Nous nous retrouvons aujourd’hui pour notre rendez-vous hebdomadaire, marqué cette semaine par un accord historique sur la dette des pays pauvres, l’ouverture de deux nouvelles enquêtes sur les pratiques anticoncurrentielles d’Amazon et la fermeture de sept magasins du groupe Printemps.
1) Accord historique sur la dette des pays pauvres.
Vendredi 13 novembres, les ministres des finances du G20 se sont accordés sur un compris afin de faciliter les opérations de restructurations pour limiter les défauts de paiement. Cet accord signe également un changement de paradigme puisque depuis des dizaines d’années c’est le Club de Paris qui s’occupait de la restructuration des dettes souveraines mais avec la diminution du poids des créances détenues par les 22 Pays membres, la légitimité n’est plus la même. Désormais c’est la Chine et les créanciers privés qui détiennent plus de la moitié de la dette des 73 pays les plus pauvres. Ce compromis est historique puisque au lieu de passer par des accords bilatéraux avec chaque pays, avec le risque que certains créanciers en profitent, tous les pays devront se coordonner et respecter les principes de solidarité, transparence…
En prévoyant un programme soutenable au niveau macroéconomique avec le FMI, les pays débiteurs pourront négocier une réduction, une extension, un rééchelonnement, voire une annulation de leurs dettes.
2) Bridgestone va bien fermer son usine de Béthune.
Nous vous en parlions dans l’actualité en bref #16, le fabricant de pneus annonçait fin septembre la fermeture de son usine qui emploie 863 personnes. La colère et l’indignation avaient alors envahi les élus locaux et le constructeur japonais avait annoncé que les discussions seraient ouvertes afin de trouver un « scénario alternatif à la fermeture de l’usine ».
Cette semaine la ministre de l’industrie nous annonce que le « scénario qui visait à maintenir une activité de production de pneus pilotée par Bridgestone a été refermé ». Désormais, le fabricant est à la recherche de repreneurs et il assure avoir identifié une dizaine d’offres potentielles, « dont quatre projets déjà biens définis ».
Cette fermeture est un nouvel exemple de la désindustrialisation qui sévit en France et du manque de souveraineté industrielle et de politique industrielle de la part de l’exécutif.
3) Amazon, une nouvelle fois dans le viseur de la commission européenne.
Mardi matin, la commission européenne ouvrait une enquête sur Amazon, accusé d’avoir enfreint les règles européennes de la concurrence. L’entreprise américaine de commerce en ligne tirerait profit des données de détaillants utilisant son site internet et favoriserait les offres des revendeurs qui sollicitent les services de logistique d’Amazon (entrepôts de stockage et capacité de livraison).
Amazon ne devrait pas avoir accès aux données des vendeurs tiers puisque le revendeur est également concurrent de ces vendeurs sur certains produits. Cela permet à Amazon d’avoir une idée sur le produit à lancer, à quel prix, etc.
Cette enquête rappelle l’importance de la vente en ligne surtout en ces temps de pandémie avec un chiffre intéressant : En France, 70% des personnes qui ont recours à l’e-commerce ont acheté un produit chez Amazon au cours des douze derniers mois.
4) La guerre sino-américaine toujours d’actualité ?
Jeudi dernier, D.Trump publiait un décret interdisant aux Américains de financer, directement ou via des fonds, des entreprises chinoises appartenant au complexe « militaro-industriel ». C’est une mesure en négociation depuis plusieurs mois puisque la Chine a tendance a accroître la taille de son complexe militaro-industriel en obligeant les entreprises civiles chinoises à soutenir les activités militaires et de renseignement du Parti communiste. Ainsi une trentaine d’entreprises chinoises sont concernées et notamment beaucoup d’entreprises de télécommunications (Huawei par exemple). Cette mesure rentrera en vigueur le 11 janvier.
5) Printemps annonce la fermeture de sept magasins du groupe.
Le groupe Printemps qui possède 19 magasins Printemps et 8 boutiques Citadium est en grande difficulté financière du fait de la crise liée au Covid-19. Ainsi le groupe a présenté à ses partenaires sociaux un plan de relance contenant 7 fermetures de magasins d’ici juillet 2021 et de fait 428 suppressions d’emplois, soit plus de 10% de ses effectifs.
Les difficultés du groupe ne sont pas nouvelles puisque l’enseigne est confrontée à la mauvaise santé du marché de l’habillement en France et à la baisse chronique de la fréquentation des grands magasins.