L’Inde, cinquième économie mondiale, est un acteur de plus en plus important sur la scène mondiale. En prenant la présidence du G20 en 2020, l’Etat a montré sa volonté de s’affirmer à l’internationale. Voici donc quelques références à utiliser pour un sujet concernant l’Inde.
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L’organisation politique et territoriale de l’Inde
Un milliard à nourrir : grain, territoire et politique en Inde, Frédéric Landy, 2006
Dans cet essai, Frédéric Landy s’intéresse à la production agricole de l’Inde. Dans les années 1960, le pays a connu une révolution verte, qui a permis d’accroître sa production globale. Cependant, cela a également contribué à l’accroissement de disparités régionales. Certains agriculteurs ont bénéficié des crédits à taux réduits et de la mécanisation de l’équipement encouragés par l’Etat. D’autres, au contraire, se sont endettés sans réussir à résister à la concurrence des exploitations plus grandes.
Frédéric Landy livre ensuite une analyse de la situation actuelle en Inde (au début des années 2000 au moment où l’ouvrage est publié). Il conclut que la production agricole croît moins que la population, ce qui pourrait engendrer des famines. De plus, une partie de la population rencontre des difficultés d’accès à cette production agricole.
La révolution verte a permis de mieux approvisionner des régions isolées. Elle a également permis de constituer des stocks stratégiques en cas de moments de crises. Cependant, il existe encore de nombreuses disparités dans l’accès aux produits des récoltes agricoles.
L’Inde de Modi, national-populisme et démocratie ethnique, Christophe Jaffrelot, 2019
Narendra Modi est à la tête de l’Inde depuis 2014. Christophe Jaffrelot analyse dans cet essai la politique du gouvernement Modi. En 2019, il a remporté de nouveau les élections avec une majorité absolue pour son parti, le BJP, un parti d’extrême-droite nationaliste hindou.
Avec cette élection, Christophe Jaffrelot estime que l’Inde est entrée dans le “troisième âge” de sa démocratie. Le premier âge correspondrait à celui qui a pris place lors du gouvernement du parti de Congrès. Il a joué un rôle essentiel dans la lutte pour l’indépendance de l’Inde et a dominé la vie politique du pays jusqu’en 1970. L’Inde était alors une démocratie conservatrice.
Après les années 1970, le pays a connu ce que C. Jaffrelot appelle une “démocratisation de la démocratie“. Ceci correspond au moment où les castes les plus basses ont pu accéder au pouvoir. Finalement, à partir de 2014, l’Inde s’est transformée en démocratie ethnique. Le nationalisme hindou conduit à l’éviction des minorités des espaces sociaux et politiques. Même si le régime reste démocratique, l’ethnie majoritaire (hindoue) a plus de droits. Ainsi, le gouvernement de Modi renie la tradition multiculturelle qui était importante dans le pays.
L’Inde sur la scène internationale
The India Way. Strategies for an Uncertain World, Subrahmanyam Jaishankar, 2020
Subrahmanyam Jaishankar est le ministre des Affaires étrangères indien depuis 2019. Dans cet ouvrage, il expose sa vision de l’Inde en tant qu’acteur géopolitique. Il vante notamment les vertus des idéologies nationalistes. Selon lui, ceci permet de renforcer l’unité du pays et d’aider à relever les différents défis qui se présentent. De plus, il permet aussi de se concentrer sur la manière d’exploiter son influence et ses capacités nationales. Ainsi, on voit que l’idéologie nationaliste est justifiée par des membres du gouvernement avec des raisons pragmatiques, malgré les dérives qu’elle engendre.
Subrahmanyam Jaishankar développe également le concept de “multi-alignement”. Il s’agit d’une vision de la politique étrangère qui consiste à servir au mieux les intérêts de son pays. Dans cette conception, l’Inde refuse de choisir son camp et se dit prête à pouvoir dialoguer avec tout le monde. Le ministre des Affaires étrangères écrit que “dans le prolongement du non-alignement, il est parfois utile de parler de multi-alignement. Il semble plus énergique et participatif qu’une position antérieure d’abstention ou de non-implication”.
Chindiafrique, Jean-Joseph Boillot et Stanislas Dembinski, 2013
Dans cet essai, les auteurs développent la notion de Chindiafrique. Il s’agit de la relation qu’entretiennent la Chine, l’Inde et l’Afrique. Selon Boillot et Dembinski, c’est une notion qui doit remplacer celle des BRICS. En effet, ces trois espaces vont concentrer les deux tiers des 15-25 ans d’ici 2030. L’importance de la jeunesse permettra donc de faire émerger un fort dynamisme économique.
L’Afrique apparaît comme un réservoir de terres arables, de matières premières et de main d’œuvre pour ces deux puissances. Cependant, les deux essayistes distinguent la manière d’agir de la Chine et de l’Inde lorsqu’il s’agit de leurs relations avec l’Afrique. La Chine est dans une logique étatique. Elle pousse à l’implantation d’entreprises publiques, afin de tisser des liens diplomatiques entre le gouvernement chinois et les différents Etats de la région.
Contrairement à elle, l’Inde adopte plutôt une logique capitaliste, avec une prédominance du privé. Des entreprises privées s’implantent afin de bénéficier des énergies fossiles présentes sur place. Par exemple, Bharat Petroleum exploite du gaz naturel au Kenya. C’est seulement après cela que les liens diplomatiques se nouent. En effet, les premiers liens officiels ont été institués en 2008, à l’occasion du sommet Inde-Afrique organisé par Delhi.
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