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Israël-Palestine, des tensions calmées ?

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En mai 2021, un conflit de 11 jours avait opposé le Hamas à l’État d’Israël, à la suite de manifestations réprimées violemment par l’État hébreu. Après ce conflit, un cessez-le-feu avait été instauré entre les deux partis. On pouvait alors croire à une désescalade des tensions entre les belligérants.

Toutefois, le 7 avril dernier, un attentat par un activiste du Hamas a eu lieu dans le quartier de Dizengoff, à Tel-Aviv. Cette attaque a fait deux morts et sept blessés. Il semble dès lors que ces tensions, soi-disant éteintes, se soient renforcées dernièrement. Ou peut-être n’avaient-elles jamais disparu…

Les tensions s’étaient calmées dernièrement

Depuis la fin du conflit de mai 2021 entre l’État d’Israël et le Hamas, il semble que les deux mouvements fassent de plus en plus en sorte de maintenir le processus de paix. L’État hébreu a ainsi délivré 7000 permis de travail dans la bande de Gaza en septembre 2021, puis 3000 de plus en octobre de la même année. L’objectif de ces mesures était de lutter contre le chômage de masse dans ce territoire palestinien, et ainsi de calmer la potentielle rancœur des Palestiniens envers l’État hébreu.

De la même façon, le gouvernement israélien a cherché à donner plus de libertés aux Palestiniens de la bande de Gaza pour ne plus que ceux-ci se sentent colonisés par le gouvernement en place. Ils leur ont ainsi accordé une zone de pêche plus grande qu’auparavant. De telles mesures avaient toujours pour objectif de permettre une coexistence pacifique des deux peuples.

Enfin, et pas des moindres, l’État hébreu a aussi, à la suite du conflit de mai 2021, accordé plus de droits au gouvernement de Gaza, à savoir au mouvement du Hamas, en leur accordant de recevoir des fonds envoyés par le Qatar. Ces fonds s’élevaient à hauteur de 30 millions de dollars américains. En accordant cette aide économique, ils accordaient plus de capacités d’action au Hamas, ce qui a eu pour objectif de calmer leurs penchants indépendantistes.

Lire plus: Historique du conflit

Les tensions reprennent

Pourtant, malgré ces mesures censées calmer les ardeurs du Hamas, différents attentats ont pu être recensés ces dernières semaines. Ainsi, le 22, le 27, et le 30 mars, puis le 7 avril, 4 attaques terroristes ont pu être recensées, et ont coûté la vie à un total de quatorze personnes. Tous ces évènements sont affiliés au Hamas. Nous pouvons voir ainsi que si les tensions s’étaient calmées, cela ne fût que temporaire.

De plus, il ne s’agit là que de la partie visible de l’iceberg. Effectivement, selon le gouvernement Israélien, 15 attaques terroristes du Hamas ont été déjouées ces dernières semaines. Il semble dès lors évident que la rancœur du Hamas à l’encontre de l’État hébreu n’a pas disparu.

Enfin, nous avons pu constater que l’attentat du 7 avril a été fêté par les populations palestiniennes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Le groupe palestinien de la Brigade des Martyrs d’Al-Aqsa a même déclaré, « l’opération Bizengoff est une réponse naturelle aux crimes de l’occupation contre le peuple palestinien ». Nous voyons ainsi que ce genre d’actions est soutenue par une partie du peuple palestinien, et que le Hamas n’est donc pas un groupe isolé à clamer l’injustice de la situation palestinienne en Israël.

Lire plus: Origines du conflit

La situation est toujours restée instable

Cette reprise des violences récente peut en réalité s’expliquer par le fait que les tensions n’aient jamais vraiment disparu. En effet, lorsqu’on regarde l’Histoire du Hamas, on réalise que ce « mouvement de résistance islamiste » a été fondé sur un objectif de « lutte armée contre Israël qu’il voit comme un État colonial en Palestine » selon Tareq Baconi. Le parti refusait donc à l’origine tout dialogue avec l’État d’Israël. En conséquence, il s’opposait radicalement aux accords d’Oslo.

 

Toutefois, le parti a beaucoup évolué depuis sa création. Il est par exemple arrivé au pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, ce qui l’oblige à avoir une relation avec l’État d’Israël, dans la mesure où ce territoire palestinien n’est pas indépendant. En 2017, le parti reconnaissait ainsi les frontières de 1967 concernant la séparation d’Israël et de la Palestine, ce qui marque une évolution sérieuse de ses objectifs. Pour autant, son idéologie reste très opposée à l’État hébreu, puisqu’en 2017, le parti se définissait comme antisioniste (contre l’État Juif).

De plus, en novembre 2021, soit après la signature du cessez-le-feu entre l’État d’Israël et le Hamas, le mouvement palestinien a assassiné un guide touristique Israélien. Nous voyons donc que les attaques du Hamas contre l’État d’Israël n’ont jamais réellement cessé, et que les tensions dans la région ne sont toujours pas prêtes de se calmer.

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Robin Petyt