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La force du binôme, ou comment rationaliser au maximum le travail de groupe ?

Sommaire

En 1776, Adam SMITH, montrait dans La richesse des nations, l’importance et la force de la division du travail, légitimant par la même occasion le travail de groupe. On est très rapidement tenté de penser – et à juste titre – que le travail de groupe peut constituer un avantage non négligeable dans un contexte similaire à celui d’une classe préparatoire, et ce aussi grâce aux gens que l’on côtoie. Seulement, dès lors que la tâche est un peu importante, précise ou complexe l’on est rapidement confronté à des difficultés d’ordres multiples… Réticences d’un membre du groupe, divergences de points de vue sur la manière de faire les choses, distinction des besoins, ou encore, le comportement de « passager clandestin » (notion que l’on doit d’ailleurs au sociologue Mancur Olson). Dans cet article je vais essayer de donner plusieurs pistes pour vous aider à mener un travail de binôme efficace qui peut aider à pallier ces problèmes. Pour ma part, j’ai eu la chance de faire mes deux années de prépa en collocation (dédicace à Clément si tu me lis) ce qui a grandement contribué à ma réussite aux concours ! Il reste tout de même évident que le travail en gros groupe est quelque chose à privilégier à un repli sur soi. Ce que je propose est juste une manière plus approfondie de faire qui viens compléter la première. Je distingue deux configurations possibles pour le travail en binôme : le faire avec un ami de votre classe ou (cas plus rare, mais redoutablement efficace) avec votre colocataire si vous en avez un (et qu’il est dans la même classe/filière que vous cela va de soi).

Le choix de la personne

Déjà, ce n’est pas un choix à faire à la légère, dans le cas où vous n’êtes pas en collocation, trouvez-vous un binôme. Soyons clairs, votre binôme ne doit pas être votre clone, (la diversité des personnalités est au contraire assez positive !) le seul impératif est, selon moi que votre binôme ait le même rapport au travail que vous. De manière plus précise, vous pouvez très bien viser des écoles de sélectivité différentes (en fonction de vos difficultés/ appétences respectives), mais il est important que votre binôme soit en mesure de fournir une quantité de travail à peu près similaire à la vôtre. Il va également de soi que vous devez tous les deux avoir des affinités pour constituer un duo qui marche.  Une fois le choix fait, vous et votre binôme devez avoir, et j’insiste bien sur ce point, une confiance mutuelle parfaite pour tout ce qui touche au travail ! Ce sera un élément clé pour éviter les situations de passager clandestin.

Que fait-on ensuite ?

Commencez par prendre conscience que vous et votre binôme pouvez avoir une confiance totale l’un en l’autre, et pour faire ça, partagez-vous TOUS vos documents (pas forcément de manière exclusive bien sûr) en faisant un drive. Le drive est un outil vraiment utile en ce qu’il permet de tout se partager de manière simple et rapide, mais également de modifier en temps réel les fichiers. Ensuite, identifiez chacun vos forces et vos faiblesses (il est vrai que des profils complémentaires constituent un avantage, mais n’est pas obligatoire), dans mon cas, j’étais plus à l’aise en maths, et lui en ESH, et nous nous sommes mutuellement beaucoup aidés ainsi !

Maintenant, c’est bon tout est prêt, il ne vous reste plus qu’à trouver votre dynamique de travail. Sur ce plan vous avez tout un panel de possibilités, et je vais donc vous donner quelques-unes d’entre elle, de manière non exhaustive n’hésitez pas, vous à en chercher de nouvelles. Essayez enfin, quand vous travaillez ensemble, de privilégier des activités utiles aux deux personnes.

