Vous voulez découvrir le droit ou tout simplement vous avez besoin de vous détendre tout en vous en cultivant. Voilà un livre parfait pour vous !
Ce recueil de conte et d’histoires est une mine d’information. L’auteur construit ses histoires autour du droit. Mais les sujets sont pluridisciplinaires et parfois loufoques comme la procédure judiciaire d’un Ours. Mêlant fantaisie et réalité ces contes peuvent parler d’éthique, de science… En fin de compte, pleins de sujets d’actualités.
Il semble alors pertinent de faire un résumé conte par conte de ce recueil…
Un droit pour l’arche de Noé ?
Dans cette première histoire, C’est la création du droit que François OST souhaite montrer, à travers le paysage animalier de l’arche de Noé contraint de cohabiter ensemble. Les espèces se concertent alors afin de pouvoir instaurer des règles par le biais d’un conseil élu d’une espèce par milieu animalier.
C’est comme si on était dans le contrat social de Rousseau. Contraint à ne plus être dans le droit naturel, les animaux et les hommes doivent établir des lois et des règles pour cohabiter. Il y a alors une séparation des pouvoirs, comme dans toute société démocratique, le pouvoir d’appliquer les lois, le pouvoir de régler les différends et le pouvoir de créer les lois. Une véritable création d’une société de droit.
Moi, Martin, ours à cinq pattes : Le droit au procès
Dans ce 2nd conte nous sommes au Moyen Age, chez les chrétiens. Rien de plus normal que la procédure judiciaire d’un ours dont la faute est d’être né avec 5 pattes au lieu de 4.
Le déroulement d’un procès comme chez les hommes avec avocats et juges. On dirait presque une fable de la fontaine, la métaphore de l’Ours pour représenter le justiciable. D’ailleurs ce conte montre les limites de la justice au Moyen Age avec beaucoup de corruption dû à la religion primordiale. Les principes appliqués sont plus religieux que juridiques.
Solange B., infanticide
Ensuite, Une autre procédure judiciaire à l’encontre d’une scientifique ayant noyé son clone électronique. Cette fois c’est les progrès de l’intelligence artificielle et de la biomécanique qui se posent au droit.
Encore une belle métaphore pour le futur, les robots pourront ils être justiciable ? Et les hommes coupables d’homicide sur des choses électroniques ?
D’ailleurs, ce conte montre encore les limites du droit face aux nouvelles technologies. Qu’est-ce qu’un humain ? Peut-on considérer un clone électronique parfait comme un humain ? Toutes ces questions auxquelles seront mesurées les juristes du futur.
Fortune de mer
Le 4ème récit tourne autour du naufrage de l’Amoco Cadiz. Nous est conté, les limites historiques du droit de la mer, et surtout les conflits internationaux sur la répartition des espaces maritimes. Ce naufrage s’inscrit dans un historique d’absence d’intervention possibles des Etats en mer international.
D’ailleurs ce récit engage une nouvelle fois un enjeu du futur, réinventer le droit de la mer face aux gros pollueurs, aux marées noires qui détruisent et dérèglent peu à peu le climat. Les nombreux échecs notamment avec L’Amoco Cadiz soulèvent ce problème.
3, 2, 1 …
Dans le conte suivant, l’auteur présente ce qu’on pourrait croire à une dystopie mais ce qui est déjà arrivé dans l’histoire juridique.
Un leader politique porté au pouvoir notamment par des lobbys, concentre tous les pouvoirs et les contrôles tous. Une vraie dévolution pour lui dans tous les domaines, dans son économie, dans son régime juridique, dans sa langue, dans son environnement par le biais de la suppression de la nuit par des spots lumineux toujours allumé, et même à l’étranger par un rejet des conventions internationales et du multipartisme au détriment du bipartisme.
Un véritable tyran qui abolit tout bipartisme et toute possibilité d’opposition politique. Cela peut mettre en exergue une question actuelle, comment mettre fin juridiquement aux tyrans, aux dictatures ?
En réfléchissant, le droit est présent partout dans ces contes, mais surtout il se transmet à travers toutes les problématiques actuelles. Dans dessine moi une ile, la problématique est de savoir s’il est possible, en arrivant sur une terre inconnue, vierge, d’y créer un véritable territoire, une nation au sens juridique ?
Aux marges du palais
Dans Aux marges du palais, une fiction juridique, l’auteur nous transporte derrière le Palais de justice de Bruxelles, dans un monde où les affaires non traitées par la justice sont entendues et jugées.
Ce qui nous renvoie aux modes alternatifs de règlement des litiges d’aujourd’hui. Simplifier et rendre accessible et entendable la justice pour tout le monde. Une justice plus axée sur la morale, plus humaine mais non officielle.
La question est simple, la justice doit-elle être plus inclusive, plus humaine ? ou doit-elle rester ferme dans l’application des règles de droit ? C’est un peu la question qu’il se pose dans les débats actuels entre la réforme ou le maintien du tribunal de commerce.
Finalement, François Ost va à l’international par le biais de la doctrine du jugement dernier. Comment la justice a-t-elle évoluée depuis le jugement dernier ? Et quel est l’écart entre la jurisprudence internationale actuelle, avec celle du jugement dernier.
Recueil de citations
“Mais, de nouveau, l’essentiel n’était pas dans cette banale mise à mort physique […] Me serait ainsi solennellement signifiée mon exclusion, présente et éternelle de la miséricorde divine.”
Dans ce conte de l’Ourse à 5 pattes, ici l’Ours est doublement personnifié. D’une part car il parle dans le conte, il raconte l’injustice qu’il à vécu d’être condamné pour le préjudice d’être né handicapé. Mais aussi il est condamné dans un procès comme le sont les hommes. Il né exclut de la société a cause de son handicap, et on l’exclut d’autant plus en le condamnant
- “Je vais préparer le rapport avec Maurice, je vous demande encore un peu de patience car vous devez le signer. […] Solange sera condamné à une peine symbolique, mais on aura réaffirmé la valeur de la vie.”
Dans ce conte la problématique est de savoir ce qu’est un homme ? Dans ce procès le droit ne répondait pas a cette question de manière suffisante. C’est pour cela que la création de droit est perpétuelle. Ici Solange est condamnée symboliquement juste car les juges .ont inscrit une nouvelle jurisprudence sur le robot humain.
- “Le néant avait aspiré le dernier mot – et un silence immense se fit”
Voila une citation qui amène a réfléchir sur la puissance des tyrans. Autant leur domination sur les domaines économiques et politique est réelle, mais là c’est une tout autre domination. Une domination morale, les hommes sont abattus, et conditionnés par le silence.
- “Animé du souci d’assurer la meilleure couverture du dommage, le juge américain ouvrait ainsi la voie à une indemnisation réaliste des préjudices subies”.
Voilà une justice qui apparait plus adaptée, cette citation montre que la justice peut ne pas être cantonné aux principes et règles du droit, mais être adaptée a toutes situations. Les juges ont bien évidemment un côté humain, et quand le droit est insuffisant, le coté de la morale, de l’humanité peut ressortir.