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L’actualité de décembre en Amérique latine

Sommaire

Les élections présidentielles chiliennes :

Dimanche 19 décembre, Gabriel Boric, candidat de la gauche, a remporté le second tour de l’élection présidentielle (56% des voix), devant son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast.

Dans un pays gouverné par le centre droit et le centre gauche depuis la fin de la dictature il y a 31 ans, Gabriel Boric apparait comme un nouveau souffle pour la politique chilienne, axant son mandat sur davantage de justice sociale dans un pays particulièrement inégalitaire. Ce dernier entend promouvoir une grande réforme fiscale pour faire participer les plus riches à son programme de meilleur accès à la santé, à l’éducation et à la création d’un nouveau système de retraite, aujourd’hui entièrement privé.

C’est ainsi une victoire très largement acclamée dans les rues de Santiago, certains redoutant un retour du « pinochétisme », époque admirée par la droite chilienne. D’autant plus lorsque l’on sait que le second candidat, José Antonio Kast avait déclaré qu’en cas de défaite, il ne reconnaitrait pas la victoire de son adversaire si l’écart entre les deux candidats était inférieur à 50 000 voix. Finalement, ce sont un million des voix qui les séparent. Mais au-delà des frontières chiliennes, c’est également une victoire accueillie avec beaucoup enthousiasme. De Cuba à l’Argentine, en passant par le Mexique, le Nicaragua, le Venezuela et le Pérou, les gouvernements de gauche d’Amérique latine ont exprimé leur satisfaction à la victoire de M. Boric. Le président sortant, Sebastian Piñera, a lui aussi félicité dans une discussion vidéo le nouveau chef de l’État élu qui entrera en fonction à sa place le 11 mars.

C’est ainsi un triomphe qu’enregistre la coalition de gauche, dont est membre le Parti communiste, dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990 entre deux candidats aux projets de société diamétralement opposés.

 

Les élections honduriennes :

Marqué par la corruption et un recul démocratique, le Honduras a pris un virage à gauche en élisant Xiomara Castro, candidate du Parti liberté et refondation (gauche), première femme présidente du pays. Dans un contexte d’affaiblissement du pays par la pauvreté (62% de la population), le chômage, la corruption, le narcotrafic, la violence et le Covid, la nouvelle élue entend bien réduire la corruption et aura pour mission de restaurer une démocratie imparfaite.

En effet, depuis quelques années et particulièrement en 2021, on assiste à un véritable exode du peuple hondurien vers les États-Unis. Rien qu’en 2021, ce sont environ 400 000 Honduriens (quasiment 2% de la population), qui ont risqué l’aventure.

Succédant à Juan Orlando Hernandez, un ultraconservateur soupçonné de malversations, dont le frère a été condamné à la prison à perpétuité pour trafic de cocaïne, Xiomara Castro représente ainsi une opportunité pour restaurer le sens de l’État.

Dans un contexte de flux migratoires effrénés en direction des États-Unis, on comprend donc mieux l’intérêt porté par l’administration Biden à la nouvelle présidente. D’autant plus lorsque l’on sait que Xiaomara Castro est l’épouse de l’ancien président hondurien, Manuel Zelaya (2006-2010), dont le renversement par un coup d’État n’avait pas été dénoncé par Washington. De plus, diminuer les flux migratoires avant les législatives des midterms (novembre 2022) leur permettrait de tarir le discours des républicains. Ceux-ci accusent en effet les démocrates de faiblesse et d’incompétence, en ciblant la vice-présidente, Kamala Harris, chargée par Joe Biden de superviser la crise des migrants.

 

Référendum sur la révocation du président mexicain, Andres Manuel Lopez Obrador (AMLO) :

La loi mexicaine prévoit d’organiser un référendum sur la continuité du mandat présidentiel : pour ça, les citoyens peuvent demander une consultation pour la révocation du mandat présidentiel, à la condition de disposer des signatures d’au moins 3 % des électeurs enregistrés, répartis dans au moins dix-sept États mexicains. La question suivante sera alors posée aux citoyens lors de ce référendum : « Êtes-vous d’accord pour que (untel), président des États-Unis du Mexique, voie son mandat révoqué pour perte de confiance, ou qu’il demeure à la présidence de la République jusqu’à son terme ? »

Ainsi, très populaire depuis son élection en 2018, le président Lopez Obrador, a demandé la tenue de ce référendum sur son maintien ou non à la tête de l’État jusqu’à la fin de son mandat unique de six ans en 2024.

Seulement, vendredi 17 décembre, l’institut national électoral (INE) a porté un coup d’arrêt au projet, invoquant un manque de budget. Lopez Obrador dénonce ainsi des « tactiques dilatoires », et une association proche du gouvernement « que siga la democracia » déplore « une atteinte de l’INE contre la démocratie au Mexique ».

Finalement, renversement de situation, jeudi 22 décembre, la Cour suprême a ordonné mercredi à l’Institut national électoral (INE) de maintenir le référendum. C’est donc une victoire pour Lopez Obrador, véritable adepte des consultations populaires.

 

Le Salvador effectue une saisie record de 4,1 tonnes de cocaïne dans l’océan Pacifique :

Le 20 novembre déjà, les autorités salvadoriennes avaient saisi 2,5 tonnes de cocaïne d’une valeur de 62,5 millions de dollars lors d’une opération dans l’océan Pacifique. Quatre Equatoriens, trois Mexicains et deux Colombiens avaient été arrêtés à cette occasion.

Mais lundi 27, le Salvador a saisi 4,1 tonnes de cocaïne lors d’une opération dans l’océan Pacifique au cours de laquelle cinq Colombiens et deux Equatoriens ont été arrêtés. Le montant total est estimé à environ 103.900.000 dollars. 

Selon le président, il s’agit de « la plus grande saisie de drogue » effectuée dans le cadre du Plan de contrôle territorial, du nom de la stratégie de sécurité et de lutte contre la criminalité de son gouvernement.

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Clementine Tahir
Actuellement à l'EDHEC après trois ans de prépa, j'espère pouvoir vous aider à intégrer l'école de vos rêves.