Tous les deux ensembles vous pouvez :

  • Vous faire réviser des cours, (philo, géopo, ou ESH), une séance de questions réponses de 1H chacun son tour sur, les auteurs, les chiffres les concepts abstraits et j’en passe… La veille d’un DS, c’est bien pour se rassurer quand l’heure n’est plus à l’apprentissage mais à la révision. C’est aussi une très bonne façon de se remettre au boulot quand on n’arrive pas à être posé devant sa feuille et apprendre (le dimanche après-midi, en plein hiver où il fait moche par exemple). C’est ludique, et ça aide vraiment ! L’idéal est alors de planifier des sessions de ce type à l’avance pour s’interroger, (exemple : tous les dimanche soir, on se fait une heure pour s’interroger sur le cours d’éco de la semaine)
  • S’entraîner aux oraux! Eh oui, car contrairement à ceux qui ont intégré en 2020, vous ne couperez pas aux oraux et souvent, les profs de langue, entre les oraux et les écrits sont débordés et ne peuvent pas nous attribuer énormément de colles. Si l’expertise de votre comparse est moindre que celle de votre prof, s’entraîner à faire des oraux aide beaucoup déjà à la compréhension d’articles (pleins d’annales d’oral sont disponible sur le net, notamment sur le site de l’ESCP) mais aussi et surtout à fluidifier votre langue et vous mettre plus à l’aise. Chose non négligeable puisqu’elle rentrera dans une part importante de votre notation au concours
  • Réviser du vocabulaire à deux, ce qui a les mêmes avantages que pour les cours
  • Travailler sur un sujet de maths ensemble, et dans les cas d’annales parisiennes, se creuser la tête à deux sur une question difficile peut sérieusement aider à développer vos capacités et à envisager les problèmes de manière différente ce qui est un point essentiel dans la réussite de cette matière

Chacun de votre côté, vous pouvez :

  • Partager le fichage, c’est le gros avantage du binôme, car avec votre camarade, vous pouvez définir un format de fiche, clair, qui correspond à vos attentes mais surtout vous avez a priori une garantie de qualité, et de travail fait. C’est surtout très puissant lorsqu’il s’agit des fiches de civi en langue. J’avais, pour ma part fait toutes celles d’anglais, et lui toutes celles d’espagnol ce qui nous permit un gros gain de temps à l’aune des écrits.
  • Faire le travail « de détail» ce que j’appelle le travail de détail, c’est ce qui vient après quand le cours est su, et que l’on n’a malheureusement pas le temps de faire. Typiquement, chercher des auteurs méconnus en éco pour compléter son cours… À deux, vous pouvez facilement et sans trop y passer de temps vous constituer des fiches de références en plus, qui sortent d’articles de manuel, très complètes. Là encore avec une garantie de qualité !
  • Ficher de l’actualité. À l’approche des concours il est très important d’être assez incollable sur l’actu (pour l’écrit comme l’oral). Donc les trois semaines avant, une fiche qui reprend les grands enjeux du moment est très utile, tant en géopo qu’en éco ou pour les entretiens de personnalité. Cette fiche chacun la rempli en direct dès qu’il a lu son article et à laquelle on y accède rapidement !

Les possibilités sont encore nombreuses, et ce n’est qu’une infime partie que je vous ai présenté. Maintenant c’est à vous de trouver les méthodes qui vous correspondent le mieux à vous et votre binôme

En collocation, ou pour tout ce qui n’est pas relatif au travail 

Votre binôme n’est pas seulement un collègue, mais bien un ami, et c’est là aussi la puissance du binôme. En collocation, vous pouvez partager un mode de vie commun, vous confier sur vos angoisses, discuter travail, ou vous changer les idées à deux. De manière plus générale votre binôme peut aussi être, à certains moments, un binôme de chill ! Oui oui, pourquoi se limiter au travail quand on peut aller plus loin. C’est beaucoup moins culpabilisant de faire une pause à deux que à un, et ça pose aussi un bon cadre de travail. En plus, si vous habitez à deux, une pause jeux de société est un très bon moyen de se changer les idées ! Dernière chose, quand on désespère un soir où l’on arrive à rien voir, son binôme dans la même situation, et s’arrêter tous les deux, est vraiment extrêmement soulageant !

En substance donc, je ne peux que vous encourager à former des binômes et espère que vous trouverez chaussures à vos pieds !

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Etienne Rouxel