Le 20 juillet 2023, la Banque de France a publié son rapport annuel pour l’année 2022 portant sur la balance des paiements et la position extérieure de la France. Sur l’année, le déficit courant de l’Hexagone a atteint un niveau record de 53,9 milliards d’euros.
Le déficit courant de la France atteint un niveau record en 2022
Après un très léger excédent l’année précédente, le solde des transactions courantes s’est fortement creusé en 2022, pour atteindre 53,9 milliards d’euros, soit 2% du PIB. Le rapport indique que « les deux années d’excédent des transactions courantes en 2019 et 2021 (respectivement 12,5 et 9 milliards) apparaissent ainsi comme des années d’embellie éphémère dans un contexte de déficit structurel. »
Ce déficit est porté notamment par la facture énergétique (celle-ci s’est alourdie de 70 milliards d’euros), et dans une moindre mesure, par la baisse de surplus des revenus. Dans ce contexte, l’excédent des échanges de services, pourtant historique, ne parvient qu’à limiter l’ampleur du déficit des transactions courantes. L’excédent du solde des revenus, bien que globalement en hausse sur les dernières années, ne réussit pas à réduire le déficit.
Concrètement, le déficit commercial (échanges de biens et de services) se creuse très fortement en 2022 pour atteindre 85,3 milliards d’euros soit 3,2% du PIB, après 32,4 milliards en 2021. Plus précisément, le déficit des échanges de biens atteint 137,3 milliards d’euros soit 5,2 % du PIB, principalement porté par les produits énergétiques (115,3 milliards) après 67,4 milliards en 2021. Quant à lui, l’excédent des échanges de services atteint un niveau historique à 52 milliards d’euros, sous l’effet d’une hausse très vigoureuse des exportations. La balance des transactions courantes est complétée par un excédent des revenus à hauteur de 31,4 milliards d’euros.
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En France, les déficits se creusent et les excédents s’améliorent
Le surplus du tourisme a bondi de 4 milliards d’euros à 17,4 milliards, un niveau jamais atteint depuis 2014. Non seulement la clientèle internationale est revenue dans l’Hexagone, mais les Français ont aussi moins voyagé à l’étranger, ce qui a fait chuter leurs dépenses hors des frontières de 13 %. L’excédent des services de transport maritime déjà engagé en 2021 poursuit son envolée avec un solde de 29,4 milliards contre 21,9 milliards en 2021.
La France a également affiché un excédent sur les services financiers : celui-ci est même passé de 8,8 milliards d’euros à 10,4 milliards. Si cette amélioration reflète l’augmentation des commissions sur les opérations sur titres et de change en 2022, elle s’explique aussi par le « succès spectaculaire » de la place financière de Paris depuis le Brexit. Les entreprises financières délocalisées de Londres à Paris ont ainsi participé à l’excédent des services financiers à hauteur de 1,5 milliard d’euros l’an dernier.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau a rappelé que « la plupart des grandes banques internationales ont augmenté de plusieurs centaines leurs effectifs à Paris » tout en ajoutant « il y a un élément de succès collectif et nous ne sommes pas au bout de cette dynamique ».
Finalement, ce dernier résume la situation de la manière suivante : « nos résultats sont encore plus asymétriques que d’habitude : médiocres du côté des biens et nettement meilleurs du côté des services ».
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Pour conclure, la Banque de France a dévoilé son rapport annuel pointant du doigt le déficit courant de l’Hexagone en 2022 qui a atteint un niveau record de 53,9 milliards d’euros. Selon François Villeroy de Galhau, à horizon 2025, le solde des échanges de biens et services devrait rester très déficitaire, malgré un creusement du déficit ralenti depuis le quatrième trimestre 2022.
