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L’essentiel de l’indépendantisme en Ecosse

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Maintenant que le Royaume-Uni est en dehors de l’Europe, les questions autour de l’indépendantisme écossais reviennent sur le devant de la scène. Aussi connu sous l’appellation « Scexit », l’indépendantisme écossais existe depuis que le Royaume-Uni existe, mais le fait qu’une majorité des écossais ait voté contre la sortie du Royaume-Uni de l’Europe a accéléré la propagation de cette idée. Mais, alors, l’indépendance écossaise est-elle possible ?

 

L’indépendance de l’Ecosse, comment ? Pourquoi ?

Nicola Sturgeon, cheffe du parti national écossais (SNP, parti indépendantiste) est la première ministre écossaise (« First Minister » en anglais, contrairement à Boris Johnson qui est « Prime Minister »), qui a pris ses fonctions en 2014. Elle est en faveur d’un nouveau référendum pour organiser la sortie de l’Ecosse du Royaume-Uni. En effet, en septembre 2014, s’est tenu un référendum pour voter la sortie de l’Ecosse du Royaume-Uni (« Should Scotland be an independent country ? ». Le résultat est sans appel : plus de 55% des Écossais sont contre cette sortie.

Mais nous pouvons remonter bien plus loin dans l’histoire. En effet, deux referendums sur la dévolution de l’Ecosse ont eu lieu en 1979 et 1997.

Le referendum de 1979 : Ce referendum avait pour but de demander s’il fallait appliquer les mesures du Scotland Act de 1978. Si le « oui » était majoritaire, il fallait plus qu’une majorité pour que celui-ci soit accepté et mis en place.

Le referendum de 1997 : Ce referendum posait deux questions, la première, celle de la création d’un Parlement Écossais, la deuxième, celle d’un pouvoir fiscale variable. La première question a été approuvée à prêt de 75%, contre 63% la seconde.

Ces deux referendums montrent bien une volonté d’indépendance déjà omniprésente dans l’esprit écossais. Mais elle a été renforcée par le referendum du Brexit. En effet, si près de 52% du Royaume Uni a voté oui pour quitter l’Europe, le résultat était bien différent en Ecosse. 62% des votes en Ecosse voulaient rester dans l’Union Européenne.

De plus, l’Ecosse souhaiterait son indépendance pour plusieurs raisons : tout d’abord, avoir une souveraineté nationale plus importante, et ne pas dépendre des décisions du premier ministre anglais et désormais, l’Ecosse a une deuxième raison de quitter le Royaume-Uni, celle de rejoindre à nouveau l’Europe. En effet, les mesures économiques adoptées par l’Union Européenne avec notamment la libre circulation des marchandises était une aubaine pour les Écossais qui réalisaient une grosse partie de leurs échanges avec les partenaires européens. A cela, il fallait ajouter les forts mouvements migratoires qui arrivaient en Ecosse et permettaient de lutter contre une décroissance démographique.

Où en est l’indépendance aujourd’hui ?

L’arrivée de Boris Johnson à la tête du parlement anglais n’aide pas du tout les Écossais dans la quête pour leur indépendance. En effet, le chef du parti conservateur n’est pas en faveur d’un nouveau referendum, pour lui, celui de 2014 est bien trop récent, et le taux de participation assez satisfaisant. Pour cela, le premier ministre britannique s’est appuyé sur les propos de l’ancien premier ministre écossais, qui avaient promis qu’un seul vote par génération (soit tous les 25 ans environ) pour décliner l’organisation d’un nouveau referendum. L’une des promesses de campagne de Nicola Sturgeon pour les élections de 2021 était l’organisation d’un nouveau referendum sur l’indépendance. Cette promesse de campagne a largement été critiquée tant elle apparait dans un contexte sanitaire incertain qui aurait du passé dans les priorités de la campagne. Finalement, à la suite de sa victoire, Nicola Sturgeon admet qu’elle ne proposera pas de nouveau referendum avant la fin de l’épidémie de COVID-19.

Finalement, les accords trouvés entre l’Europe et le Royaume-Uni ne se sont pas faits sans des conditions imposées par la première ministre écossaise. On peut par exemple noter, des concessions faites autour des échanges maritimes, et notamment pour la pêche, ce qui devrait permettre à l’Ecosse de maintenir son niveau d’activité économique à un niveau post-Brexit.

Une Ecosse indépendante est-elle possible ?

Premièrement, le gouvernement de Johnson ne semble pas être prêt à laisser l’Ecosse s’enfuir. En effet, en utilisant le Internal Market Act 2020, le gouvernement britannique a réussi à supprimer une partie du pouvoir économique et social, qui ne peut désormais plus diverger des décisions du premier ministre britannique. Cela montre bien que Boris Johnson ne compte pas offrir à Nicola Sturgeon de répit, et encore moins lui offrir la possibilité pour l’Ecosse de devenir indépendante.

De plus, la question d’une nouvelle frontière au sein même du Royaume-Uni semble difficile à mettre en œuvre, nous l’avons bien vu avec la frontière entre l’Irlande du Nord et l’Irlande. C’est pourquoi, il faudrait envisager un nouveau statut pour l’Ecosse, et de nouveaux accords entre le Royaume-Uni et l’Europe devraient être trouvés pour résoudre ce problème. Une fois de plus, les accords devraient s’éterniser, comme nous l’avons vu avec le Brexit.

En savoir plus : https://misterprepa.net/lirlande-face-au-brexit-reveil-des-aspirations-nationalistes/

Enfin, la question est de savoir si l’Europe serait prête à accueillir ce nouveau pays. Allié économique, ancien membre de l’Union Européenne et proximité certaine avec les autres pays, le profil semble parfaitement correspondre à un futur membre de l’Union Européenne. Cependant, l’adhésion d’une Ecosse indépendante dans l’Union Européenne pourrait causer des conflits entre l’Europe et les pays-membres du Royaume-Uni. A cela, il faut ajouter l’opinion de l’Espagne : l’Espagne, traversée par une crise politique entre Madrid et Barcelone, serait-elle prête à accepter un symbole de l’indépendantisme dans l’Union Européenne ?

En savoir plus : L’Essentiel de l’indépendantisme en Catalogne

En conclusion :

Comme tu l’as bien compris, ce n’est pas la volonté d’indépendance qui manque à l’Ecosse, mais plutôt l’accord du Parlement Britannique. Lorsqu’on regarde les résultats du referendum écossais de 2014, et qu’on ajoute à cela les résultats du referendum pour le Brexit, on peut rapidement penser que le « oui » l’emporterait si un nouveau referendum était proposé. Cependant, le gouvernement conservateur de Johnson, et la question de savoir si l’Europe accepterait l’Ecosse comme membre à part entière bouleverse les perspectives d’une Ecosse indépendante.

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Yovan Augeard
Après trois années de classe préparatoire au Lycée Voltaire d'Orléans (45), j'ai intégré l'EDHEC. J'oeuvre pour l'égalité des chances, et c'est pourquoi j'ai intégré l'équipe Mister Prépa.