Alors que des rumeurs d’une nouvelle réforme des classes prépas EC se propagent parmi les professeurs de CPGE, l’APHEC (Association des Professeurs des prépas EC) a décidé de sonder ces derniers sur le principe et les pistes d’une réforme ECG pour la rentrée 2024.
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Vers une nouvelle réforme des classes prépas ?
L’APHEC demande au gouvernement de ne pas imposer une nouvelle réforme
Rappelons que la nouvelle réforme prévoyait de réduire considérablement les heures de mathématiques, d‘ESH et de Culture Générale au profit de nouvelles spécialités, telles que Informatique et Data, Développement durable et transition écologique dans le monde, etc.
Face à ces nouvelles annonces, l’APHEC a décidé de sonder les directeurs et professeurs de prépa. Sur les 817 professeurs interrogés, 60% s’opposent à une nouvelle réforme. Il en est ressorti que ces derniers étaient contre :
- La fin de l’équilibre entre les quatre piliers de cette formation pluridisciplinaire : les langues vivantes, la culture générale, les mathématiques et les sciences humaines
- La suppression de postes de professeurs de CPGE : ils refusent en particulier les sous-services qui auraient notamment pour conséquence une forte diminution de leurs revenus et une précarisation de leur statut
- Les inégalité entre les lycées comportant des CPGE : la modularité ne pourrait conduire qu’à creuser les inégalités entre les établissements, donc entre les territoires
En sachant que la précédente réforme n’a que deux ans, elle n’a pas encore eu le temps de faire ses preuves. Ce faisant, le gouvernement lance une réflexion pouvant conduire à une nouvelle réforme précipitée sans réelle évaluation de la précédente ni même attendre les effets des ajustements du lycée qui entreront en vigueur en 2023.
Les professeurs de CPGE proposent une revalorisation de la prépa
Pour les professeurs de CPGE, une relance de l’attractivité de la filière ne peut passer par une déstabilisation des disciplines qui ont fait leurs preuves. L’excellence de la formation et le rôle d’ascenseur social que les CPGE jouent du fait de leur gratuité, sont reconnus. Cependant, les lycéens et leur famille s’interrogent sur l’intérêt de passer par une classe préparatoire pour accéder aux grandes écoles qui ont en effet multiplié les autres voies d’accès. Une réforme seule de la structure des deux années d’ECG n’améliorera donc pas le recrutement.
Ainsi, 40% des professeurs sont ouverts à une nouvelle réforme sous les conditions suivantes :
- L’attribution par les écoles du grade de Licence en fin d’année pré-master, de manière à rétablir un équilibre avec les bachelors qui, eux, bénéficient de ce grade
- Une meilleure identification de la valeur ajoutée des CPGE et de leur reconnaissance dans les parcours des étudiants issus de CPGE dans les grandes écoles
- La diversification des débouchés à l’issue d’une CPGE ECG à l’instar d’autres filières
L’APHEC demande que le gouvernement d’une part et les écoles d’autre part mettent en œuvre une véritable campagne de promotion des CPGE à travers tout le pays.
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