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Chine : Direction FUTUR

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Chine : Le FUTUR ou rien

Il y a quelques semaines, nous étions invités par Audencia à passer 1 semaine en Chine, à Hong Kong et Shenzhen, deux mégapoles chinoises de renommée internationale.

Hong Kong est principalement connue pour être une place financière de rang international (elle figure régulièrement sur le podium mondial des marchés financiers les plus attractifs). Ses immenses buildings à perte de vue, bien visibles depuis la fameuse Baie de Hong Kong renvoient une certaine image de puissance et d’ouverture au libéralisme, un état d’esprit clairement ancré dans les mentalités de la ville (Clément Brumeaux de la CCI France à Hong Kong nous disait clairement : « ici, le business passe avant tout », bien avant le souci écologique d’ailleurs).

Shenzhen, quant à elle, est plutôt réputée pour être un pôle technologique qui se développe à vitesse grand V. Totalisant pas moins de 12.5 millions d’habitants, on décrit souvent cette mégapole comme la Silicon Valley chinoise, un vaste territoire qui héberge en effet les sièges sociaux de quelques grands noms de l’innovation à la chinoise tels que Tencent (qui gère WeChat, rien que ça), China Resources  (conglomérat chinois figurant à la 86ème place des plus grosses entreprises mondiales selon le Global Fortune 500 en 2017) ou encore BYD qui n’est autre que le premier producteur mondial de voitures électriques, devant la marque Tesla d’un certain Elon Musk.

Ces 2 pôles majeurs de l’économie chinoise suffisent à eux seuls à s’interroger sur la place grandissante de l’Empire du Milieu dans l’échiquier mondial. On vous en dit plus sur les entreprises visitées, les projets qui nous ont été présentés et les ambitions totalement dingues de Xi Jinping concernant la Chine.

 

Le projet Greater Bay Area

Greater Bay Area fait référence au projet du gouvernement chinois de relier un ensemble de grandes villes chinoises telles que Hong Kong, Shenzhen, Macao, Guangzhou ou encore Dongguan. L’idée est d’intégrer toutes ces villes au sein d’une seule et même plateforme financière et commerciale. L’objectif est clair : rivaliser avec les plus grandes baies mondiales comme celles de San Francisco, Tokyo et New York en comptant sur les atouts de chacune des villes qui prennent part au projet.

En quelques chiffres : on parle d’un marché de 80 millions d’habitants qui devrait s’ouvrir dans les années à venir, avec une population globalement éduquée et disposant d’un solide pouvoir d’achat. Il s’agit d’une zone qui pèserait pour environ 12.5% du PIB chinois (2016) et qui couvrirait quelques 56 500 km2

La Greater Bay Area reposera donc principalement sur la puissance financière et maritime de Hong Kong, l’innovation de Shenzhen, le tourisme de Macao (avec ses fameux casinos notamment) et la spécialisation informatique de Dongguan.

Quelques réalisations concrètes ont déjà émergé de ce projet. Nous avons par exemple eu l’occasion d’emprunter une ligne de train express reliant Hong Kong à Shenzhen en seulement 13 minutes ! Un bolide avec une vitesse de pointe frôlant les 350 km/h tout de même.

Nous vous présentons ci-dessous quelques entreprises chinoises de renommée mondiale qui ont bien accepté de nous ouvrir leurs portes et de nous parler de leur vision de long terme.

 

BYD ou l’art de conjuguer le transport au futur

BYD (Build Your Dreams) est un groupe chinois d’automobile basé à Shenzhen. A sa création en 1995, l’entreprise est d’abord spécialisée dans les batteries, un secteur dont elle détient d’ailleurs la majorité des parts de marché mondiales (65% des parts). En 2003, l’entreprise choisit de se diversifier et de se lancer dans la production automobile. Aujourd’hui, elle est présente dans plus de 200 villes (implantée à Facebook et à Stanford entre autres).

Toutes les équipes de BYD sont animées par un double objectif, qui guide chacune de leurs décisions : la lutte contre la pollution et la lutte contre la congestion (les bouchons sont très fréquents en Chine).

Au cours d’une conférence à laquelle nous avons été conviés sur leur site, nous avons demandé en quoi BYD se démarquait d’une entreprise comme Tesla sur le marché des voitures électriques. La réponse  : « Notre entreprise s’est construite autour de la production de batteries. Nous avons donc développé une véritable expertise dans ce domaine qui nous permet d’utiliser nos propres batteries pour nos voitures. Cela facilite grandement la relation client étant donné que nous pouvons leur répondre très rapidement en cas de  problème avec nos modèles et nous ré-adapter très vite par la suite. Nous évitons au maximum de passer par des sociétés extérieures. »

Et de fait, si la réussite de ce groupe repose bien sur une chose, c’est le développement habile de sa stratégie d’intégration verticale. A titre d’exemple, BYD a pris une participation à hauteur de 18% dans la plus grande mine de lithium de Chine : Zhabuye Lithium.

