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L’économie du partage, une alternative au capitalisme ?

Sommaire

Depuis une petite décennie, l’économie du partage, (aussi appelée économie collaborative) gagne du terrain à vitesse grand V, dans un contexte inflationniste, cette vision de la consommation à tout pour prendre d’avantage d’ampleur, voyons cela ensemble !

 

L’économie du partage : explication

Le ministère de l’économie et des finances défini l’économie du partage comme « un mode novateur de consommation en matière d’échanges sur des plateformes d’offres de biens et de services entre particuliers ».

Ce partage fut possible grâce notamment au développement du numérique, qui a ouvert des perspectives importantes en écho à l’intérêt grandissant des consommateurs.

 

Ainsi, l’économie collaborative se retrouve dans bon nombre de secteur : le transport (BlaBlaCar, Uber), le logement (Airbnb) ou le textile (Vinted) par exemple ! Selon un rapport du Sénat paru en 2016, l’économie du partage a, dans le monde, représenté 28 milliards d’euros de transactions sur l’année, un montant qui a presque doublé par rapport à 2015 (15 milliards d’euros).

En 2025, cela pourrait atteindre 572 milliards d’euros, soit une multiplication par 40 en dix ans !

 

Les plateformes collaboratives, en France et dans le monde.

 

En France

 

1 français sur 2 a déjà acheté ou vendu un bien sur internet en 2015.

5% des Français tirent la moitié de leurs revenus mensuels de l’économie collaborative (Vinted ou Airbnb notamment !).

13 euros : c’est la valeur moyenne d’une transaction sur Leboncoin.

Monde

 

9000 start-ups sont actives sur le marché mondial de la consommation collaborative.

La France et les états unis et l’Allemagne sont les leaders mondiaux.

15 milliards d’euros : c’est la valeur estimée du marché mondial de la consommation collaborative en 2015.

Donnée provenant d’un rapport de PPA business school sur l’économie collaborative.

 

Exemples et données de 3 entreprises de l’économie du partage.

  Airbnb Blablacar Uber
Date de création

Ville

Valorisation

Nb de salariés

 

Pays

Autre

2008

San Francisco

86 milliards de $ en 2021

1000 en 2014 / 7500 en 2019 et 5600 en 2021

192 pays

 

2006

Paris

1,6 milliards d’euros

350

 

22 pays

100M d’utilisateurs

2009

San Francisco

83 milliards de $

150 / 30 000 chauffeurs

51 pays

 

 

 Comment l’économie du partage affecte-t-elle les secteurs d’activité ?

  • La finance : En 2016, les sommes collectées sur les plateformes de crowdfunding représentaient 34 milliards de dollars contre 2,7 en 2012.
  • L’automobile : Une voiture est utilisée moins d’une heure par jour en moyenne et le covoiturage a augmenté de 20% entre 2010 et 2012.
  • L’hôtellerie : 80% des voyageurs louent chez un particulier. Les loueurs sur Airbnb gagnent en moyenne 3600 euros/33jours par an au royaume uni. Ils constituent donc une concurrence directe aux hôtels.
  • La musique : les revenus issus du numérique représentent pour la première fois en 2013, 50% du CA du commerce et de l’industrie du disque au royaume uni. 406M de personnes utilisent Spotify en 2022.

 

En fait, l’économie du partage bénéficie de quatre piliers qui façonnent son succès. Voyons cela ensemble !

 

Les quatre piliers de l’économie du partage.

•    Économique (moins couteux…)

•    Écologique (vinted/blablacar sont des alternatives moins polluantes).

•    Solidarité et convivialité (nouvelles rencontres notamment...)

•    Numérique (internet centralise les offres et peut s’avérer être plus ergonomique).

 

Une économie aux multiples visages.

En fait, le partage et la collaboration peuvent s’avérer être des concepts très différents, et le modèle économique lié peut l’être tout autant. Par exemple, la SPA souhaite encourager l’adoption et fonctionne grâce aux dons reçus, tandis que Vinted encourage la réutilisation face aux dérives de la Fast-Fashion, tout en étant une entreprise à but lucratif !

 

Ainsi, l’économie du partage constitue-t-elle une alternative ?

On peut en douter. En effet, les piliers actuels de ce mode de consommation conviennent bien à des jeunes célibataires ayant du temps devant eux afin de dénicher des bonnes affaires (économiquement ou socialement parlant), mais pas à des familles.

L’économie du partage à été crée dans un but précis : réparer les maux provoqués par le capitalisme, et c’est en ce sens qu’il parait improbable d’assister à un remplacement complet.

 

Des dérives inévitables ?

Alors que l’économie collaborative était, comme précisé ci-dessus, censée réparer les maux du capitalisme, il semblerait qu’elle ait façonné les siens. En effet, l’ubérisation de la société est tout sauf un mythe et nous assistons à une explosion du nombre de « petits boulots » ou « odd jobs ». Nombreux sont les abus au sein de ces professions qui ne sont pas encadrées par un contrat et qui jouissent d’un flou juridique avec une efficacité rarement vue et des manœuvres de lobbying intenses, au sein même des instances gouvernementales.

Lire plus : l’article du monde sur les « uber files » dévoilés par le Guardian.

Lire plus : les crises liées au capitalisme

Quoi qu’il en soit, ce thème peut être tout à fait utile lors d’une réflexion argumentée en économie, une colle, ou alors simplement pour la culture générale !

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