingham, déclenchées après la mort de Mark Duggan,un Britannique d’origine antillaise, abattu par la police, ont laissé une profonde empreinte sur la société britannique. Les manifestations ont dégénéré en pillages, incendies de véhicules et des affrontements avec les forces de l’ordre. Cet évènement pousse certains personnages à adopter des points de vue xénophobes comme Hélène, la belle-mère de Sophie. Hélène, ne cache pas devant Sophie son point de vue, et croit que l’immigration est source de violence. Son dégoût pour quiconque ne correspond pas à sa vision étroite de la britannicité, la conduit à refuser d’aider une femme lituanienne attaquée. À l’opposé, Sophie voit les étrangers comme une richesse apportant de nouvelles idées qui dynamisent les villes. C’est pour cela que Sophie souhaite vivre à Londres, ville où cette diversité culturelle est la plus marquée.

L’ombre du Brexit au coeur de “Middle England” 

Le Brexit s’immisce dans les discussions familiales, exacerbant les divisions d’opinion. Avant le referendum de 2016, la société britannique est profondément divisée. Les divisions ont lieux entre les les anciennes et nouvelles générations et entre les zones urbaines et rurales. Il en va de même dans Middle England. Suite à une partie de golf, Hélène, Sophie et son mari se rendent dans un restaurant. Lors du repas Hélène considère que le Royaume-Unie est prisonnière d’une tyrannie, celle du politiquement correcte. Elle défend que son fils n’a pas reçu de promotions au profit d’un autre collègue qui appartient à une ethnicité étrangère. En réponse, Sophie s’offusque mais son mari lui reproche d’adopter une attitude de supériorité morale. De plus, il pense étant donné que Sophie est une maîtresse de conférence, il la perçoit comme naïve, incapable de voir la vraie vie. Le Brexit est source de conflit, à tel point que Sophie divorce avec son mari.

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Les Jeux Olympiques : une trêve dans les divisions sociales de la société britannique ? 

Malgré les conflits croissants, les Jeux olympiques de Londres en 2012 offrent une trêve. Cet évènement permet au pays de s’unir et de ressentir un sentiment d’unité. Benjamin, qui s’était isolé pour échapper aux discussions politiques, regarde avec scepticisme la cérémonie d’ouverture des J.O. Pour autant, il est rapidement séduit par cette dernière. En effet, la cérémonie d’ouverture a réussi à regrouper suffisamment de références culturelles pour susciter chez tous les britanniques un sentiment d’appartenance.La joie des personnages pour la retransmission des festivités est un des merveilleux moments du livre. Toutefois, cette période de calme est de courte durée, car en 2013 David Cameronannonce officiellement le referendum sur le Brexit.

 

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La Nostalgie : une prison tourmentée du passé

Jonathan Coe souligne dans de nombreuses interviews que le principal problème des Britanniques est leur tendance à s’enfermer dans le passé. Beaucoup s’accrochent à l’image d’une Grande-Bretagne du XXe siècle, autrefois première puissance mondiale. Similairement avec Middle England, de nombreux personnages sont victimes de la nostalgies. Le père de Benjamin découvre avec désillusion que l’usine dans laquelle il travaillait n’existe plus. À son arrivée, il est choqué et consterné de constater que l’usine a été démolie. À sa place, il trouve un centre commercial qui n’a aucun lien avec son passé. Cette découverte est un moment de réalisation douloureuse pour lui, symbolisant la disparition de l’industrie traditionnelle britannique et le passage inexorable du temps. De même, Benjamin, bien qu’orienté vers l’avenir, ne peut s’empêcher de se rappeler l’Angleterre de son enfance. Une Angleterre tolérante et bienveillante dont il pense qu’elle a été détruite par les résultats du référendum.

 

Sa nostalgie est illustrée dans le roman à travers la chanson de Shirley Collins Adieu to Old England :

Once I could ride in my coach with horses to draw me along,
but now I am stirrup and stirrup so strong and in irons and chains I am bound.

(Chorus)
Here’s adieu to Old England adieu, and adieu to some hundreds of pounds –
if the world had been ended before I was born my troubles I never should know.

Once I could eat of the best, the bestest of the brown bread,
but now I am glad for the hard mouldy crust and glad  I could get it to eat.

Once I could drink of the best, the bestest of ale so brown,
but now I am glad of a cup of spring water that runneth from town to town.

Oh once I could lie on my bed; my bed was the softest of down,
but now I am glad of a lock of chair straw to keep me up from the cold ground.

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Piotr Sienicki