Le contexte géopolitique actuel particulièrement tendu démontre plus que jamais que la Chine est un acteur crucial sur la scène internationale. Voici donc une deuxième partie sur les références à utiliser pour un sujet concernant la Chine.
La politique chinoise depuis le début du XXIe siècle
La Chine aujourd’hui, Paul André, 2014
Dans cet essai, Paul André livre une analyse du modèle de développement chinois. Il reprend l’expression de Joshua Cooper Ramo, le consensus de Pékin. Il correspond à un modèle qui privilégie en priorité le développement d’infrastructures pour générer des investissements et amener un développement économique.
Paul André souligne également la place importante qu’occupe le pouvoir au sein de l’économie chinoise. Il a favorisé certains domaines clé afin de mener ce développement économique. Par exemple, il a accordé de nombreuses aides aux secteurs industriels stratégiques. Il a aussi aidé les industries de haute technologie pour leur permettre d’exporter leurs produits. Ceci a permis de se positionner sur le marché mondial des produits technologiques et d’en devenir le leader. En effet, deux tiers des télévisions et des ordinateurs étaient produits en Chine en 2014.
Par ailleurs, l’aide de l’Etat a contribué à la création d’emplois compétitifs dans le secteur privé. On voit donc que ces aides visent avant tout à devenir une puissance économique et à dépasser des Etats concurrents sur le plan technologique.
L’auteur explique que dans le secteur des hautes technologies, l’importation de produits nécessaires à l’industrie pèse aussi lourd que l’exportation des produits finis. A l’époque où cet essai a été publié, la Chine se contentait donc d’être un lieu d’assemblage de ces produits. Elle était un lieu d’assemblage privilégié car elle possède un avantage comparatif sur le coût de la main d’œuvre qualifiée, qui est moins chère que dans les pays occidentaux. Cependant, aujourd’hui, elle est plus qu’un lieu d’assemblage. Elle développe ses propres technologies grâce à des centres de recherches.
Rouge vif, l’idéal communiste chinois, Alice Ekman, 2020
Alice Ekman retrace la politique de la Chine depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2012. Cet événement a marqué le retour de la pensée maoïste au sein du gouvernement. Le nouveau dirigeant avait donc pour ambition de développer la Chine de manière rapide et par grands bonds.
Désormais, la Chine occupe de nouveau une place centrale dans l’économie mondiale. En devenant la première puissance économique, elle a profité de ce poids commercial afin de le transformer en poids militaire et politique. Elle se présente comme une puissance révisionniste qui veut transformer l’ordre mondial et proposer un système alternatif, où le monde ne serait plus dominé par les puissances occidentales.
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La Chine à la conquête du monde
Demain la Chine : guerre ou paix ?, Jean Pierre Cabestan, 2021
Dans cet ouvrage, Jean Pierre Cabestan décrit tous les risques qui découlent de la politique expansionniste chinoise. Il identifie quatre zones majeures où il existe un risque de conflit, à savoir Taiwan, la mer de Chine du Sud, la frontière avec l’Inde, ainsi que les îles Senkaku.
Ces risques sont accentués par plusieurs vecteurs. L’armée chinoise se modernise de manière accélérée, afin d’augmenter les capacités de défense, mais également d’attaque de l’Etat. On remarque une montée du nationalisme, qui s’explique entre autres par la hantise du déclin et la rivalité idéologique avec les Etats-Unis.
Ainsi, il y a plusieurs facteurs qui présagent une politique expansionniste agressive. Jean Pierre Cabestan déclare que “la stratégie de Pékin consiste à encercler le Nord par le Sud“. Ceci signifie que la Chine est en train de tisser un réseau d’alliances avec les pays du Sud. Ces alliances lui permettent de gagner en influence et de se placer en leader dans un monde où la puissance des Etats occidentaux s’effrite peu à peu. La Chine se revendique donc à la tête d’un mouvement qui vise à instaurer un nouvel ordre mondial.
La Chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir, Serge Michel et Michel Beuret, 2008
Dans cet essai, Serge Michel et Michel Beuret développent le concept de Chinafrique. Ce terme désigne la stratégie d’influence que développe la Chine en Afrique. Ceci passe avant tout par des investissements massif dans plusieurs secteurs, notamment les matières premières.
La Chine ne prend pas en considération la situation politique ou sociale des pays avec lesquelles elle entretient des relations bilatérales. Elle s’accommode donc des régimes dictatoriaux et ne demande aucune réforme sociale en échange de ses investissements. Le continent africain devient donc un espace stratégique, avec une ruée sur les ressources naturelles abondantes qu’il possède.
Silent invasion : China’s influence in Australia, Clive Hamilton, 2018
Cet essai retrace les relations bilatérales qu’entretiennent la Chine et l’Australie. L’auteur se concentre notamment sur les tentatives de la Chine d’étendre son réseau d’espionnage et son influence dans le pays. Ceci provoque, selon Clive Hamilton, une “érosion de la souveraineté australienne“. On voit donc que la Chine tente d’être présente chez ses voisins, afin d’affirmer son pouvoir dans la région.
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