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HGGMC ESCP 2019 – Les matières premières (16/20)

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Copie HGGMC ESCP – Les matières premières (16/20)

 Copie HGGMC ESCP (16/20)

 

Analyse de la carte

À la vue de la carte, le correcteur reçoit une première impression qui sera d’une importance capitale pour le reste de la correction. Le candidat a passé cette épreuve avec brio : la carte est bien garnie et l’étudiant prouve au correcteur qu’il ne s’est pas contenté de reproduire des éléments qu’il aurait préalablement appris par cœur. En ce sens, une carte réussie est une réflexion qui reprend les grandes lignes de la dissertation. Ainsi, l’on retrouve sur la carte des éléments qui n’ont pas un rapport direct avec le sujet mais qui illustrent la réflexion du candidat : la frontière Nord/Sud héritée du XIX et XXᵉ siècle apparait comme toujours pertinente et sépare une partie de la carte bien garnie en matières premières d’une autre qui en manque mais qui est bien plus riche… Le candidat souligne encore une fois ce paradoxe en montrant que les pays d’Afrique subsaharienne qui appartiennent au groupe des PMA (Pays les moins avancés) sont pourtant riches en matières premières. Cette contradiction est toutefois expliquée par les guerres motivées par la volonté de contrôler les territoires riches en ressources, l’incapacité d’États faibles d’exploiter leurs ressources faute d’infrastructures adéquates et des facteurs géopolitiques comme le blocus sur l’Iran. La carte va aussi permettre en ce sens d’illustrer plusieurs éléments qui apparaitront sur la dissertation. La carte compte pour 5 points sur 20 pour l’épreuve d’HGGPMC ESCP, mais en vérité, une carte bien faite en vaut plus car elle donne une impression forte au correcteur dès les premiers moments de la correction. 

 

Analyse de l’introduction

Le correcteur peut souffler, l’écriture est lisible. Par contre, l’introduction est un peu maladroite : les structures de phrases laissent à désirer et les fautes d’orthographes auraient mérité une seconde relecture. Toutefois, les termes du sujet sont bien définis et mènent vers le paradoxe déjà présent sur la carte : certains États sont renforcés par leurs matières premières tandis que d’autres s’en trouvent fragilisés. La problématique devient par conséquent évident : Comment les États transforment-ils les matières premières en instruments géopolitiques et en levier de puissance ? L’annonce du plan est limpide et agréable. Sur la forme d’abord : le candidat a bien pris le soin de sauter une ligne après sa problématisation et de faire un alinéa. Les parties ne sont pas annoncées de manière formelle et lourde du style « nous verrons dans un premier temps que … puis nous verrons que… ». Au contraire, le candidat a tout naturellement posé 3 affirmations, les pierres angulaires de sa pensée sur ce sujet en prenant simplement le soin d’indiquer entre parenthèses ses grandes parties en chiffres romains.

 

Analyse du développement

Le candidat commence par l’aspect historique du sujet ; il n’hésite pas à aller jusqu’au néolithique ! Il lie la montée des empires coloniaux européens aux deux révolutions industrielles du XIXᵉ siècle et lie ces deux révolutions aux matières premières énergétiques qui les ont amorcées : le charbon et le pétrole. Le programme de première année n’est pas à négliger. Le candidat fait appel à plusieurs exemples qui démontrent que disposer de matières est un moyen de pression sur les autres États : Il mentionne aussi le choc pétrolier de 1973, l’aide alimentaire américaine aux Vénézuéliens pour décrédibiliser le gouvernement de Maduro ou le monopole de la Chine sur certaines terres rares, composantes essentielles de tout appareil électronique de nouvelle génération.  

Toutefois certains États détenteurs de matières premières sont des États faillis. Le candidat prend l’exemple de la République démocratique du Congo, pays miné par des guerres provoquées par la convoitise qu’attire le coltan. Le coltan est au cœur de la guerre en République démocratique du Congo (RDC), l’un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale avec plus de 6 millions de morts.  Le candidat rappelle que le fait de dépendre d’un État pour ses approvisionnements en matières premières limite grandement sa puissance : la dépendance de l’UE au gaz russe en  témoigne. Il ne faut pas oublier le risque climatique qui pèse sur les États à cause des matières premières et qui va redéfinir les rapports de force entre les États.

Enfin, le candidat explique les stratégies (il ne faut pas oublier que le mot stratégie fait partie de l’intitulé du sujet) qui font que les États transforment leurs matières premières en levier de puissance.  La première consiste à transformer le hardpower économique des matières premières en Softpower. Il opte pour l’exemple des fonds souverains et plus précisément celui du Qatar Investment Authority qui réinvestit son excédent commercial dans des placements stratégiques qui lui permettent de gagner en influence dans le monde. La seconde est la volonté des États de multiplier leurs partenaires pour assurer leurs approvisionnements en matières premières. L’exemple utilisé est celui de l’UE qui cherche à contourner les sanctions américaines pour s’approvisionner en gaz iranien et limiter sa dépendance à la Russie. La troisième est la technologie et l’innovation : grâce à de nouvelles méthodes, les États-Unis peuvent exploiter le pétrole de schiste. Selon Philippe Dessertine, les États-Unis deviendront le premier pays producteur de pétrole en 2030 grâce à cette stratégie.   

Si vous voulez approfondir la lecture d’autres copies de références pour cette épreuve vous pourrez lire la  copie de Jordan (19/20).

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Khalil Lbadaoui
Je m'appelle Khalil, passé par une prépa ECS et aujourd'hui étudiant à NEOMA BS campus de Reims. Passionné de géopolitique, j'ai à coeur de vous donner une approche synthétique des grands enjeux de cette matière et de vous aider à bétonner votre méthode.