La Chine, première puissance économique mondiale, est un acteur crucial des relations géopolitiques mondiales. Voici donc quelques références à utiliser sur la Chine.
Une volonté d’expansion dès la fin du XXe siècle
Quand la Chine s’éveillera… le monde tremblera, Alain Peyrefitte, 1973
Alain Peyrefitte publie cet essai au début des années 1970, lorsque le pays est en train de sortir de la révolution culturelle. De 1965 à 1969, le gouvernement a mené des campagnes contre l’économie libérale et l’ouverture à l’étranger. Il y avait donc une forte propagande qui glorifiait le régime communiste, ainsi qu’une forte répression. En effet, les opposants se retrouvaient enfermés dans des centres de rééducation.
Dans cet ouvrage, Alain Peyrefitte livre un rapport d’enquête sur la Chine au début des années 1970. Il a une vision optimiste sur l’avenir de la Chine. Il explique que compte tenu de la taille du pays et de la croissance de sa population, la Chine finira par s’imposer au reste du monde. Ceci sera possible dès qu’elle aura une maîtrise suffisante de la technologie.
Le titre de l’essai provient d’une phrase attribuée à Napoléon. Ce dernier aurait déclaré : “Laissez donc la Chine dormir, car lorsque la Chine s’éveillera le monde entier tremblera”. On peut donc voir que la Chine est déjà perçue comme un pays avec un potentiel économique et géopolitique important, et ce, dès la fin du XXe siècle.
La Tentation impériale, François Joyaux, 1994
François Joyaux aborde la politique d’expansion de la Chine dans cet essai. Ceci s’inscrit dans une volonté de retrouver la position dominante que l’Etat occupait au sein de l’Empire du milieu. Le début du XXe siècle est perçu comme une décadence et une grande perte de pouvoir par rapport à la période de l’Empire du milieu. Ainsi, F. Joyaux déclare que la “tentation impériale demeure” au sein du pays, afin d’espérer retrouver sa puissance d’antan.
Pour ce faire, elle déploie de nombreuses stratégies. F. Joyaux souligne sa diplomatie changeante. Au début de la Guerre froide, elle se positionne comme une république populaire alliée de l’URSS. Ensuite, elle prend ses distances avec le bloc socialiste, notamment lors de l’arrivée de Kroutchev au pouvoir en URSS. Depuis le début des années 1990, elle adopte une politique de détente avec l’occident et essaie de s’intégrer au commerce mondial. Cette politique étrangère fluctuante lui permet donc de privilégier ses intérêts et d’être un acteur important des relations internationales.
Cependant, à la chute du mur de Berlin, l’ordre international traverse de nombreux bouleversements. La Chine doit donc se situer dans ce nouveau contexte géopolitique et elle continue à être à la recherche de sa place sur la scène mondiale.
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Le modèle chinois, en opposition au modèle américain
Le consensus de Pékin, Joshua Cooper Ramo, 2004
Dans cet ouvrage, Joshua Cooper Ramo définit ce qu’il appelle “le consensus de Pekin”. Ce terme est une référence au “consensus de Washington”. Il s’agit d’un plan américain adopté en 1989 afin d’aider les pays d’Amérique latine qui traversaient une crise économique à cette époque. Ce modèle prônait le libéralisme économique afin de pouvoir sortir de la crise. Par la suite, ce terme s’est étendu pour désigner les valeurs prônées par les Etats-Unis. En plus du libéralisme, on y retrouve la transparence et les droits de l’homme.
Le consensus de Pékin se dresse donc en opposition au consensus de Washington et prône un modèle économique et des valeurs bien différentes. La Chine préconise de se concentrer d’abord sur le développement d’infrastructures, qui vont donc générer de l’investissement économique. Ceci contribuera au développement économique de l’Etat. Les progrès sociaux ne sont pris en considération qu’après le développement économique.
Lors de la crise en Amérique latine à la fin des années 1980, les Etats-Unis accordaient des prêts aux Etats en échange de réformes structurelles. Celles-ci visaient à atteindre le libéralisme économique, mais aussi politique. Les pays devaient donc également fournir des efforts afin d’entreprendre des réformes démocratiques.
Après la crise asiatique au début des années 2000, la Chine a également octroyé des prêts à ses voisins. Cependant, sa politique était opposée à celle des Etats-Unis. En effet, la Chine faisait abstraction des régimes politiques des Etats auxquels elle prêtait. Les prêts étaient donc sans conditions.
De la Chine, Henry Kissinger, 2011
Henry Kissinger, diplomate américain reconnu, compare ici les politiques chinoises et américaines. Il aborde notamment la vision qu’ont ces deux Etats de leur mission sur la scène internationale. En effet, dans les deux cas, ces Etats se perçoivent comme dotés d’un certain exceptionnalisme. Cependant, la conception de l’exceptionnalisme diverge. Les Etats-Unis sont dans une logique de propagation de leurs valeurs et de leur culture. Contrairement à eux, la Chine reconnaît l’exceptionnalité de sa civilisation, mais n’a pas vocation à l’étendre.
Kissinger s’intéresse également aux relations diplomatiques entre les deux pays. Il soutient la thèse selon laquelle toutes les politiques américaines qui cherchent à endiguer la Chine en Asie sont vouées à l’échec. Ceci provient du fait que la Chine entretient des interdépendances économiques fortes avec ses voisins. Ainsi, les Etats-Unis ne réussiront pas à contrecarrer son influence, qui est déjà bien implantée.
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