Érasme, né en 1466 à Rotterdam et mort en 1536 à Bâle, est un chanoine, philosophe, humaniste et théologien néerlandais. Au cœur de la Renaissance, Érasme fait rayonner dans l’Europe entière les idées de l’humanisme dont il devient la principale figure.
Érasme est l’incarnation de l’humanisme. Parce qu’il conseille les princes, maîtrise les langues anciennes, connaît des auteurs antiques et de la Renaissance, il est finalement appelé « prince des humanistes ».
Il reste essentiellement connu aujourd’hui pour son œuvre satirique Éloge de la folie. Il est également connu pour ses Adages, une anthologie de plus de quatre mille citations grecques et latines. Son œuvre comprend des essais sur l’art, l’éducation, la religion, la guerre ou la philosophie.
Éloge de la Folie
Présentation
Cette œuvre est une déclamation satirique et philosophique. Érasme, influencé par ses voyages en Italie et en Allemagne, rédige cette œuvre alors qu’il séjournait chez Thomas More à Londres. Nous considérons que c’est l’une des œuvres qui ont eu le plus d’influence sur la littérature du monde occidental. Qui plus est, elle a été un des catalyseurs de la Réforme. L’ouvrage sera mis à l’Index en 1557 lors de la Contre-Réforme.
Érasme y fait parler la déesse de la Folie. Il lui prête une critique acerbe des diverses professions et catégories sociales, notamment les théologiens, les maîtres, les moines et le haut clergé.
Voici le ton de l’œuvre, où la Folie fait son éloge, transformé par Érasme en une satire. Cette technique permet de surprendre le lecteur et d’affiner la dénonciation des travers de ses contemporains. En d’autres termes, Érasme veut rendre son propos plus efficace. Cet auteur a excellé dans le genre satirique.
Les références
L’essai est rempli d’allusions classiques placées à la manière typique des humanistes de la Renaissance. Érasme connaissait bien la mythologie grecque et romaine, ainsi que les philosophes de l’Antiquité.
Il va parcourir les Pays-Bas, l’Angleterre, la France, l’Italie et le Saint Empire romain germanique. Il visite toutes les grandes villes universitaires, rencontre tous les penseurs influents. C’est d’ailleurs pour rendre hommage à sa connaissance des lieux de savoir européens que le programme d’échange universitaire a été baptisé Erasmus.
Érasme fait plusieurs fois référence à La République de Platon, plus particulièrement à l’allégorie de la caverne, pour dénoncer la multitude des gens se complaisant dans leur folie.
« Trouvez-vous une différence entre ceux qui, dans la caverne de Platon, regardent les ombres et les images des objets, ne désirant rien de plus et s’y plaisant à merveille, et le sage qui est sorti de la caverne et qui voit les choses comme elles sont ? »
Érasme montre également une bonne connaissance des philosophes médiévaux et fait de nombreuses allusions à Saint-Augustin, Saint-Thomas d’Aquin ou encore Guillaume d’Ockham. Il cite régulièrement Horace, Sénèque et d’autres écrivains de l’Antiquité.
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Que faut-il comprendre ?
Le but principal de l’auteur est d’en venir à l’idéal chrétien. En effet, il critique tous ceux qui, sous couvert de raison et de sagesse, interprètent et dévoient les textes canoniques au gré de leurs intérêts particuliers : les théologiens, les clercs, les moines, les évêques et le pape.
Érasme compare la vie humaine à une pièce de théâtre, comme le fera Shakespeare plus tard dans sa comédie “Comme il vous plaira“. Érasme fait plutôt référence au théâtre de l’Antiquité, caractérisé par le port de la persona, masque à l’expression figée.
« Il en va ainsi de la vie. Qu’est-ce autre chose qu’une pièce de théâtre, où chacun, sous le masque, fait son personnage jusqu’à ce que le chorège le renvoie de la scène ? »
Informations complémentaires
Le cosmopolitisme d’Érasme
Érasme a milité pour la paix en Europe. Cet engagement européen est fondé sur son cosmopolitisme : « Le monde entier est notre patrie à tous ». Il est également fondé sur son pacifisme. La discorde sanglante qui divise les Anglais, les Allemands, les Français et les Espagnols lui semble une absurdité. « Pourquoi ces noms stupides nous séparent-ils, puisque le nom de chrétien nous unit ? ».
La Bible d’Érasme
De son vivant, Érasme est déjà reconnu comme l’un des grands penseurs de son temps. Sa connaissance du grec le persuade que certaines parties de la Bible n’ont pas été correctement traduites. Il décide donc de faire imprimer le Nouveau Testament grec. Cette édition érasmienne servit de base à presque toutes les traductions en langues modernes du Nouveau Testament du XVIe au XIXe siècles.
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Je vous donne ci-dessous plusieurs sources que je consultais en prépa pour me cultiver en philosophie :
Les Bons Profs (chaîne YouTube)