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De Terminale scientifique à khâgne, bonne ou mauvaise idée ?

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Alors que les filières commencent déjà à devenir plus floues et moins délimitées au lycée -laissant du même coup la possibilité aux étudiants de se spécialiser dans différents domaines et de ne pas se cantonner à une seule discipline-, il est plus que jamais légitime d’aborder la question de l’orientation après le lycée : aller en classe préparatoire littéraire après une formation essentiellement scientifique, est-ce une bonne idée ? Découvrez dans cet article les avantages et inconvénients de faire une prépa littéraire après une terminale scientifique, ainsi que le témoignage d’étudiants ayant choisi cette voie.

 

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Un choix fréquent

Si ce choix peut paraître surprenant, il n’est pourtant pas rare : de très nombreux étudiants adeptes des disciplines scientifiques sont aussi des amoureux des lettres. Autrement dit, choisir de prendre des options scientifiques comme des mathématiques, de la physique ou encore de la SVT n’est pas incompatible avec une volonté de s’orienter en classe préparatoire littéraire, au contraire : on estime que les classes prépa littéraires accueillent en proportions relativement similaires des étudiants qui se sont spécialisés en sciences, en lettres ou en économie au lycée. Il ne s’agit pas de dire que n’importe qui peut se lancer dans une hypokhâgne-khâgne, mais de reconnaître que tous les étudiants ayant des appétences et des affinités avec les disciplines littéraires peuvent se lancer !

 

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Les avantages

Contrairement à ce que l’on pourrait penser spontanément, avoir suivi un parcours scientifique au lycée a son lot d’avantages pour la classe préparatoire littéraire : si vous ne connaissez peut-être pas encore en détail la méthode de la dissertation, vous avez pourtant déjà acquis l’essentiel, à savoir la rigueur, l’esprit de démonstration, les réflexes d’argumentation. Il s’agit de qualités extrêmement précieuses pour maîtriser l’exercice de la dissertation, qui ne consiste pas en une plate addition d’idées, mais bien en une démonstration et confrontation d’arguments. Aussi votre rigueur et votre esprit cartésien sera-t-il votre meilleur allié pour les nombreuses dissertations à venir : usez-en, et abusez-en !

 

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Les inconvénients

Il va de soi que vous êtes aussi, en tant qu’ancien scientifique, désavantagé sur certains points à votre entrée en classe prépa littéraire : en effet, les étudiants ayant fait davantage de philosophie ou de langues auront une culture littéraire plus étendue, et sans doute une maîtrise de la dissertation plus fine. Ils auront déjà un petit florilège de références et d’exemples incontournables, ou encore des tournures plus élégantes. Néanmoins, il ne s’agit que d’un inconvénient sur le court-terme : le contenu -à savoir les références, les auteurs, les exemples- s’apprennent très vite ! Autrement dit, au bout de quelques mois, vous serez aussi opérationnels que les autres.

 

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Les témoignages d’étudiants

 

Emma, ancienne khâgne au lycée Condorcet après une Terminale S

« Mon intégration en khâgne s’est faite de manière très naturelle : il me manquait certes quelques automatismes, mais le niveau se lisse très rapidement en cours d’année. Je pense que la rigueur de la forme est beaucoup plus difficile à acquérir que la richesse des idées, ce qui est finalement à l’avantage des scientifiques, qui ont déjà la première et qui ne peinent pas à rattraper la seconde. »

 

 

Rémi, ancien khâgne au lycée Louis Le Grand après une Terminale S

« Esprits scientifique et littéraire ne sont pas incompatibles ; c’est limite si la dissertation ne s’apparente pas à des maths, parfois. J’avais quelques lacunes au début -ma culture littéraire était assez pauvre-, mais l’année d’hypokhâgne sert justement à nous remettre à niveau en termes de contenu et de méthode, pour que nous soyons pleinement opérationnels en khâgne. Je ne me suis jamais dit que je n’étais pas à ma place en khâgne, au contraire : dans ma classe, il était flagrant que c’étaient les anciens scientifiques qui réussissaient le mieux ! »

 

 

Audrey, ancienne khâgne au lycée Henri Poincaré après une terminale S

« Je pense qu’avoir suivi une formation scientifique au lycée avant l’hypo n’est absolument pas handicapant, au contraire : non seulement notre rigueur et notre esprit mathématique est utile pour la dissertation, mais en plus cela nous permet d’avoir plusieurs cordes à notre arc ! Notre profil est un peu atypique : cela avait été un argument en ma faveur pendant une recherche de job par la suite. »

  

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Marie Mouret