Et les résultats sont plus qu’honorables. Le graphique ci-dessous nous montre le nombre de ventes de véhicules électriques dans le monde en 2018, un graphique qui place clairement BYD et Tesla en pôle position.

Pour lutter contre la congestion en ville, BYD s’est lancée dans un pari fou : développer tout un système de transport citadin sur des rails surélevés. Retenez donc les noms du SkyRail (entre 10 000 et 30 000 passagers par heure) et le SkyShuttle (6 000 passagers par heure). Les avantages ? Le coût de construction est faible (1/5ème du coût du métro), l’implantation en ville est plus facile (période de construction 2/3 plus rapide que le métro). Ces trains utilisent les batteries BYD, ils sont autonomes, sans chauffeurs.

 

Ainsi, la ville d’Alexandrie (2ème plus grosse ville d’Egypte) a passé commande en 2017 pour la construction dudit SkyRail, qui couvrira quelques 128 km.

  

Tencent

Tencent est le mastodonte de l’Internet chinois. Véritable leader dans le secteur des technologies en Asie, l’entreprise pesait en 2017 presque 500 Milliards de $ (valorisation boursière), avec un chiffre d’affaires de 9.8 Milliards de $. Mais comment retrouve-t-on Tencent au quotidien sur tout le territoire chinois ? 

Avant tout, rappelons que les sociétés américaines comme Facebook, Snapchat, Youtube ou Instagram sont bloquées par le gouvernement chinois, qui en profite pour miser sur ses propres champions nationaux.

La vitrine de Tencent est son application WeChat, l’équivalent de Facebook Messenger qui compte tout de même plus d’1 milliards d’utilisateurs actifs par mois. Une grosse valeur ajoutée de cette solution réside en un système de paiement intégré (il est par exemple courant de payer une voiture avec WeChat) qui met tout le monde d’accord en Chine.

La plateforme de streaming Tencent Video compte environ 45 millions d’abonnés payants et est le numéro un du streaming vidéo en Chine. 

Autre fait qui fait sourire : Tencent est actionnaire de… Snapchat ! En effet, en 2017 le géant chinois a pris une participation à hauteur de 12% dans le capital de l’entreprise américaine. Argument intéressant pour démontrer à quel point les économies sont dépendantes, dans le fond, les unes des autres : alors que Snapchat perdait jusqu’à 20% en Bourse en 2017, l’annonce de l’arrivée de Tencent à son capital quelques minutes plus tard a permis au titre Snapchat de retourner à la hausse de 1.2% en avant-bourse à Wall Street.

Pour finir avec une actualité très récente : le jeudi 04 Avril 2019, Tencent a annoncé avoir levé 6 Milliards de $. Cette levée obligataire, en dollars, représente la plus grosse vente en Asie (Japon excepté) jusqu’à présent pour cette année 2019.

L’éducation en Chine : entre réalisme et ambition

Gardons quand même en tête que si la Chine semble se développer à toute allure, c’est aussi grâce au développement d’un système éducatif exigent et qualitatif. Si les universités chinoises ne figurent pas encore en tête des classements internationaux et restent encore loin derrière les grandes institutions américaines et britanniques, la Chine peut se targuer de compter quelques établissements bien réputés en Asie.

Le pays est le plus performant dans le groupe des BRICS. Ainsi, parmi les 10 premiers établissements classés par le célèbre QS Rankings, 7 sont chinoises. 

Ces efforts dans l’éducation de sa population s’inscrit dans une démarche de consolidation de ses acquis et d’une recherche toujours plus accrue de montée de gamme. L’objectif pour la Chine est d’évoluer. Il s’agit de se débarrasser de son image de pays-atelier pour devenir LE pays-laboratoire, où règnent innovations et opportunités commerciales.

Ainsi, de nombreuses universités sont créées et cherchent à atteindre l’excellence en misant sur d’immenses campus implantés en plein coeur d’écosystèmes porteurs. Nous avons eu la chance de nous rendre sur l’un d’entre eux, à la Shenzhen University, qui abrite la joint-venture Shenzhen Audencia Business School.

Pour l’école française, il s’agit de développer son influence en Asie et de placer ses étudiants au plein centre de l’activité commerciale de la Chine. On ne parle pas de simple campus à l’étranger, mais d’un véritable développement conjoint de deux institutions sur le sol chinois, mêlant étudiants français et chinois. 

Pour Shenzhen University (autour de 35 000 étudiants), un tel rapprochement permet de pouvoir monter en grade et de bénéficier de la renommée d’Audencia Business School. En effet, les universités chinoises sont elles aussi à la recherche des fameuses accréditations internationales, ce qu’Audencia possède depuis de nombreuses années déjà avec la tant-convoitée triple-couronne (AACSB, EQUIS, EMBA) qui ne concerne que 1% des business schools mondiales.

 

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Benjamin Hautin
Etudiant en Finance, Stratégie et Médias, je gère principalement des relations avec les Grandes Ecoles et du contenu en culture générale. En parallèle étudiant à Sciences Po Paris et à emlyon business school.